S'il est indéniable que
le Wi-Fi prend son envol en France, des associations,
regroupant des passionnés du monde informatique,
ont joué le rôle de pionniers pour explorer
le potentiel de la norme 802.11b. Ces structures, plus
ou moins formelles, se tranforment petit à petit
en véritables représentants du Wi-Fi alternatif.
C'est le cas de la Fédération Française
du Wireless (FFW) qui a tenu sa première assemblée
générale les 26 et 27 avril à Pantin
(Seine-Saint-Denis) ou de Paris-SansFil récemment
rebaptisé ParisOpenNetwork.
Les
origines de la Fédération Française
du Wireless remontent à mai 2001. C'est après
avoir lu une information en provenance des Etats-Unis
sur "un réseau sans fil, gratuit, libre d'accès,
à haut débit" que Marc Revial a décidé
de monter une page personnelle sur Multimania. Un site
amateur qui sera rebaptisé par la suite wireless-fr.org
qui sert encore d'URL de référence à
la FFW. Ce nouveau projet a pourtant véritablement
émergé en février dernier. Sur
la page d'accueil de son site, la FFW affiche une philosophie
qui "ressemble à celle du logiciel libre, de la
volonté de gratuité, de partage pour tous".
Une orientation qu'elle souhaite
promouvoir à l'occasion des grands-rendez-vous
high tech (la FFW participera à Interop 2003)
ou lors de manifestations plus grand public autour de
démonstrations Wi-Fi. Actuellement, c'est le
mouvement alternatif le plus structuré : 35 associations
tournent autour de cette fédération, 15
d'entre elles étant des membres à part
entière).
La FFW dispose de 15 relais
"actifs" éparpillés en France
(Aix-en Provence-Marseille, Albertville, Bordeaux, Clermont-Ferrand,
Nancy, Lille...). Elle sert de relais d'assistance technique
ou juridique en cas de nécessité. A l'occasion
de la première assemblée générale
qui s'est tenue fin avril, les premiers grands projets
ont été esquissée. Les discussions
ont tourné autour de sujets comme la mise en
place de différents types de passerelles de sécurité,
de serveurs Radius nationaux, de réplication et relais
vers les infrastructures locales et de base de logging.
"A moyen terme, nous souhaitons
tisser un réseau national de MAN (Metropolitan
Area Network). Nous voudrions nous passer des offres
des opérateurs pour développer des réseaux
de proximité dans un esprit de partage et de
gratuité", explique Gilles le Richom, secrétaire
de la FFW.
Compte tenu de la législation
actuelle, ces initiatives d'ordre privé sont
très restreintes. Mais, d'ici un à deux
ans, la FFW parie sur une ouverture de la règlementation
Wi-Fi.
Parallèlement, le groupe
Paris-Sansfil, autre mouvement pionnier, est
en cours de rénovation. Depuis sa création
en 2001, sa vocation était de de promouvoir l'Internet
haut débit par ondes radios. Le 28 avril, Paris-Sansfil
a été rebaptisé ParisOpenNetwork
et a proposé un nouveau site. La mutation semble
plutôt houleuse. Le site Transfert.net
expliquait mi-avril que Martin Loyer, fondateur de Paris-Sansfil
qui détient le serveur du groupe de passionnés
du Wi-Fi, avait coupé l'accès au siteen
expliquant qie "les objectifs qui ont motivé la création
de WiFi-Paris, puis de Paris-SansFil ne sont plus d'actualité
aujourd'hui."
Contactée par le JDN,
Joanna Truffaut, la présidente de la nouvelle
association ParisOpenNetwork, confirme que "l'orientation
en termes d'objectifs de Paris-SansFil ne correspondait
plus à celle fixée à l'origine par son fondateur".
"ParisOpenNetwork
s'adresse à un public plus large et a pour ambition
de redonner tout son sens au terme "d'innovation"
en France en nous appuyant sur les technologies sans
fil et leurs usages", poursuit la représentante
de la nouvelle structure. Pour ParisOpenNetwork, la
promotion du Wi-Fi passe par la mise en place de hotspots
gratuits dans les lieux publics à travers des
relais comme des mairies d'arrondissement.
Le deuxième axe de partenariat
se veut plus professionnel : ParisOpenNetwork souhaite
établir des ponts avec les équipementiers (filaires,
sans fil, optiques), les fournisseurs d'accès filaires
(câble, DSL, satellite, optique), les start-ups du secteur
et les investisseurs. "La France est l'un des pays
les plus fournis en fibre optique dans le monde. Comment
se fait-il que celle-ci n'ait toujours pas passé le
seuil de notre porte d'entrée ?", s'interroge Joanna
Truffaut.
Pour le moment, l'objectif
est de convaincre du bien-fondé du nouveau positionnement.
Pour cela, l'association compte d'abord sur son site
: un tutoriel (traduit en français) va être mis en place
sur la manière de créer un hotspot. En revanche,
l'une des principales fonctionnalités de l'ancien
site Paris-Sansfil - une carte recensant l'ensemble
des hotspots publics et points d'accès Wi-Fi
privés sur l'ensemble de Paris - ne sera pas
reprise.
"Nous voulons promouvoir
l'utilisation du sans fil dans les lieux publics et
non pas dans un esprit de communauté au sein d'un immeuble...
De ce fait, nous ne réutiliserons pas les données de
la carte existante. Il relève du choix des internautes
de s'inscrire ou non sur la carte à venir de notre site",
indique Joanna Truffaut.
Les initiatives Wi-Fi ne cessent
d'émerger. Ainsi, une nouvelle équipe
de passionnés du wireless a mis en ligne fin
avril un "forum national" dédié
sur l'URL france-sansfil.com. "Nous n'avons
pas la volonté de court-circuiter les associations qui
font un travail remarquable, mais juste d'entrer en
complémentarité avec elles et de participer au développement
du Wi-Fi en France", explique ses fondateurs dans
un communiqué de presse. Après Internet,
le papier prend le relais pour la pédagogie :
le 22 avril, les éditions Micro Application ont
sorti un guide pratique pour installer, configurer et
partager les ressources de son réseau sans fil Wi-Fi
: "Montez votre réseau sans fil Wi-Fi", écrit par Thomas
Gee, l'un des fondateurs de l'association Wifi Montauban.
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