Le Conseil des ministres a entériné
mercredi un projet de loi relatif à la sécurisation
des paiements en ligne et à la lutte contre les "cybercriminels",
notamment en ce qui concerne la publicité abusive
par e-mail. Présenté par Nicole Fontaine,
ministre déléguée à l'Industrie, ce projet de loi, qui
a pour but de donner "confiance dans l'économie numérique",
sera débattu à partir du 25 février
à l'Assemblée nationale.
Ce
projet de loi est l'occasion de transposer dans la législation
française plusieurs directives communautaires,
dont celle du 8 juin 2000 sur le commerce électronique,
et de combler des vides juridiques. En sécurisant
le cyber-consommateur sur le plan du droit, le gouvernement
espère favoriser le marché du commerce
électronique afin de rattraper le retard français
face à des pays plus avancés. Alors
qu'aux Etats-Unis, par exemple, un tiers des internautes
achètent en ligne, ils ne sont que 12 %
en France.
Parmi les mesures du projet
de loi figure le "double clic" pour tout achat. Cette
mesure signifie que l'utilisateur devra être à
même de vérifier sur le site marchand la teneur
de sa commande puis de confirmer son accord. Sur
la sécurisation des achats en eux-mêmes,
le projet de loi libéralise la cryptologie dont
l'usage devient libre "tout comme la fourniture
et l'exportation, en provenance d'Etats de l'Union européenne,
des moyens de cryptologie dont la seule fonction est
une fonction d'authentification ou de contrôle d'intégrité",
a souligné Nicole Fontaine à l'issue du
Conseil des ministres.
Sur le volet du spamming,
la ministre déléguée à l'Industrie a précisé
que "l'envoi de courriers électroniques ayant pour but
la prospection directe sera interdit sans l'accord préalable
des destinataires." Dans
le cadre de la luttre contre la "cybercriminalité",
le projet de loi étend la responsabilité à
l'ensemble des acteurs du Net (hébergeurs, FAI et opérateurs
de télécommunications). Mais la responsabilité civile
et pénale des hébergeurs ne sera engagée que
dans des cas précis et préalablement définis.
Premier volet du plan dit "RESO
2007", ce projet de loi doit être suivi d'un autre
ayant pour thème "l'administration électronique
et de la diffusion des nouvelles technologies dans la
population". Cet autre projet doit être présenté
au printemps de cette année par Claudie Haigneré,
ministre déléguée à la Recherche.
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