Henri Maire, spécialiste
de la vente directe de vins aux particuliers, a conclu
une alliance avec le caviste en ligne ChateauOnline. Cet
accord, ratifié mardi par les conseils d'administration
des deux entreprises, ne prendra effet qu'à l'issue
de l'assemblée générale de ChateauOnline
prévue dans la première quinzaine d'avril.
Il prévoit la prise en charge par Henri Maire de
la logistique du e-marchand (stockage des vins, préparation
des commandes et expédition), actuellement
confiée à Easydis, ainsi qu'une prise de
participation de la société jurassienne
dans ChateauOnline.
A cette occasion,
les investisseurs historiques de ChateauOnline (Mousse,
Alain Tingaud Investissement, Art Alliance et Net Partners)
vont procéder à une nouvelle augmentation
de capital. "Actuellement, nous ne pouvons pas
communiquer le montant de cette levée de fond,
car celle-ci n'est pas encore faite et son montant n'est
pas encore définitif", explique Christophe
Poupinel, PDG de ChateauOnline.
Seule indication, elle devrait
être "suffisamment importante" pour
permettre au cybercaviste d'atteindre la rentabilité
en 2003 tout en étant inférieure aux 5,34
millions d'euros levés en janvier 2002 par le
site auprès de ses investisseurs historiques
(Lire l'article
du JDN du 08/01/02). Cette augmentation de capital
devrait également conforter la part du fond d'investissement
privé américain Mousse dans le capital
du site de vin. Henri Maire devrait, quant à
lui, rester minoritaire.
En 2002, ChateauOnline annonce
avoir réalisé un chiffre d'affaires global
(activité BtoC et BtoB confondues) de 10 millions
d'euros TTC, soit l'équivalent de son chiffre
d'affaires 2001. Une stabilité que Christophe
Poupinel explique principalement par la baisse des ventes
de vin primeur suite à un millésime 2000
exceptionnel. Car parallèlement, la vente des
vins embouteillés aurait augmenté de 20
%, alors que le panier moyen serait passé de
198 euros TTC en 2001 à 250 euros en 2002. Quant
aux pertes de la société, elles auraient
été divisées par sept.
De son coté, la société
jurassienne n'avait jusqu'à présent pas
de site de e-Commerce. "Aujourd'hui, nous pensons
que la période est beaucoup plus favorable pour
investir sur Internet, et dans le e-Commerce en particulier,
qu'il y a quelques années, affirme Pierre Menez,
PDG d'Henri Maire. Depuis l'année dernière,
le nombre d'internautes a doublé en Europe et
les abonnements ADSL se développent", poursuit-il.
Cette alliance devrait également
permettre à la société Henri Maire
d'optimiser l'exploitation de ses infrastructures logistiques
et d'abaisser ses coûts de traitement. Actuellement,
elle traite 100.000 commandes par an, soit un volume
de 3 à 4 millions de bouteilles. Le surcroît
d'activité apporté par ChateauOnline devrait
représenter entre 500 et 700.000 bouteilles par
an.
ChateauOnline devrait concentrer
ses efforts sur l'accroissement de ses ventes en 2003
en France et en Europe. Le caviste en ligne prévoyait
au début de l'année une croissance de
30 % de son chiffre d'affaires cette année. Des
projections qu'il pense toutefois revoir à la
baisse, en raison notamment de la migration de son système
informatique. En 2002, le cybercaviste a réalisé
55 % de son chiffre d'affaires en France, le reste provenant
de l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suisse et la
Belgique.
Un
nouvel allié puissant
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Henri
Maire produit et commercialise aujourd'hui près
de la moitié des vins du Jura, mais également
d'autres appellations françaises ainsi que
des spiritueux et des liqueurs. Pour ce faire, le
groupe utilise deux circuits de distribution principaux
: la vente directe via des VRP (+ de 50 % de son
chiffre d'affaires) et la vente aux consommateurs
via les foires expositions. Les principaux clients
du groupe sont la grande distribution ainsi que
la restauration. L'export représente 7 %
de son chiffre d'affaires, l'Europe (53 %) arrivant
loin devant l'Amérique du Nord (23 %) et
l'Extrême-Orient (19 %). En 2002, Henri Maire
a réalisé un chiffre d'affaires de
32 millions d'euros, soit une baisse de 9 % par
rapport à 2001 essentiellement due, selon
la société, au recentrage de l'activité
de la société sur le marché
des particuliers. |
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