Entreprises & Médias, une association de directeurs de la communication de grandes entreprises françaises, a réalisé une étude sur "Les directions de communication et les nouvelles technologies de l'information et de la communication". L'étude avait pour objectif de faire le point sur la réalité des moyens actuellement mis en œuvre par les adhérents et de relever les meilleures pratiques. Elle souhaitait aussi"analyser les changements induits par l'utilisation d'Internet" dans ce métier, afin de "mieux anticiper les évolutions nécessaires".

Soixante-trois entreprises ont répondu à un questionnaire quantitatif et une vingtaine d'entretiens en face à face ont été menés. Parmi leurs principales conclusions, les auteurs de l'enquête relèvent que "les NTIC ont fait, depuis cinq ans, une vraie percée dans les entreprises, même chez les "sous-utilisateurs". L'indicateur "le plus discriminant" est le nombre de postes connecté à l'intranet, cette contrainte "permettant d'apprécier à sa juste mesure la bonne tenue, voire la résistance, des moyens de communication dits classiques, et notamment les documents papier".

Les auteurs de l'enquête évoquent un "effet millefeuille", un empilement et non une substitution des supports, les outils classiques faisant preuve de résistance. Reste que les répondants estiment en très grande majorité que tout ce qui demande une mise à jour fréquente (annuaires, documentation technique…) devrait disparaître, "mais aussi les lettres et journaux internes, les chartes graphiques, la revue de presse papier…" En fait, l'ensemble de la communication devrait suivre dans les années à venir une "révolution largement achevée en communication financière" (où le rapport annuel en pdf devance la rapport annuel classique dans la hiérarchisation des outils) et "bien entamée dans les relations presse".

En terme de changements entraînés par les nouvelles technologies, l'enquête constate que le nombre de collaborateurs des direction de communication a augmenté partout, les nouveaux recrutés étant notamment des "experts des nouveaux métiers du Web". Autre conclusion : les NTIC "ont fortement raccourci le processus de décision en interne". Enfin, "l'environnement exerce une pression de plus en plus forte, surtout dans les domaines de la communication financière et de la presse, avec une exigence accrue de réactivité et de personnalisation de l'information".

L'enquête a aussi tenté de cerner les projets de développement commun aux trois champs de communication (interne, externe et financière). Le premier est de "faire converger les plate-formes technologiques", le deuxième porte sur "le développement de fonctionnalités communes à l'Internet et l'intranet" (40% des entreprises ont des projets majeurs de refonte totale de l'intranet et/ou la création d'un portail Groupe). Enfin, la troisième priorité est de "redonner la priorité au contenu" en mettant en place "un travail décisif de mise à disposition de l'information d'abord, d'explicitation et de mise en perspective ensuite". C'est justement, selon Entreprises & Médias, "le rôle-clé des directions de communication".