Engagé depuis longtemps
dans la lutte contre le spam, Earthlink, troisième
fournisseur d'accès américain, commence
à récolter les fruits de ses actions. Après
avoir gagné un procès de 25 millions de
dollars en juillet 2002 contre un spammeur qui avait utilisé
la bande passante d'Earthlink pour envoyer quelques 1,25
milliard de mails, le FAI vient de remporter une nouvelle
bataille judiciaire contre un autre pollueur. Cette fois-ci,
Earthlink devrait empocher la somme de 16,4 millions de
dollars de dommages et intérêts pour l'envoi
de 850 millions de mails commerciaux non sollicités
par un groupe d'individus basés à Buffalo
(Etat de New York) et dirigé par un certain Howard
Carmack.
Dans
les deux cas, la méthode était la même :
utiliser des numéros de cartes de crédit
volées ou des comptes mails piraté pour
envoyer des mails commerciaux de toutes sortes. Cela
allait de la vente d'aphrodisiaques et de produits pour
perdre du poids aux méthodes pour devenir riche
rapidement. Un spam était même intitulé
"Engagez-moi pour spammer à votre place",
de la sous-traitance en quelque sorte. De façon
à ne pas être identifié, le groupe
de spammeurs n'utilisait un même compte mail que
pendant quelques jours seulement avant de changer pour
une autre identité. Au total, 343 comptes ont
servi de couverture pour leurs opérations de
spamming.
Pour Earthlink, sa victoire
dans ce procès ne se mesure pas tant à
l'aune du montant des dommages et intérêts
que de l'injonction qui l'accompagne. En effet, le jugement
interdit désormais à Howard Carmack d'envoyer
des mails non sollicités ou d'aider d'autres
personnes à en envoyer.
Mais la lutte contre le
spam n'est pas sans difficultés pour Earthlink.
Parallèlement à ce procès gagné,
le FAI a reçu une plainte de la part d'une société
spécialisée contre le spam au sujet de
son futur programme de lutte contre le spam. Baptisée
"spamBlocker", cette nouvelle technologie, qui doit
être lancée dans le courant du mois de
mai par le fournisseur d'accès, est pointée
du doigt par l'entreprise californienne Mailblocks,
qui estime qu'elle viole deux de ses propres brevets.
Depuis mars 2003, Mailblocks
propose un service permettant de filtrer ses mails.
S'affichent dans la boîte de réception
uniquement les messages
envoyés par une liste d'expéditeurs pré-établie
ainsi que les mails qui n'ont pas été
envoyés par un process automatisé. Mailblocks
avait engagé des négociations avec Earthlink
dans le but de lui vendre ses licences pour la technologie
mais elles n'ont pas abouti. Aujourd'hui, la société
californienne estime que le fournisseur d'accès
utilise, sans en acquitter les droits, sa technologie
d'identification des expéditeurs.
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