Un peu partout dans le
monde, opérateurs, équipementiers et FAI
planchent depuis trois ans ans sur le mariage du DSL
et de la vidéo. Idée de base de cette
union : s'appuyer sur le flux haut débit
pour faire parvenir chez l'abonné final non seulement
l'accès Internet mais aussi un bouquet de chaînes
TV, de la vidéo à la demande (VOD), des
services interactifs et de la téléphonie
sur IP. Début 2000, le CNET, devenu depuis France
Télécom R&D, a ainsi réalisé un premier
test dans la région de Lannion (Côtes d'Armor)
en équipant à domicile certains de ses
collaborateurs d'un décodeur DSL auquel étaient
reliés téléphone, téléviseur et PC. Une opération
pilote restée depuis sans suite, tant l'énergie
de France Télécom est passée depuis
deux ans dans le développement de l'ADSL tout
court. Mais qui pourrait connaître un nouvel épisode
à une plus grande échelle lors de l'expérience-pilote
que France Telecom s'apprête à mener auprès
d'un millier de foyers sur Lyon.
Au
plan mondial, certains acteurs télécoms
ont pourtant osé franchir le pas très
tôt. L'une des premières opérations
"grandeur réelle" revient à
l'opérateur canadien Aliant Telecom. Courant
2001, Aliant a équipé 3 000 de ses
abonnés DSL avec l'offre Vibevision. Avec l'appui
d'iMagicTV (plate-forme de distribution) et de
Nextream (joint-venture Alcatel-Thomson Multimedia),
Vibevision proposait à ses abonnés
d'avoir accès via le DSL à 174 canaux
différents dont 97 chaînes TV et une soixantaine
de radios. L'expérience a finalement été
abandonnée en juin dernier au bénéfice
d'un couplage ADSL (accès Internet) et satellite
(accès TV et radio) en partenariat avec Bell
ExpressVu. Cette solution de couplage "ADSL-satellite",
en attendant la diffusion de technologies DSL aux débits
supérieurs (comme avec le VDSL), est aujourd'hui
celle qui a été retenue par SBC
ou EarthLink aux Etats-Unis avec l'appui de l'opérateur
satellitaire Echostar.
Depuis le début
de l'année, d'autres acteurs ont d'ores et déjà
enclenché la vitesse supérieure en matière
de vidéo DSL. C'est le cas en Allemagne de Q-DSL
ou de SaskTel au Canada. Ce dernier a lancé
en septembre l'offre Max : pour 40 à 80
euros par mois l'abonné DSL se voit proposer
en plus de l'accès Internet un bouquet de chaînes
TV thématiques comparables aux offres françaises
de TPS ou de CanalSatellite. S'y ajoutent des radios,
un service de vidéo à la demande (qui
devrait être lancé dans les semaines à
venir) ou encore un module de contrôle parental.
Ces deux précurseurs,
basés des deux côtés de l'Atlantique,
devraient être rejoints d'ici quelques jours par
un troisième larron : le japonais Yahoo
BB, le FAI ADSL co-développé par Yahoo
et Softbank. Yahoo BB s'apprête à proposer
à ses quelques un million d'abonnés ADSL
une offre regroupant l'accès Internet et un bouquet
de quinze chaînes TV. Commercialisée à
20 euros pars mois, la nouvelle offre va s'appuyer sur
une plate-forme Silicon Graphics capable d'offrir une
qualité vidéo comparable à celle
de la télévision hertzienne. Mais le volet
technologique n'aura pas été le principal
écueil pour permettre à Yahoo BB de lancer
cette offre. Le FAI a dû obtenir du
gouvernement japonais une modification de la loi qui
régit la télédiffusion afin que
les acteurs et supports télécoms y soient
intégrés. On peut déjà prévoir
que l'arrivée de la vidéo DSL en France
donnera lieu à quelques jolis échanges
entre l'ART et le CSA.
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