Les pouvoirs publics semblent
vouloir s'accaparer le thème de l'e-PME. Jean-Pierre
Raffarin a chargé Jean-Paul Charié, député UMP
du Loiret et président du groupe d'études sur les PME
à l'Assemblée nationale, d'une mission
auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie sur le thème de la "compétitivité
numérique des PME". La
mission, qui devrait s'étaler sur six mois, est
structurée autour d'un comité qui aura
pour tâche de "recenser les freins et identifier
les leviers pertinents pour déterminer les axes
stratégiques à prendre en compte".
Un site Internet competitivite-numerique.com a été
ouvert pour accompagner cette mission. Jean-Paul Charié
proclame vouloir arriver au printemps avec "des
propositions particulièrement concrètes"
liant PME et services et technologies numériques de
l'information et de la communication (STNIC).
JDNet.
Comment définissez-vous la "compétitivité
numérique des PME" ?
Jean-Paul
Charié. A
travers cette mission, nous voulons connaître
le niveau d'équipement en informatique, en logiciels
mais aussi en structure humaine des petites et moyennes
entreprises. Nous voudrions définir le nombre
de PME qui sont connectées en haut débit,
mesurer leur niveau d'intégration technologique
et leur degré de culture NTIC. Nous voudrions
savoir si les entreprises française sont prêtes
ou pas à investir dans les techniques et les
équipes pour s'appropier les NTIC. Parallèlement
au diagnostic, nous souhaiterions identifier les freins
qui ont empêché les entreprises de prendre
conscience de l'enjeu. Les PME doivent comprendre qu'elles
travailleront de plus en plus avec leurs fournisseurs
ou leurs besoins en interne via Internet, intranet ou
Extranet en écartant les étapes intermédiaires.
Quels
sont les freins que vous avez identifiés ?
J'en répertorie
quatre principaux : le manque d'infrastructures haut
débit, les coûts d'ordre technique et psychologique
(par exemple, le fait d'adopter des ordinateurs plus
puissants constitue en soi un gain de productivité
au quotidien alors que généralement, les
entrepreneurs considérent cela comme une charge
d'exploitation), les freins d'ordre psychologique (recul
vis-à-vis des approches NTIC après une
première expérience pas forcément
concluante) et l'absence d'opérateurs de services
(prestataires techniques, assistance) ciblant les PME.
Dans un objectif d'externalisation de tâches informatiques
par exemple, j''estime qu'il existe une mauvaise relation
entre les PME et les prestataires de services.
Nous espérons que l'application des mesures sur
la signature électronique, qui seront débattues
le 25 février en première lecture à
l'Assemblée Nationale dans le cadre du projet
de loi lié au commerce électronique, va
enrichir le débat.
Le
secrétariat d'Etat à la Réforme
de L'Etat va créer une agence pour l'administration
électronique. Souhaitez-vous instaurer une structure
similaire dédiée à l'essor des
PME numériques ?
Je ne peux rien préfigurer
car la mission ne fait que commencer. Mais ce devrait
être l'un des objectifs de la mission. L'idée
d'un carrefour numérique qui ferait de la veille
techonologique ou qui servirait de tête de réseau
me semble pertinente.
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