Inutile de chercher une énième
killer app' : la véritable et grande
innovation de l'Internet, c'est le haut débit.
La FING (Fondation pour l'Internet Nouvelle Génération)
et l'ACSEL (Association pour le Commerce et les Services
en Ligne) ont rendu public hier un ouvrage commun présentant
les pistes de développement des hauts débits
en France. Ce livre blanc de plus de 350 pages, qui réunit
les contributions de plus d'une trentaine d'experts et
praticiens, est intitulé "Hauts Débits".
Il est parrainé par tout ce que compte d'actif
le Web français : des FAI (AOL, Club Internet...),
des opérateurs télécoms (France Télécom,
Cegetel...), des organismes financiers (la CDC, le groupement
des cates bancaires...) ou des éditeurs (Microsoft...)
Un bel oecuménisme pour promouvoir la mutation
qui doit accélérer prodigieusement l'implantation
et les usages du Web.
En
mettant volontairement la notion de "haut débit"
au pluriel, les auteurs ont tenu à présenter
la grande diversité des canaux technologiques
existants (ADSL, câble, satellite, etc.) et des
débits de connexion inhérents (128 Kbps,
512 Kbps ou 1.024 kbps pour suivre le cas de l'ADSL).
Pour les auteurs de l'ouvrage, le haut débit
n'est pas seulement une question de vitesse mais sutout
de fluidité permise par une connexion permanente,
rapide, fiable pour un coût acceptable.
En
savoir plus
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"Hauts débits" ,
est édité aux Editions
L.G.D.J.
352 pages, 32 euros.
Parution janvier 2003
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Reste que, officiellement,
on définit le haut débit par une vitesse
des transmissions supérieure à 2 mégabits
par seconde. Ce qui signifie donc que, aujourd'hui...
il n'existe pas de haut débit en France à
proprement parler.
Le livre blanc de la FING et
de l'ACSEL souligne néanmoins l'impact déjà
tangible de la connexion illimitée à débit
moyen (128-512 Kbps) : selon les contributeurs
de l'ouvrage, les hauts débits sont aujourd'hui
la principale source de croissance de l'Internet. Une
fonction de stimulus, d'innovation qui devrait faire
émerger de nouvelles pratiques en réseau.
De l'essor du haut débit
va découler une réelle mutation des usages,
domestiques comme professionnels. Même si la question
des modèles économiques liés aux
producteurs de contenus haut débit, comme les
Web TV, reste posée.
Les jeux en ligne, le peer
to peer, diffusion de musique et de vidéo en
ligne (en streaming live et à la demande), téléphonie
sur IP, vidéoconférence et travail collaboratif
sont autant de nouvelles pratiques qui devraient se
démocratiser avec le développement du
haut débit en France.
Cependant, l'Hexagone conserve
un certain retard dans le développement de la
connexion illimitée à grande vitesse.
Là où les groupes de travail canadiens
évoquent une vitesse minimale de 4 à 6
Mbps d'ici 2004, la France en est encore à rêver
d'1,5 Mbp...
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