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Yahoo s'offre Overture pour mieux défier Google
Avec l'acquisition pour 1,63 milliard de dollars de la société de liens sponsorisés, Yahoo vient clairement concurrencer Google sur ses terres. Mais les mouvements dans le secteur ne sont sans doute pas terminés.  (Mercredi 16 juillet 2003)
         
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Si d'aucuns croyaient l'Internet mondial entré dans une léthargie estivale, le rachat de la société Overture, spécialisée dans les liens promotionnels, par le portail Yahoo est venu les contredire. Ce dernier a annoncé lundi 14 juillet sa volonté d'acheter Overture pour un montant de 1,63 milliard de dollars, en numéraire et en actions. Selon les termes de l'accord, les actionnaires d'Overture recevront 0,6108 action Yahoo et 4,75 dollars pour chacun de leurs titres. Cela valorise ainsi l'action Overture à 24,41 dollars, soit 13,5 % de plus que le cours du titre à sa clôture vendredi 11 juillet (21,51 dollars l'action). Cette acquisition doit être conclue d'ici le quatrième trimestre.

Sur le plan concret, les détails de l'acquisition n'ont pas été précisés. Tout juste sait-on que Ted Meisel, directeur général d'Overture restera en place et que la société conservera son siège social à Pasadena (Californie). Overture et Yahoo étant déjà liés par un accord d'affiliation, il ne devrait pas y avoir de modifications dans ce domaine à court terme.

Avec cette acquisition, Yahoo s'assure surtout une stabilité non négligeable dans ses revenus publicitaires. Son partenariat avec Overture a pesé 19 % de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2003, un poids en forte hausse par rapport à l'année précédente. Il était important pour Yahoo de posséder le contrôle direct sur une telle source de revenus. Ces derniers étant croissant pour le portail, mais aussi chez les autres affiliés au réseau Overture, le rachat semble être un pari sur l'avenir assez peu risqué pour Yahoo. D'autant que certaines prévisions tablent sur un marché des liens sponsorisés multiplié par 2,5 d'ici 2006 (5 milliards de dollars).

Les principaux affiliés d'Overture
Portails
MSN, AltaVista, Infoseek, Terra Lycos, Wanadoo et Yahoo.
Navigateurs
Microsoft Internet Explorer et Netscape.
Fournisseurs d'accès
AOL Europe, T-Online (club-Internet), Tiscali, BellSouth, Juno et NetZero.
Sites de contenu
CNN et CNet. En France : TF1, Journal du Net et ZDNet, notamment.
Meta-moteurs de recherches
Copernic, HotBot et Infospace (Excite, Dogpile, MetaCrawler and WebCrawler)

Ce rachat permet aussi à Yahoo de s'imposer comme le principal concurrent face à Google. Désormais, les deux acteurs conjuguent à peu près de manière égale très forte audience et notoriété mondiale, moteur de recherche (Inktomi pour Yahoo et Altavista/Fast avec Overture, moteur propriétaire pour Google) et liens promotionnels (en interne pour Google et Overture pour Yahoo). Dans ce dernier domaine, chacun a des avantages propres : Google devance Yahoo/Overture en terme d'annonceurs clients (100 000 contre 88 000) tandis que le réseau d'affiliés de Yahoo/Overture est plus vaste et diversififé que Google, qui reste encore très centré sur son propre moteur de recherche.

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Cette bataille annoncée des deux leaders pourrait bien être bouleversée par l'arrivée d'un troisième acteur : Microsoft. La firme a annoncé sa volonté de s'installer sur ce marché par le biais de son portail MSN (qui est aujourd'hui partenaire d'Overture). D'ailleurs, MSN a commencé à développer sa propre technologie en matière de recherche (avec le lancement récent de MSNBot) et pourrait bien faire de même pour les liens sponsorisés. Une autre hypothèse plausible est l'arrivée de Microsoft sur le marché des liens sponsorisés par le biais d'un rachat. De nombreux petits acteurs évoluent en marge des deux géants Yahoo/Overture et Google. Il s'agit notamment de FindWhat (qui a récemment racheté Espotting en Europe) ou encore de Sprinks (filiale de Primedia, éditeur de About.com).

Statu quo chez les principaux affiliés français d'Overture
L'annonce du rachat d'Overture par Yahoo a dû avoir un goût amer pour bon nombre d'affiliés du réseau de liens promotionnels. On imagine en effet qu'un Wanado, un T-Online/Club-Internet, un MSN ou un AOL voit d'un mauvais oeil l'obligation de travailler avec une filiale de l'un de leurs principaux concurrents : Yahoo. Mais, pour l'instant, aucun d'entre eux n'a exprimé le moindre mécontentement.
Interrogé apr le JDN, un porte-parole d'AOL France estime que "ce rachat est un événement significatif dans l'évolution des moteurs de recherche et liens sponsorisés. Nous comptons continuer notre partenariat entre Overture et AOL Europe."
Du côté de Wanadoo et de T-Online, aucun commentaire n'a été fait jusqu'à présent. Les deux fournisseurs d'accès attendent une clarification sur le rapprochement entre Yahoo et Overture avant de s'exprimer. Les contrats ne sont pas remis en cause pour l'instant. Même son de cloche chez MSN France. Ce dernier précise cependant dans un statement, qu'à long terme, il privilégiera certainement ses propres ressources technologiques...
[Rédaction, JDNet]
 
 
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