Télécoms
Accès Internet dans les écoles : les FAI sèchent
A l'exception de France Télécom, la plupart des FAI restent timorés face au marché de l'accès scolaire, pourtant évalué à deux millions d'ordinateurs par an. Expliquations.  (Jeudi 12 décembre 2002)
         

Spécial
Internet
à l'école

En France, les fournisseurs d'accès (FAI) observent avec une certaine frilosité le marché de la connexion Internet des établissements scolaires. Et pourtant, depuis trois ans, ce marché semble en pleine explosion. Le ministère de l'Education Nationale estime que 65 000 établissements scolaires sont aujourd'hui reliés à la Toile. Selon les statistiques ministérielles, le taux de pénétration Internet atteignait en début d'année 100 % pour les lycéens, 91% pour les collégiens et 50 % pour les écoliers.

Mais, comme le font remarquer certains observateurs privilégiés, ces taux de pénétration apparaissent "largement surévalués". Difficile d'ailleurs de décortiquer ces estimations, l'Education Nationale se gardant bien de diffuser la proportion exacte d'ordinateurs connectés au Net et réellement mis à la disposition des élèves. Or en intégrant ces deux paramètres, estime un spécialiste du marché, "le tableau risquerait de s'assombrir assez rapidement".

Ce constat mi-figue, mi-raisin se confirme à la prise du pouls des FAI face au marché scolaire. Malgré l'apparente percée du Web dans les écoles, la plupart des grands FAI restent très évasifs sur le sujet. "Nous n'avons pas d'actions particulières sur les écoles", admet sans autres commentaires un porte-parole de Tiscali France.

La même tonalité se retrouve parmi les acteurs de l'accès Internet pour les entreprises. "Cegetel propose aux établissements scolaires ses offres Internet bas et haut débit standards sur tout le territoire grâce à son réseau national de distribution, explique un représentant de l'opérateur. Un certain nombre d'établissements scolaires figurent parmi nos abonnés mais nous ne les traitons pas de façon spécifique."

"Trouver le bon interlocuteur"

Comment alors expliquer ce décalage entre un marché national en pleine effervescence et le manque d'enthousiasme des FAI ? La solution se trouverait dans la complexité même du marché. "L'accès Internet dans les écoles constitue une multitude de micro-marchés qui constituent, au bout du compte, un énorme gateau, explique un distributeur indépendant sous le couvert de l'anonymat. Mais pour pénétrer ce marché, il faut trouver les bons interlocuteurs dans les méandres des circuits de décision entre le ministère de tutelle, les collectivités publiques en charge des budgets des écoles primaires et secondaires et les directeurs des établissements au bout de la chaîne."

A cette difficulté d'appréhender les "bons interlocuteurs" s'ajouteraient des obstacles de diverses natures : matériel informatique obsolète, manque de formation NTIC parmi le personnel d'encadrement, manque d'intérêt de la part de certains enseignants... "Tout ce que demande la plupart des écoles, c'est d'avoir un interlocuteur dans l'administartion unique pour régler tous les problèmes", explique le distributeur indépendant qui estime que le marché de l'accès Internet scolaire couvre deux millions d'ordinateurs à fournir par an, accès Internet compris. "Si je prend 2 % de ce marché, je suis un homme comblé."

Un seul acteur a réussi pour l'heure à tirer son épingle du jeu : France Télécom. Sa présence physique sur l'ensemble du territoire et son ancien monopole dans le monde des télécommunications lui ont permis d'entretenir des relations privilégiées avec le ministère de l'Education Nationale, les collectivités et la communauté éducative. "Aujourd'hui, France Télécom est leader sur le marché de l'accès Internet pour les établissements scolaires du premier et du second degré", explique Dominique Juffroy, responsable marketing de la formation professionnelle à la branche Education de l'opérateur.

France Télécom actif depuis 1998

Ce représentant de France Télécom a pour mission de commercialiser la gamme d'offres dédiées aux établissements scolaires, baptisée Scolagora, qui a été lancée en 1998. "Selon les usages des établissements scolaires, nous proposons des accès Internet bas débit et haut débit, ainsi que des services associés." L'offre Scolagora comprend un pack de 50 adresses e-mail pour les collèges et lycées, une adresse par enseignant et par élève pour les écoles, 20 Mo de pages personnelles associées à chaque e-mail et 100 Mo d'hébergement de sites pour chaque établissement.

France Télécom reste très discret sur le nombre exact d'écoles ayant adopté cette offre. En cas de demande d'équipement informatique, les branches régionales de l'opérateur montent des accords avec des distributeurs informatiques locaux pour proposer des packs "PC + Internet". Les entités Wanadoo et Oleane sont naturellement mises à contribution dans leurs domaines de prédilection (accès Internet et réseaux).

La concurrence pour France Télécom sur ce marché pourrait bien venir des régions elles-mêmes, aujourd'hui en pleine réflexion quant au développement d'infrastructures haut débit. Dans le Tarn et en Haute-Garonne, le programme public e-Téra, dont le lancement est imminent, prévoit par exemple une extension haut débit (fibre optique et satellite) dédiée à l'éducation, baptisée Synapse. Interconnectée avec le réseau universitaire Renater, cette extension sera mise à la disposition des écoles, des collèges et des établissements d'enseignement supérieur de la région.

En savoir plus

Annuaire JDNet : Collectivités et haut débit
Projet e-Tera
Projet Mégalis

Du côté de la Bretagne et des Pays de Loire, un deuxième appel d'offres a été lancée en début d'année concernant le réseau haut débit Megalis. Ce réseau portera sur un millier de connexions destinées aux collèges et aux lycées dans les deux régions. Face au potentiel développement des accès Internet publics scolaires, on comprend mieux la réticence des FAI à s'attaquer au marché et à trouver le "bon interlocuteur".

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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