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Pierre de La Coste : "Il faut encourager financièrement l'administré à utiliser les procédures en ligne"
L'auteur du rapport sur l'e-Administration constate une absence de cohérence dans les initiatives et propose dix-huit mesures pour développer l'administration en ligne..  (Mercredi 15 janvier 2003)
         
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Le rapport "L'Hyper-République"
Pierre de La Coste vient de remettre à Henri Plagnol, secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat, son rapport intitulé "L'Hyper-République" consacré à l'e-administration, qui fait notamment dix-huit propositions pour accélérer le déploiement de l'administration électronique. Le secrétaire d'Etat avait souhaité qu'un bilan soit réalisé sur l'action de son prédécesseur Michel Sapin. Le rapport commandé à Pierre de La Coste devait également analyser les suites données au rapport Carcenac intitulé "Pour une administration électronique citoyenne". Consultant en NTIC et co-organisateur de la fête de l'Internet, Pierre de la Coste s'était déjà penché entre 1993 et 1997 sur des problématiques de communication pour le ministre de l'Intérieur puis pour le ministre de l'Industrie.

JDNet.
Quel constat avez-vous dressé sur la situation actuelle ?

Pierre de La Coste. La situation est particulièrement contrastée. Les administrations fonctionnent sur un système de silos, c'est à dire qu'elles ont des cloisons étanches et ne communiquent pas entre elles. Or on retrouve ces cloisonnements sur le Web, car les systèmes informatiques des administrations sont eux-aussi cloisonnés. Il suffit d'observer les premières téléprocédures en ligne. Le ministère des Finances, par exemple, possède plus d'une dizaine de sites différents. Certains de ces projets Internet sont très bons, je pense à Copernic pour l'impôt en ligne au programme Net Entreprise pour les cotisations sociales en ligne, ou à Sesame Vitale, qui est aujourd'hui la première téléprocédures dans le monde en terme de volume. C'est donc du côté de la pompe à finance fiscale et sociale que l'on trouve les plus belles réussites. A l'inverse, d'autres administrations et collectivités sont très en retard et la valeur ajoutée pour l'usager reste très limitée. A l'échelle des collectivités locales, communes ou préfectures, certaines villes comme Parthenay ou Issy les Moulineaux se débrouillent très bien alors que d'autres sont à la traîne.

Que préconisez-vous  ?
Mon rapport a d'abord pour objectif de formuler des préconisations à destination de l'agence de l'administration électronique, dont la création vient d'être annoncée par Henri Plagnol. Il faut rebâtir les administrations sur Internet. Je m'explique: il faut éviter qu'une administration présente l'information et se présente elle-même sur son site sur un mode administratif. L problème pour un usager n'est jamais de télécharger l'obscur formulaire n°x mais plutôt de trouver une réponse à sa situation concrète. Sur le Web, l'administration ne doit pas répliquer sa structure mais bel et bien se tourner vers l'usager. Service-public.fr est déjà structuré ainsi, mais il s'agit d'une simple couche derrière laquelle on retombe dans une logique de services et d'administrations. Ce site n'a pas encore diffusé sa philosophie en profondeur. Il faut également aller plus loin avec la technique du co-marquage. Il s'agit d'un flux XML qui repose sur une base d'informations nationales centralisée pouvant être affichée aux couleurs de la collectivité locale. Pour la publication d'une fiche pratique destinée à l'obtention d'une carte d'identité, il suffirait d'insérer la fiche correspondante de la base de données, à laquelle la collectivité peut ajouter des informations locales. Actuellement, on a une redondance, une obsolescence voir des contradictions entre ces informations publiées à droite et à gauche.

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Le rapport "L'Hyper-République"

Qui pourrait piloter et financer cette base centralisée ?
Je pense que la Documentation française, qui gère Servicepublic.fr, pourrait être le maître d'oeuvre de ce projet. Ce dernier serait financé dans le cadre d'un partenariat avec la Caisse des dépôts. Il y a déjà un financement des sites des collectivités par la CDC, il faudrait donc généraliser ces partenariats. En outre, la disparition d'un certain nombre de formulaires papiers peut permettre de redéployer des moyens humains vers ces projets. Il va également falloir encourager financièrement l'administré à utiliser les procédures en ligne, car ces dernières génèrent une économie réelle pour l'administration. Une moitié du gain de productivité pourrait être ainsi redistribué. Il va également falloir créer des guichets interactifs pour l'accueil du public dans les lieux d'accueil et, en contrepartie, je pense qu'il faut augmenter la dotation globale de fonctionnement des communes qui s'engagent dans cette voie. Enfin, il faut valoriser les fonctionnaires qui s'engagent dans ces chantiers, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui.

Création d'une agence de l'administration électronique
Henri Plagnol, le secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat, a annoncé à Autrans la constitution d'un groupe pilote de 100 volontaires pour expérimenter des "espaces administratif personnel numérique" et a confirmé la création d'une agence de l'administration électronique. L'agence, qui emploiera dans un premier temps 50 personnes, a pour but de favoriser les gains de productivité liés à Internet dans l'administration et l'amélioration de la qualité du service rendu aux citoyens.
[Fabien Claire, JDNet]
 
 
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