Le Net
Internet sous contrôle dans les bibliothèques américaines
La cour Suprême des Etats-Unis a finalement déclaré constitutionnelle la loi obligeant les bibliothèques à mettre en place des logiciels de filtrage destinés à protéger les mineurs.  (Mercredi 25 juin 2003)
         
En savoir plus
La Cour Suprême des Etats-Unis a statué. Les filtres empêchant de se connecter aux sites Internet pornographiques dans les bibliothèques publiques ne sont pas anticonstitutionnels. La Loi de protection des enfants sur Internet adoptée en 2000, qui prévoyait l'installation de ces filtres, sera donc appliquée. Cette décision est âprement contestée par plusieurs lobbys, dont l'Association des bibliothèques et l'American Civil Liberties Union, qui voient dans cette obligation une violation du premier amendement sur la liberté d'expression.

L'enjeu n'est pas anecdotique, car aux Etats-Unis 10 % des internautes se connectent depuis les bibliothèques publiques, qui proposent quasiment toutes l'accès à Internet. En cas de refus des établissements de mettre en place les dits filtres, l'Etat dispose d'un moyen de pression massue puisqu'il subventionne les investissements des bibliothèques en matière de nouvelles technologies. La somme totale allouée à ces aides atteint près d'un milliard de dollars.

Pour l'instant, les opposants à la loi ne désarment pas. Ils estiment que la mise en place de filtres est une forme de censure et se plaignent qu'elle empêchera le public d'effectuer des recherches sur des sujets licites liées à la sexualité (homosexualité, cancer du sein…).

Par ailleurs, ils invoquent le principe d'égalité face à l'accès à l'information et affirment que cette loi est discriminante pour les internautes qui ne possèdent pas de connexion à domicile.

L'autre versant du débat se situe du côté des logiciels de filtrage proprement dit. Leur efficacité est contestée ; ils sont accusés d'une part de ne pas réussir à bloquer tous les contenus pornographiques, et d'autre part de bloquer des contenus qui n'ont rien à voir avec les sujets qu'ils sont censés filtrer.

L'année dernière, une cour d'appel fédérale avait déclaré la loi anticonstitutionnelle justement pour ce motif. Une étude menée par le Online Policy Group, une association de défense des libertés et des droits de l'homme sur Internet, évalue à 50 % la proportion de sites bloqués sans raison. Ce n'est pas la seule critique adressée aux logiciels de filtrage ; les éditeurs aussi sont visés, pour le manque de transparence dont ils font preuve concernant leurs méthodes de filtrage.

Les arguments avancés par les défenseurs de la loi tentent de désamorcer ces craintes en faisant appel à la logique et à l'adaptation au cas par cas. Tout d'abord, ils s'étonnent que les bibliothèques traitent différemment leurs services offline et online. En effet, leurs fonds offline ne comprennent pas de contenu pornographique donc il ne voient pas la raison de l'autoriser online.

Concernant l'accès à des contenus filtrés par erreur, ils précisent que la loi est bien destinée à protéger les mineurs, et que de ce fait les adultes (au-dessus de 17 ans) peuvent demander à ce qu'un filtre soit levé temporairement. La difficulté, c'est de désactiver un filtre sur un seul ordinateur alors que les bibliothèques fonctionnent pour la plupart en réseau.

En savoir plus

Enfin, les éditeurs de solutions de filtrage comme N2H2, Websense ou SurfControl, promettent à qui veut les entendre que leurs technologies ont fait d'énormes progrès ces derniers temps... Même s'ils admettent qu 'un filtre efficace à 100% n'existe pas.

[Rédaction, JDNet]
 
 
  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International
 
 

Dossiers

Marketing viral

Comment transformer l'internaute en vecteur de promotion ? Dossier

Ergonomie

Meilleures pratiques et analyses de sites. Dossier

Annuaires

Sociétés high-tech

Plus de 10 000 entreprises de l'Internet et des NTIC. Dossier

Prestataires

Plus de 5 500 prestataires dans les NTIC. Dossier

Tous les annuaires