Votée à l'unanimité
en première lecture au Sénat mardi dernier,
dans l'après-midi, le droit de vote électronique
est en passe d'être reconnu légal pour
les Français de l'étranger. "Un premier
pas" comme le souligne Robert del Picchia, sénateur
UMP et représentant des Français établis hors
de France. L'idée étant, à terme,
de déployer ce nouveau genre de vote par correspondance
sur l'ensemble du territoire français.
"Nous
sommes partis d'un constat : la hausse constante
de l'abstention parmi les Français de l'étranger,
explique Robert del Picchia.
L'une des raisons de cette abstention était la
distance trop importante entre l'électeur et
son bureau de vote. De plus, le vote par correspondance
par voie postale n'est pas adaptée dans certains
pays où le courrier est souvent perdu ou non
délivré. Le vote électronique est
une réponse à toutes ces difficultés."
Déposée
à l'automne dernier, la loi donne la possibilité
pour les Français résidant hors de France
de voter par Internet pour élire leurs délégués
au Conseil Supérieur des Français de l'Etranger
(CSFE). Elle doit encore être ratifiée
par l'Assemblée nationale où elle sera
examinée le 27 mars prochain.
Dans la foulée, une
première mise en application est déjà
prévue le premier juin aux Etats-Unis pour le
renouvellement partiel du CSFE dans deux circonscriptions.
"Trois raisons expliquent le choix des Etats-Unis :
l'existence d'un réseau Internet bien développé,
la présence de 50 000 Français expatriés,
ce qui laisse espérer un test réellement
efficace de ce nouveau système de vote, et enfin
un taux de participartion particulièrement bas
lors des dernières élections, qui devrait
être amélioré par la facilitation
du vote via Internet", estime Robel del Picchia.
Sur le plan pratique, les
personnes ayant fait la demande d'un vote par correspondance
recevront, en même temps que les professions de
foi des candidats, les bulletins et les enveloppes pour
voter par voie postale, un code d'accès pour
voter en ligne. Ce code sera envoyé sous enveloppe
sécurisée (tout comme pour l'envoi des
codes de carte bancaire).
Le numéro de code est généré
aléatoirement et sert d'identifiant lors de l'entrée
sur le site du vote. Une fois l'internaute-électeur
connecté au site crypté, il devient anonyme
et peut procéder au choix de son candidat (en
cliquant dessus) ou voter blanc.
La période du vote
est similaire à celle accordée au vote
par correspondance par courrier, c'est-à-dire
trois semaines avant le vendredi soir qui précède
le vote. Une fois ce laps de temps écoulé,
deux listes séparées et totalement indépendantes
sont générées : la liste des
personnes qui ont voté et les résultats
du vote. Le soir du vote officiel, le responsable du
bureau de vote et un préposé disposent
chacun d'une moitié du code permettant l'ouverture
de ces deux "enveloppes" virtuelles contenant
les résultats du vote électronique.
"Le vote prévu
aux Etats-Unis en juin est le galop d'essai idéal
pour ensuite aller plus loin et permettre à n'importe
quel Français de pouvoir voter sur Internet s'il
en exprime la demande, affirme Robert del Picchia. Naturellement,
le but n'est pas de remplacer le vote classique en isoloir
mais de proposer une solution supplémentaire
aux électeurs afin de lutter contre l'abstention."
L'abstention n'est pas le seul avantage de la formule
Internet : cette solution coûte moins cher
que l'organisation classique d'un suffrage (de huit
à dix fois dans le cas des votes des Français
de l'étranger) et évite toute contestation
lors du dépouillement.
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