Actualité / Capital-risque
Mardi 3 décembre 2002
Rencontre express pour le capital-risque européenL'International Venture Capital Summit, à Sophia Antipolis, rapproche une quarantaine de start-ups d'une centaine d'investisseurs qui semblent voir le bout du tunnel. Tendance 2003 : le mobile.
              
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"Enlève les couleurs du camembert, mieux vaut la jouer low profile sur le slide"... Ils sont une centaine de dirigeants et de directeurs financiers de start-up, les regards rivés sur les écrans d'ordinateur portable. Répartis dans un long couloir, où trônent de hautes tables rondes semblables aux espaces café des stations-service, ils attendent leur oral : dix minutes pour convaincre plus d'une centaine d'investisseurs d'injecter plusieurs millions d'euros dans leur entreprise. Dix minutes de présentation où l'euphorie, si primée il y a encore deux ans, a laissé place à une ambiance férocement studieuse.

Depuis lundi matin, s'est ouverte à Sophia-Antipolis la sixième édition de l'IVCS (International Venture Capital Summit) organisée sous l'égide de la CCI Nice-Côte d‘Azur. Pendant deux jours, l'événement regroupe une quarantaine de start-ups, en quête de financement, face à un parterre d'investisseurs européens. L'occasion pour tout ce petit monde de se rencontrer et de tirer un premier bilan de l'année écoulée.

Malgré le soleil méditerranéen, l'édition 2002 de l'IVCS n'échappe pas au marasme actuel du capital-risque, même si les participants estiment, presque à l'unisson, que le pire est aujourd'hui passé. "Cette année nous avons touché le fond en terme d'activité, analyse Anne Glover, co-fondatrice et directeur général du fonds britannique Amadeus Capital Partners. Je ne pense pas que 2003 sera une année de reprise mais, au moins, nous ne descendrons pas plus bas. C'est déjà une rupture importante que de voir les indicateurs se stabiliser plutôt que de les voir s'enfoncer."

Outre-Manche, le coup de frein annuel sur le capital-risque s'annonce tout aussi important qu'en France ou qu'aux Etats-Unis. Après avoir atteint 1,66 milliard de livres sterling en 2001, le total des levées de fonds au Royaume-Uni devrait plafonner cette année à 800 millions de livres. Les sociétés IT seraient les plus exposées face à ce retournement.

En Allemagne, le constat est le même. Le ralentissement des investissements en capital-risque devrait avoisiner les 50 % en variation annuelle. "Mais depuis quelques mois nous percevons des signaux à nouveau positifs", souligne Sebastian Wossagk, responsable des participations de Smac, le Siemens Mobile Acceleration. Smac est la structure d'accompagnement de Siemens dédiée aux start-up spécialisées dans les applications sans fil.

Dotée de 1 milliard d'euros, Smac est placée, il est vrai, sur un secteur porteur : l'univers du mobile. La sélection 2002 des start-up retenues pour l'IVCS démontre que le secteur du sans-fil est (re)devenu l'un des principaux points d'intérêt des capitaux-risqueurs. S'y côtoient, par exemple, APG Concept (solutions sans fil), Atlantic Radio System (envoi en mode broadcast de messages mobiles multimédias), Convergence Online (plate-forme de services mobiles) ou encore FableFlow (édition automatisé de contenu MMS).

"Le secteur du mobile a atteint sa maturité, poursuit Sebastian Wossagk. L'échec des premiers services mobiles à valeur ajoutée a permis aux opérateurs de comprendre que devait s'installer toute une chaîne de valeurs et d'acteurs pour que le marché décolle. C'est un appel d'air pour les start-ups." Reste que chez Smac cet appel d'air s'avère hautement sélectif. En un an, la structure a reçu plus de 1 500 dossiers de financement pour n'opérer, au final, que sept opérations d'accompagnement.

"Il va bien falloir que l'on se trouve avec les financiers, rigole un dirigeant de start-up, accoudé sur sa haute table ronde. C'est un peu le jeu du chat et de la souris : les investisseurs se disent que chaque semaine qui passe, c'est autant de projets non viables qui ferment donc davantage de sécurité dans leur choix de financement. Mais, pour nous, chaque semaine passée à chercher des fonds, c'est une semaine de paralysie avec aucune visibilité supplémentaire à la fin."

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Interview
Philippe Vanrie (EBN)
Dossier JDNet

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Pas étonnant dans ces circonstances qu'en rencontrant plus d'une centaine d'investisseurs en deux jours, la quarantaine de start-up sélectionnées pour l'IVCS a surtout le sentiment de gagner du temps. "En 48 heures, on fait autant de rendez-vous qu'en trois mois !" Reste à savoir si ce "speed dating" de la finance portera ses fruits. L'année dernière, 40 % des start-ups retenues pour l'IVCS avaient réussi à lever des fonds.

[Ludovic Desautez, JDNet] Précédent | Haut de page 

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