Le partenariat stratégique
annoncé fin 2002 entre Le Monde et Le Nouvel
Obs, qui prend la forme d'une participation croisée
entre les deux groupes de presse, se ressent de plus
en plus sur Internet. Et tout d'abord sur le plan éditorial :
LeMonde.fr accueille une nouvelle chaîne automobile
qui re-route sur LeQuotidienAuto.com, un site exploité
par Le Nouvel Obs. En contrepartie, la barre de menu
principale de la page d'accueil du NouvelObs.com dispose
d'une nouvelle entrée "Education" qui re-route, elle,
sur la partie thématique du Monde.fr.
Deuxième
volet du rapprochement, la pub. I-Régie et le département
Internet de Régie Obs, les deux structures en charge
de la commercialisation des sites du Monde et du Nouvel
Obs, ont lancé une offre de couplage publicitaire Internet
baptisée Qu@lities. Outre les deux principaux portails
(Le Monde.fr et NouvelObs.com), ce dispositif intégre
également les sites de Télérama et de Courrier International,
qui ont rejoint I-Régie la semaine dernière.
Ces
différentes passerelles tissées avec Le
Monde, inaugurent une période Internet pour Le
Nouvel Obs. Présent sur le Net depuis 1996, Le groupe
a approfondi sa stratégie Internet en lançant
en décembre 1999 son "Journal Permanent" en ligne.
Ce concept de traitement d'actualité en temps
réel demeure, aujourd'hui encore, l'axe principal
des activités
Internet du groupe. Il donne lieu à l'envoi de
trois newsletters par jour.
L'équipe éditoriale
du Journal Permanent, qui comprend huit personnes, est
pilotée par le rédacteur en chef Patrick
Fiole. En tout, une quinzaine de collaborateurs du groupe
gravite autour des sites éditoriaux. Le Journal
Permanent est accompagné d'un enrichissement
éditorial en provenance des magazines "papier"
du groupe (Nouvel Obs, Sciences et Avenir, Challenges)
et de ses suppléments (ParisObs.com, TéléObs.com).
Aujourd'hui, par souci de "cohésion",
les activités en ligne ont été
r"intégrées dans la maison-mère.
Auparavant, elles étaient exploitées à
travers une filiale propre (Id Obs).
L'univers communautaire du
Nouvel Obs s'est enrichi fin janvier d'un site de rencontre,
ObsRencontre.com, réalisé par Rapp Digital
(ex-Tribal DDB). "L'objectif avec ce nouveau site
est de favoriser les couplages Internet-papier sur les
e petites annonces", explique Christina Sourieau,
directrice des éditions électroniques
du Nouvel Obs. L'inscription à ce service de
rencontre en ligne est gratuite. L'internaute est invité
par la suite à passer dans une zone "privilège",
exploitée via des formules d'abonnement.
En
janvier, l'ensemble des sites Internet du groupe Nouvel
Obs a généré 1,4 million de visites
et 10 millions de pages vues (source Cybermétrie).
"Nous nous sommes fixés comme objectif d'atteindre
les deux millions de visites par mois d'ici la fin de
l'année", indique Christina Sourieau. En
terme de destination, le Journal Permanent représente
60 % de l'audience globale. Un résultat
qui n'est pas étonnant puisque l'internaute arrive
d'emblée sur la partie "actualité
chaude" en tapant Nouvelobs.com.
D'autres espaces tirent leur
épingle du jeu en terme de trafic, comme la partie
"automobiles", réalisée à
partir d'articles extraits de l'hebdomadaire papier
et du site LeQuotidienAuto.com. En attendant que d'autres
sites thématiques, comme AbsoluFéminin.com,
montent en puissance.
Sur l'ensemble de ses sites,
Le Nouvel Obs dispose d'une base de données qui
comprend entre 35 000 et 40 000 inscrits aux
différentes newsletters. Pour dynamiser son trafic
Internet, le Nouvels Obs a lancé au cours du
second semestre 2002 une vague de concours dotés
d'automobiles de rêve (Mazda, Roadster MG). L'objectif
de ces animations était, d'une part, de développer
la notoriété du Journal Permanent et de
collecter, d'autre part, les profils des internautes
fidèles au support. Une base qui pourrait se
révéler utile pour des opérations
marketing ultérieures. Mais, à l'instar
du groupe L'Express-L'Expansion, l'équipe Internet
du Nouvel Obs se montre peu encline à ouvrir
sa base de données pour des opérations
de permission marketing.
Le modèle économique
Internet du groupe reste toujours orienté vers
la publicité en ligne et les partenariats, qui
représentent 70 % du chiffre d'affaires
généré. D'autres
grandes lignes se partagent les 30 % du chiffre
d'affaires restants. Parmi elles, les abonnements "papier"
générés en ligne. Sur 2002, l'équipe
Internet a recensé entre 800 et 1 000 nouveaux
abonnements par mois aux magazines "papier"
via les modules dédiés sur les sites du
Nouvel Obs. Autre source de revenus : l'activité
de revente de contenu, encore naissante. Dans ce domaine,
le groupe a signé un accord de diffusion sur
le contenu automobile avec la filiale Internet de Swiss
Telecom.
Pour étoffer les sources
de revenus, les archives en ligne devraient passer dans
le courant de l'année en modèle payant.
Une évolution dont les contours d'exploitation
restent encore à définir. Les internautes
devraient pouvoir rechercher et acheter des articles
tirés des trois principaux supports (Nouvel Obs,
Challenges et Science et Avenir) et qui ont été
publiés au cours des sept dernières années.
Le groupe média a acquis
également une expérience dans le domaine
du commerce électronique avec l'exploitation
du site marchand Lobjetdumois.com, en lien avec le cataloguepapier
éponyme diffusé à six millions
d'exemplaires. Sur cette activité de vente à
distance, le canal Internet a permis de générer
l'année dernière un chiffre d'affaires
"d'environ 300 000 euros" et d'attirer
10 000 nouveaux clients.
Le Nouvel Obs ne souhaite pas
communiquer sur le chiffre d'affaires global généré
à partir de ses activités Internet. Le
groupe reste également discret sur l'enveloppe
financière dédiée à ses
activités online. Seul indice : pour 2003,
la tendance serait plutôt à la baisse.
Mais, sauf dégradation conjoncturelle importante,
les activités Internet du groupe devraient parvenir
à l'équilibre à la fin de l'année.
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