Le Net
Me Olivier Metzner : "Si nous devons appliquer toutes les lois du monde, il ne restera plus grand chose d'Internet"
L'avocat de Tim Koogle et Yahoo dans l'affaire de la vente d'objets nazis dénonce la mauvaise foi des plaignants : "Yahoo a fait plus que se conformer à la loi française..."  (Vendredi 10 janvier 2003)
         
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Célèbre avocat du barreau parisien connu pour son art de la procédure, Me Olivier Metzner représente les intérêts de Yahoo Inc. et de Tim Koogle, ancien CEO du groupe, dans la deuxième affaire Yahoo qui oppose le groupe américain à l'amicale des déportés d' Auschwitz. L'association reproche en effet à Tim Koogle d'avoir laissé vendre sur l'espace enchères de Yahoo Inc. des objets et uniformes nazis alors que, dans une décision du 21 novembre 2000, le TGI de Paris avait ordonné à la société la mise en place d'un système de filtrage pour empêcher les internautes français d'accéder à ces objets. Me Metzner revient sur les arguments développés dans sa plaidoirie lors de l'audience du 7 janvier (lire l'article du JDnet).

JDNet. Quelle est votre position sur cette affaire pénale en cours ?

Me Olivier Metzner. D'abord on peut constater curieusement que l'Association des déportés d'Auschwitz a attendu le 22 janvier 2001 pour prendre part à cette affaire alors que la société Yahoo Inc. avait annoncé dès le 2 janvier 2001 qu'elle allait interdire la vente d'objets nazis sur son espace enchères. C'est seulement après cette annonce que l'association a fait constater par huissier, la présence d'objets nazis sur le site, tout en sachant que cette situation allait cesser. Je trouve le procédé très limite et quelque peu opportuniste de la part de cette association qui, je le répète, n'est jamais intervenue au cours de l'affaire précédente intentée devant le juge civil.

Mais l'avocat de l'association indique qu'elle avait souhaité réagir après que Yahoo eut saisi le tribunal de San Jose pour faire constater qu'elle n'avait pas à se soumettre à la décision du juge français...
Lorsque cette nouvelle action a été intentée, Yahoo n'avait pas encore saisi la juridiction californienne. De toute façon, le tribunal de San Jose a donné raison à Yahoo mais la société n'a pas pour autant décidé de remettre en vente sur son site ces fameux objets nazis. Je ne vois pas d'autre raison que la mauvaise foi pour expliquer cette action car l'intention de Yahoo a toujours été parfaitement claire dans cette affaire. Le groupe a toujours soutenu l'action des associations de lutte contre le racisme. Je dois dire que Tim Koogle a été particulièrement choqué de se voir accusé d'apologie de crimes de guerre devant une juridiction pénale.

Sur le plan juridique, quelle a été votre argumentation ?
D'abord Yahoo n'était pas actif sur son site d'enchère mais jouait seulement le rôle d'hébergeur. Les objets nazis représentaient à l'époque 0,003 % des 2 millions d'objets en vente. Or Yahoo a, depuis, mis au point un outil qui va plus loin que la demande du juge Gomez en excluant les objets nazis pour le monde entier et pas simplement pour la France. Yahoo a fait plus que se conformer à la loi française. D'ailleurs les plaignants à l'origine de la première affaire devant le juge civil ont été parfaitement satisfaits de l'attitude du groupe.

Mais cette affaire nous renvoie à un problème plus large qui est celui d'un outil de communication récent, accessible dans le monde entier et qui pose la difficile question de la détermination de la loi applicable ainsi que la résolution des conflits de lois.

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Si l'on considère que nous devons appliquer toutes les lois du monde, il ne restera plus grand chose sur Internet. Yahoo voulait en savoir un peu plus sur le sujet et les récentes directives européennes sur cette question, comme la plupart des lois nationales, retiennent l'absence de responsabilité de l'hébergeur sur le contenu de son site, sauf si ce dernier, saisi par l'autorité judiciaire, ne réagissait pas avec diligence.
[Fabien Claire, JDNet]
 
 
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