Spécial
Internet
à l'école
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Les
orientations stratégiques de l'accés Internet
dans les écoles ont commme point de départ
le programme NTIC (nouvelles technologies de l'information
et de la communication) de l'Education nationale. A
charge ensuite aux 32 académies de le mettre
en oeuvre. Chaque académie dispose d'une cellule
baptisée CTICE, qui joue le rôle de conseiller
nouvelles technologies auprès du recteur. Des
guides d'équipements informatiques et Internet,
destinés aux responsables d'établissements
scolaires, sont édités en guise d'aide
à la décision. Les
établissements scolaires consultent également
les collectivités en charge de leurs budgets
(les municipalités pour les
écoles scolaires, les
conseils généraux pour les
collèges
et les conseils
régionaux pour les lycées). Jean-François
Pillou, ingénieur responsable du projet S2i2e
(Services Internet/Intranet d'établissements
et d'écoles), représentant de la sous-direction
des technologies de l'Information et de la communication
du minstère de l'Education nationale, fait le
point sur cette stratégie.
JDNet
: Dans quelle mesure l'Education Nationale intervient-elle
dans l'accès Internet des écoles ?
Jean-François Pillou : Il
faut retenir le chiffre de 65.000 entités à
connecter (écoles, collèges, lycées,
structures rectorales et établissements d'enseignement
supérieur). Il
y a deux ans, nous avons mis en place un schéma stratégique
des systèmes d'information et des télécommunications
(S3IT). Ce grand projet se subdivise en plusieurs schémas
directeurs. L'un porte sur les infrastructures. La connection
Internet doit s'inscrire dans une cohérence avec
le ou les réseaux télécoms régionaux,
qui sont interconnectés aux autres académies.
Le
programme S3IT
comprend également un volet sur l'assistance
utilisateur : à partir
d'un numéro de téléphone unique,
des téléconseillers répondent aux
problèmes informatiques concernant l'accès
Internet et l'usage de logiciels dans un cadre pédagogique.
On ne peut pas nier qu'il existe de grandes disparités
entre les académies, entre les établissements,
et entre les zones économiquement développées
et les zones rurales. Un
récent article dans une publication de l'Andev
(Association nationale des directeurs de l'éducation
des villes de France) indiquait que la création
du B2I (Brevet
Informatique et Internet) avait
poussé les établissements scolaires à
trouver des solutions de connexion Internet. Toujours
selon l'Andev, 30% des villes ne respecteront pas le
délai demandé par le ministère
pour l'instauration généralisée
du B2I dans les collèges d'ici le 1er janvier
2003.
De notre côté, nous rencontrons des problèmes
de remontée de données, un exercice rendu
difficile notamment
par des
grèves de directeurs d'école. Nous récupérons
des statistiques de diverses manières : directeurs
des établissements, inspecteurs de l'Education
nationale et les mairies. En
1999, le ministère de l'Education nationale a
lancé le programme ETIC (Enquête sur les
technologies de l'information et de communication).
Par
définition, elle
ne possède que les données d'équipement et d'usage des
TIC pour les établissements déjà connectés, dans la
mesure où il s'agit d'une application en ligne.
Quels
types de contrats sont passés avec les opérateurs
pour amener l'Internet dans les établissements
scolaires ?
Au niveau des régions
et des départements, cela passe en général
par une procédure d'appel d'offres qui peut d'ailleurs
concerner un
échantillon d'établissements publics plus
vastes (bibliothèques, hôpitaux, etc).
Les acteurs du
marché sont à même de proposer aux
départements et aux régions des connexions
Internet avec des prix négociés. Le plus
intéressant est d'accompagner également ces offres par
des services aux utilisateurs, comme des outils d'administration
et de supervision pédagogique (sécurité, filtrage) ou
de travail collaboratif (messagerie, publication Web).
Il est vrai que les besoins
peuvent varier d'une
école à un autre mais les
FAI devraient être en
mesure de découper leurs offres pour répondre
au cas par cas. Le
ministère de l'Education nationale a lancé
le programme S2i2e, qui s'inscrit dans la démarche du
S3IT. Il constitue une série de recommandations
(administratives et pédagogiques) pour aider
les établissements scolaires dans la mise en
place des outils TIC.
Ce
programme est en cours de déploiement.
Comment
expliquez-vous que France Télécom dispose
d'un rôle aussi prédominant sur ce marché
?
L'opérateur historique
est un acteur disposant d'une capillarité affinée en
terme de réseau. France Télécom est ainsi capable d'irriguer
les quatre coins de la France alors que les opérateurs
alternatifs se positionnent principalement pour la plupart
sur les seules zones urbaines. Il existe un cas spécifique
de réseau Internet haut débit dans le
monde de l'éducation :
le groupement d'intérêt public Renater
(Réseau National de Télécommunications pour la Technologie,
l'Enseignement et la Recherche) exploite un réseau
qui joue le rôle d'intermédiaire entre
les établissements d'enseignement supérieur
et les réseaux télécoms régionaux.
Télécom Développement [NDLR : joint-venture entre
Cegetel et la SNCF] a été retenu pour l'infrastructure
et CS Communication & Systèmes a été choisi comme maître
d'oeuvre pour la gestion du réseau Renater. Celui-ci
commence à irriguer d'autres types d'établissements
scolaires, comme les lycées.
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