Lundi dernier, Stéphane Marcovitch
a pris officiellement les fonctions de Délégué
général de l'Association française des fournisseurs
d'accès et de services Internet (l'AFA). Il remplace Jean-Christophe
Le Toquin, qui occupait cette fonction depuis la création
de l'association en 1997, et qui part rejoindre le service
"Digital integrity" de Microsoft Europe. La transition
devrait se faire en douceur. Stéphane Marcovitch évolue
en effet sur un terrain qu'il connaît bien : la
législation liée aux développements
des services FAI (droit des affaires, droit des sociétés
ou propriété intellectuelle). Des thématiques qu'il
a eu l'occasion d'approfondir en qualité de responsable
juridique chez Wanadoo des divisions Accès (de 1998 à
2000) puis Portails (de 2001 à 2002). Entre-temps,
Stéphane Marcovitch a goûté à "l'esprit
start-up" en occupant les fonctions de directeur
juridique de Ukibi, une société franco-américaine de développement
de logiciels de gestion de contacts en ligne.
JDN.
Sur quels dossiers allez-vous vous consacrer en priorité
au sein de l'AFA ?
Stéphane Marcovitch. Nous allons porter
une attention particulière sur le projet de loi
pour la confiance dans l'économie numérique. Après
une première lecture devant l'Assemblée
nationale, nous attendons le passage de ce texte au Sénat.
Il y a beaucoup d'enjeux pour les acteurs FAI autour de
ce projet de loi, comme la responsabilité des intermédiaires,
c'est-à-dire les hébergeurs et les FAI,
ou le service universel. Nous allons essayer de faire
valoir les intérêts de notre industrie pour
parvenir à une solution satisfaisante. Un autre
gros morceau nous attend avec le projet de loi de transposition
de la directive européenne "Paquet Télécom".
Nous allons faire valoir notre position auprès
d'instances intermédiaires comme l'ART avant que
le débat parlementaire ne soit réellement
engagé. En parallèle, l'AFA va poursuivre
d'autres débats de fond comme ceux entamés
avec des organismes de gestion de droits d'auteur ou des
associations regroupant des producteurs. Même si
nous ne sommes pas parvenus à des propositions
concrètes dans le domaine de la musique en ligne,
nous continuons à discuter afin d'aboutir à
un point d'équilibre satisfaisant pour toutes les
parties concernées.
Dans
quelle mesure votre passage chez Wanadoo va-t-il vous
servir ou, au contraire, vous desservir dans vos nouvelles
fonctions ?
Wanadoo m'a déjà servi à connaître
la structure de l'AFA, ses dossiers et ses membres.
Au-delà de la connaissance de l'association,
il y a la connaissance des problématiques. Le
fait d'avoir travaillé chez Wanadoo a été
un point d'observation et d'action privilégié.
Au sein de Wanadoo, j'ai déjà abordé
les grandes questions juridiques liées aux services
d'accès Internet et aux portails. Je vais retrouver
les mêmes sujets au sein de l'AFA. Je ne pense
pas que cette expérience pourra me desservir
dans mes nouvelles fonctions. Effectivement, en tant
qu'ancien collaborateur du FAI numéro un en France
et filiale de France Télécom, certains
membres auraient pu montrer des réticences vis-à-vis
de ma nomination. Je ne pense pas que ce soit le cas.
Je n'ai eu pas d'échos de véto concernant
ma candidature. Il est clair qu'à ce poste, je
serai à la disposition de l'ensemble des membres.
Mon intention n'est pas de servir les intérêts
d'un membre en particulier au sein de l'AFA.
Quel
état des lieux du marché français
des FAI dressez-vous ?
C'est un marché qui reste dynamique compte tenu
du jeu concurrentiel. Il est vrai que nous avons assisté
à un phénomène de concentration
des acteurs FAI au cours de ces deux dernières
années. Depuis un an, le marché peut donner
l'impression qu'il s'est stabilisé. Néanmoins,
nous voyons toujours apparaître de nouveaux entrants.
Et avec le développement du Wi-Fi, l'apparition
des WISP, les wireless Internet service providers, est
très intéressante à suivre.
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