Première société
Internet cotée à dévoiler son chiffre
d'affaires annuel, le site média AuFeminin.com
a publié mardi soir ses résultats du quatrième
trimestre et son chiffre d'affaires total pour l'année
2002. Ce dernier ressort à 3,896 millions d'euros,
en hausse de 34 % par rapport à l'année
2001 (2,9 millions d'euros). "Cette évolution
du chiffre d'affaires, principalement dûe à
l'e-pub montre qu'Internet est de plus en plus reconnu
au niveau global comme un média, souligne Marc-Antoine
Dubanton, directeur général et cofondateur d'AuFeminin.
C'est une véritable reconnaissance." La
société est rentable depuis le mois d'octobre
et a continué à dégager un résultat
net positif sur la fin de l'année.
Au
Feminin en chiffres
|
(en
milliers d'euros)
|
2001
|
2002
|
Variation
annuelle
|
Part
dans le CA total
|
Publicité
|
2 089
|
2 647
|
+ 27 %
|
67,94 %
|
e-Commerce
et services payants
|
61
|
90
|
+ 47 %
|
2,31 %
|
Opérations
d'échange
|
761
|
1 159
|
+ 52 %
|
29,75 %
|
Chiffre
d'affaires total
|
2 911
|
3 896
|
+ 34 %
|
--
|
Les
sources de revenus se divisent en trois parties :
la publicité, l'e-commerce et les services payants
et enfin les opérations d'échange. La
publicité représente près de 68 %
du chiffre d'affaires et affiche une croissance annuelle
de 27 %. La fin de l'année a été
particulièrement bonne avec une progression de
45 % au quatrième trimestre par rapport à
la même période l'année précédente.
Le
e-commerce et les services payants restent véritablement
marginaux dans les comptes de la société
et sont de toute manière destinés, selon
les éditeurs du site, à rester des activités
d'appoint.
Les opérations d'échange,
enfin, correspondent aux échanges d'espace publicitaire
réalisés avec d'autres supports on et
offline. Bien qu'ayant une part non négligeable
dans le chiffre d'affaires total, cette ligne de comptes
ne génère aucun cash puisqu'elle est contrebalancée
par un montant de dépenses d'échange du
même montant.
Concrètement, AuFéminin
réalise des opérations d'échange
lorsque la société diffuse sa publicité
sur un site Internet ou un magazine de la presse féminine
tandis qu'elle héberge parallèlement dans
ses pages de la publicité pour ce site ou ce
titre. Les revenus "virtuels" de cette méthode
donnent donc lieu à des dépenses tout
aussi "virtuelles" et de même ampleur.
"Nous avons souhaité montrer cela de manière
limpide là où d'autres préfèrent
noyer ces opérations dans les comptes. De tels
échanges sont une pratique courante dans les
médias, cela permet de communiquer autour de
sa marque et de faire croître son audience à
moindre frais. De la sorte, nos dépenses marketing
sont réduites au minimum", explique Marc-Antoine
Dubanton.
Présent dans trois
pays d'Europe (Italie, Allemagne et Espagne) en sus
de la France, AuFéminin a pratiqué en
2002 un repli en fermant ses bureaux espagnol et allemand
et en mettant les deux sites en régie. En revanche,
elle conserve une équipe de trois personnes à
Milan en raison de la taille critique du site italien
et de son potentiel de développement. Néanmoins,
l'activité française reste prépondérante
et représente environ 80 % des revenus de
la société.
Pour 2003, AuFéminin
conserve encore et toujours son modèle économique
basé presque exclusivement sur la vente de ses
espaces publicitaires. Une nouvelle ligne de revenu
va cependant voir le jour cette année. il s'agit
de la commercialisation de son outil adserver propriétaire
baptisé @SmartAdServer. Créé en
interne afin de servir des formats atypiques, une spécialité
du site féminin, cet outil est proposé
aux agences et aux supports depuis l'automne dernier.
"Nous avons reçu
un accueil excellent et les plus grosses agences l'utilisent
aujourd'hui", affirme Marc-Antoine Dubanton. S'il
ne peut pas pour l'instant citer ses clients, il assure
néanmoins que la commercialisation de l'outil
représentera "un poste significatif de revenus"
en 2003.
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