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Marc Lolivier (Fevad) : "Le consentement préalable de l'internaute n'est pas la réponse la plus efficace au problème du spam"
La transposition de la directive européenne relative à la protection des données mobilise les professionnels de la vente à distance qui énoncent leurs propositions, et notamment l'application de "l'opt-out exigeant".  (Jeudi 28 novembre 2002)
         
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Dossier Spam : la nouvelle marée noire
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Le gouvernement français a ouvert une consultation publique relative à l'évolution du droit pour intégrer les nouvelles dispositions communautaires sur la protection des données dans le secteur des communications électroniques. Cette décision fait suite à l'annonce du projet de transposer la directive européenne 2002/58/CE. Certains points de ce texte ayant trait aux règles devant prévaloir en matière de commerce et de marketing électronique, la Fédération nationale de la vente à distance (Fevad) a répondu à cette sollicitation. Marc Lolivier, délégué général de la Fevad explique en quoi consiste la position de la fédération.

JDNet. Pourquoi demandez vous une concertation au sujet des moyens à mettre en oeuvre pour recueillir le consentement préalable de l'internaute afin de lui envoyer un e-mail commercial ?
 
Marc Lolivier Il est nécessaire d'adopter une démarche pragmatique et concertée par rapport à l'ensemble de cette directive, et sur ce point en particulier. Car si la directive fixe le principe du consentement préalable de l'internaute, elle ne précise pas vraiment les moyens de sa mise en oeuvre. S'agit-il d'une case qu'il faut cocher ? De l'envoi d'un e-mail de confirmation automatique lors d'une inscription ? Les réponses sont multiples... C'est pourquoi, nous proposons au gouvernement une concertation entre tous les acteurs concernés pour qu'il y ait un débat. Dans l'attente de celui-ci, nous sommes en train de consulter nos 300 adhérents et de "benchmarker" les différentes solutions afin de trouver celles qui seront les plus efficaces et les plus adaptées.

Au delà, nous ne sommes pas vraiment convaincus que l'obligation de recueil du consentement préalable de l'internaute soit la réponse la plus efficace à apporter au problème du spam, comme semble le supposer la Directive. Nous prônons plutôt une approche pragmatique des choses qui tienne compte de la réalité et non d'études approximatives où la définition du spam reste relativement floue. Dans ce domaine, il faut une approche coordonnée au niveau européen. Le volet répressif, tel qu'il a été introduit récemment par la CNIL, est également nécessaire pour réduire le spam. Enfin, il faut faire preuve de pédagogie à la fois auprès des utilisateurs et des entreprises.

L'opt-in est la règle générale adoptée par la directive concernant la prospection commerciale par e-mail. Ce principe souffre toutefois une exception lorsque le destinataire de l'e-mail est client de l'entreprise. Quelle est votre position à ce au sujet ?
Comme vous le disiez, l'opt-in est le principe posé par la Directive. En tant que tel, il doit donc s'appliquer à tous les pays européens. Le problème est différent concernant l'autorisation donnée à une entreprise ayant obtenu l'adresse électronique de ses clients, de les prospecter pour des produits ou services analogues sans leur demander leur accord. Les différents Etats européens peuvent, sur cette question, adopter une conception plus ou moins restrictive.

Ces différences ne manqueront pas de pénaliser ceux ayant adopté la position la plus limitative. C'est pourquoi nous pensons qu'il est nécessaire d'avoir, au niveau européen, une interprétation concertée de ce paragraphe. Par exemple, si on l'interprète de manière stricte, il pénalise les sociétés qui ont des catalogues multi-produits par rapport à celles qui sont mono-produits.

Concernant le régime à appliquer dans cette situation d'exception, nous sommes favorables au régime de l'"opt-out exigeant" permettant systématiquement à l'internaute de se désabonner. Par ailleurs, comme pour les autres e-mails de propection, le courrier électronique doit comporter l'identité de l'expéditeur. Enfin, nous pensons que ce paragraphe et le régime d'"opt-out exigeant" ne doit pas seulement s'appliquer aux internautes ayant effectué un achat auprès de l'entreprise, mais aussi aux personnes ayant demandé de l'information sur des produits. De même, il doit s'appliquer dans le cas d'un groupe qui possède plusieures entreprises.

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Quels sont les autres problèmes que vous avez signalés au gouvernement ?
Nous demandons que les dispositions concernant l'exigence d'un consentement préalable des destinataires à l'envoi de courrier non sollicités s'applique en priorité aux personnes physiques. Nous ne sommes toutefois pas opposés à la mise en place d'un droit d'opposition renforcé pour les personnes morales, comme un régime d'opt-out exigeant. Mais, nous pensons qu'aujourd'hui, les entreprises ne sont pas les plus concernées par le spam et qu'elles peuvent se munir de logiciels de protection.

Enfin, nous demandons la mise en place de dispositions transitoires pour permettre aux entreprises, soit de se mettre en conformité avec les exigences de la nouvelle législation, soit de pouvoir continuer à utiliser les données qui ont été collectées sous le régime de l'opt-out, qui est celui, faut-il le rappeler, qui prévaut actuellement en France. Actuellement, la loi ne prévoit pas de consentement préalable mais un droit d'opposition.

[Anne-Laure Béranger, JDNet]
 
 
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