(Article modifié le 10/03/2003)
Si la carte bancaire reste l'outil de paiement majoritairement utilisé
sur le Web français pour payer ses achats, celle-ci ne répond pas,
même si elle se perfectionne, à toutes les situations, ni à
toutes les angoisses. Parmi celles-ci, figurent la crainte de donner son numéro
de carte bancaire en ligne, surtout à l'étranger, ou le contrôle
des dépenses pour les plus jeunes. Autant de situations particulières
qui appellent de nouvelles solutions pour des achats de 15 euros et plus.
La
première d'entre elle est la carte virtuelle dynamique (CVD) ou
e-Carte Bleue. Cette solution permet aux banques de générer pour
chaque achat en ligne, un numéro de 16 chiffres, une date d'expiration et les
trois chiffres du cryptogramme visuel habituellement situé derrière la carte de
paiement. Un numéro à usage unique qui évite la circulation
des numéros de carte bancaire sur le Net.
Cette solution a été lancée par les banques membres du
GIE Carte Bleue en partenariat avec France Télécom Orbiscom, une
filiale à 100 % de France Télécom. e-Carte Bleue est actuellement
disponible dans tous les réseaux bancaires à l'exception du Crédit
Agricole et de BNP Paribas. Elle est proposée depuis décembre auprès
du Crédit Mutuel d'île de France.
Comme le numéro de carte CVD est identique à un numéro
de carte bancaire, cette solution s'adapte à toutes les caisses des e-commerçants
et ne nécessite aucun développement particulier. Les transactions
passent par les réseaux classiques des cartes de paiement et sont facturées
par chaque établissement bancaire. Récent, ce système est
encore peu employé, mais semble surtout destiné à des paiements
vers l'étranger. En 2002, la Caisse d'Epargne estime à 40 000 les
paiements effectués par e-carte bleue, dont 50 % vers l'étranger.
Les solutions de paiement alternatives
et complémentaires de la carte bancaire
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Solution
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Promoteur
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Particulariés
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Carte
virtuelle dynamique |
Les principales banques du GIE carte
bleue
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Génère un numéro
de carte de paiement unique pour chaque achat. 40 000 paiements effectués
en 2002 dont 50 % vers l'étranger
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Moneytronic |
Caisse d'Epargne
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Porte-monnaie virtuel. Petit paiement.
Dépôt maximum de 20 euros. Possibilité de paiement par e-mail
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Paiement par onde sonores |
AudioSmartCard
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Système d'authentification
du porteur par onde sonore. Pas encore opérationel comme moyen de paiement.
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ID-Tronic |
Caisse d'Epargne
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Système d'authentification
du porteur avec saisie d'un code confidentiel et d'un code transmis par SMS
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Finread |
Consortium Finread
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Standart européen de lecteur
sécurisé de carte à puce. Utilise tous les protocoles. SET,
SSL et 3D secure. Pas encore opérationel.
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Source
: Déclaration éditeurs
Malgré les déboires de Minute Pay, l'équivalent français
de l'américain Paypal, contraint d'arrêter ses activités début
2002, le paiement de personne à personne n'est pas mort. Son développement
en France est toutefois fortement encadré en raison des risques de blanchiment
d'argent. Car si ce système est essentiellement destiné aux petites
sommes entre particuliers, rien ne l'empêche d'être utilisé
pour des montant plus importants. Les initiatives en cours procèdent donc
essentiellement d'établissements financiers.
La Caisse d'Epargne, par exemple, a récemment introduit cette solution
dans son porte monnaie virtuel, Moneytronic. Des systèmes similaires sont
également proposés aux banques par Visa et MasterCard. Cette solution
est très légère pour les marchands puisqu'elle ne nécessite
aucun développement. Le destinataire reçoit un e-mail avec la somme
mentionnée et un lien vers un site sécurisé où il
doit ouvrir un compte avec ses coordonnées bancaires pour être crédité.
Autre alternative à la circulation des numéros de carte bancaire,
les porte-monnaies virtuels. Après avoir créé un compte
auprès d'une banque ou d'un marchand, et l'avoir crédité
d'un montant maximum, l'internaute fournit uniquement au moment de payer son mot
de passe et son identifiant.
Déjà ancienne, cette solution qui répond également
à des exigences de contrôle des dépenses, a du mal à
s'imposer. Elle connaît toutefois un renouveau sous l'impulsion des banques,
notamment très récemment par la Caisse d'Epargne. Cette solution
n'est toutefois pas très intéressante pour les micro-paiement puisque
les transactions passent par les réseaux classiques des cartes de paiement.
Au-delà, les prestataires et les banques s'efforcent d'élaborer
de nouveaux systèmes pour authentifier le porteur de carte bancaire sans
qu'il ait à fournir son numéro de carte. Le paiement par ondes
sonores, développé notamment par AudioSmartCard, procède
de cette logique en substituant l'authentification sonore d'une fréquence
unique émise par une carte, à la saisie de l'identifiant et du mot
de passe demandés lors de l'utilisation d'une e-Carte Bleue. Une utilisation
qui pour l'instant reste toutefois théorique.
Même chose pour ID Tronic et "Solution Secret" de la Caisse
d'Epargne, deux solutions qui utilisent le téléphone portable pour
identifier le porteur de carte. Dans la première, un code est envoyé
sur le portable du titulaire du compte puis est saisi sur le site de marchand
pour valider l'achat, tandis que dans la seconde, l'internaute saisit les huit
premiers chiffres de son compte en ligne, les huit autre, étant saisis
sur son portable.
Les rendez-vous manqués
des systèmes d'authentification des porteurs de carte bancaire
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Les systèmes d'authentification à domicile des cartes bancaires
comparables aux terminaux des commerçants n'ont jamais réussi à
percer. Le premier d'entre eux est sans doute Cyber-Comm. Lancé en avril
2000, cette solution devait permettre aux internautes, grâce à un
boitier commercialisé par les banques, d'utiliser la puce de leur carte
et d'authentifier leurs paiements grâce à la saisie du code confidentiel. Une
initiative qui s'est finalement soldée par un échec commercial.
Les actifs de la société ont été racheté, au
cours de l'été 2002 par le GIE Carte Bancaire. Une autre solution
européenne prend aujourd'hui le relais, Finread. Autre échec : les
téléphones portables bi-fentes. Ceux-ci ne sont quasiment plus utilisés
que pour le rechargement des mobiles. |
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