Les directeurs généraux
des opérateurs mobiles français (Pierre
Bardon pour SFR, Gilles Pelisson pour Bouygues Télécom
et Didier Quillot pour Orange France) ont annoncé
qu'ils vont exploiter en commun une plate-forme technique
et commerciale pour gérer l'interopérabilité
des points d'accès Wi-Fi mis en place par chacun
d'entre eux. Son exploitation sera assurée à
travers un nouveau groupement d'intérêt économique
(GIE), qui devrait être opérationnel à
la rentrée. L'annonce a été faite
à l'occasion de la Conférence pleinière
d'ouverture de la Semaine des réseaux et des télécoms.
C'est
un signal fort des opérateurs mobiles dans le
domaine du Wi-Fi. Le GIE va fonctionner sur le modèle
d'une chambre de compensation, à l'instar des
"clearing houses" sur les marchés financiers.
La nouvelle structure va permettre d'accélérer
l'interopérabilité des réseaux
de hotspots d'Orange France, de Bouygues Télécom
et de SFR. Un abonné Orange pourra par exemple
se connecter sur un hotspot SFR et vice-versa. Le GIE
va recenser les temps de consommation Wi-Fi des abonnés
des opérateurs sur les réseaux de hotspots
Wi-Fi concernés et prendre en charge la facturation
inter-opérateur. Ce système centralisé
de comptabilité des volumes de télécommunication
wireless consommés permettra d'établir
un "solde Wi-Fi" par opérateur (excédentaire
ou déficitaire).
Cette annonce d'interopérabilité
Wi-Fi des trois opérateurs mobiles constitue
un bond important. Elle permet d'éviter la multiplication
des accords de roaming,
généralement signés en "one
to one". L'accord satisfait l'Association française
de l'Internet mobile (AFIM), qui, dans ses "Dix
propositions pour développer le Wi-Fi en France et en
Europe" publiées en mai, recommandait "d'imposer
une obligation d'interopérabilité des réseaux".
Les trois opérateurs
mobiles ont également annoncé que le GIE
est "entièrement ouvert à tous les
opérateurs Wi-Fi qui veulent le rejoindre".
Une proposition qui sera étudiée avec
soin par les Wireless Internet services providers (WISP)
alternatifs qui émergent sur le marché
français. "Nous regarderons avec attention
les conditions pour entrer dans le GIE", commente
Ronald Najar, Directeur de TLCMobile. Pour cette société,
qui compte ouvrir 600 hotspots d'ici 2005, cet accord
est le signe que "le marché du Wi-Fi est
en train de s'organiser et qu'il est pris au sérieux
par des acteurs importants. Il est normal que nous collaborions
avec les opérateurs mobiles dans ce domaine",
estime Ronald Najar. La filiale de l'opérateur
télécom TLC France a signé des
accords avec SFR et Bouygues Télécom pour
l'adoption de sa plate-forme Fuse d'Excilan.
Mi-mai, six opérateurs
WISP - InternetSansFil,
TLCMobile, Visacom, WaLAN, Wifispot
et Wifix
- ont décidé de mettre en place des accords d'interopérabilité
(roaming), permettant ainsi aux utilisateurs de se connecter
quel que soit le hotspot choisi, et quel que soit le
lieu d'achat de l'abonnement ou de la carte prépayée.
Un accord qui concerne plusieurs dizaines de points
d'accès Wi-Fi éparpillés dans l'Hexagone.
SFR précise ses ambitions dans le Wi-Fi
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Alors qu'Orange a déjà annoncé deux grands projets
de déploiement de hotspots pour le compte
du groupe hôtelier Accor et de la compagnie
aérienne Air France, SFR souhaite déployer
de son coté 200 points d'accès Wi-Fi
grand public d'ici la fin de l'année. La
filiale de Cegetel parie sur les accords européens
de roaming signés avec Swisscom Eurospot
ou Excilan pour toucher 80% des 6.000 hotspots,
précise Les Echos. En 2003, les investissements
Wi-Fi chez SFR représenteront "moins
de 5 millions d'euros". A l'instar d'Orange
France, SFR compte lancer prochainement une offre
de services de télécommunication combinant
GPRS et Wi-Fi à destination des entreprises.
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