C'est
parti : en dépit du contexte géopolitique,
France Télécom a lancé hier une
augmentation de capital de 15 milliards d'euros. L'opération,
qui vise à réduire la dette de 68 milliards
d'euros affichée par l'opérateur, s'articule
en deux phases. Sur les 15 milliards d'euros, l'Etat
souscrira au prorata de sa participation dans le capital
de France Télécom (56,4 %), soit
environ 9 milliards. Les six autres milliards seront
levés sur le marché.
Pour
se faire, chaque actionnaire de France Télécom
s'est vu attribuer hier soir, après la clôture,
un BSA (Bon de souscription d'actions) pour chaque action
détenue. Ces BSA permettent de souscrire, jusqu'au 4
avril prochain, 19 nouvelles actions France Télécom,
au prix d'exercice de 14,50 euros par nouvelle action
pour 20 BSA détenus. Les BSA attribués aux actions auto-détenues
par France Télécom (qui représentent environ
1,3 milliard d'euros) ne seront en revanche ni exercés,
ni cédés.
L'opération
prend la forme d'une offre publique en France et d'un
placement privé réservé aux institutionnels hors de
France. Ces 6 milliards sont garantis par un syndicat
bancaire, composé de 21banques dont 8 coordinateurs
globaux (ABN AMRO Rothschild, BNP Paribas, Crédit Agricole
Indosuez Lazard, Crédit Lyonnais, Deutsche Bank, Goldman
Sachs International, Merrill Lynch International, Morgan
Stanley).
L'opération
semble avoir été accueillie favorablement
par les investisseurs. Hier matin, Thierry Breton, PDG
de France Télécom, a estimé que "le taux
de souscription était la meilleure des garanties".
L'opérateur aurait obtenu pour plus de 30 milliards
d'euros de garanties fermes de la part du syndicat bancaire,
soit cinq fois le montant levé sur le marché.
Sur le CAC 40, l'action France Télécom
a terminé de son côté la séance
en recul de 0,99 % à 20,00 euros.
Cette
augmentation de capital de 15 milliards d'euros s'inscrit
dans le plan "15+15+15". Ce plan, dévoilé
en décembre dernier par Thierry Breton, vise
à redonner de l'oxygène financier à
France Télécom. Outre cette opération
de recapitalisation, il comprend le refinancement de
la dette (grâce aux émissions obligataires de 9,3 milliards
d'euros et au refinancement de la ligne de crédit
de 5 milliards d'euros) et un programme d'économies
de 15 milliards d'euros d'ici 2005.
Dans
le cadre de ce programme d'économies baptisé
TOP, qui prévoit notamment un allégement
des ressources humaines, le gouvernement a envoyé
hier soir un signal de soutien à France Télécom.
Bercy a nommé Bertrand Marechaux, issu du corps
préfectoral, en qualité de responsable de la
mission "Mobilité France Télécom". Cette mission a pour
but la réaffectation, sur la base du volontariat,
des salariés fonctionnaires de l'opérateur dans
l'ensemble des fonctions publiques.
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