Microsoft a confirmé sa
volonté d'ajouter dans son navigateur Internet
Explorer un module destiné à bloquer les
pop-ups. De même, Yahoo vient de lancer en phase
de test un outil anti pop-up pour sa barre d'outils Yahoo
Compagnon (une démarche similaire à celle
de Google avec sa toolbar). Ces deux dernières
initiatives, et pas des moindres, en matière de
lutte contre les pop-ups et les pop-unders pourrait bien
sonner le glas de ces formats publicitaires jugés
trop intrusifs par les internautes. Elles viennent en
effet s'ajouter à de nombreuses actions menées
depuis plus d'un an contre les pop-ups (lire l'article
du 01/10/02 du JDN). En 2002, différents sites
web (iVillage, MSNBC, USA Today, etc.) et FAI (AOL, EarthLink,
etc.) avaient décidé de boycotter ce format
publicitaire en refusant d'en afficher dans leurs pages.
Depuis, l'affaire a fait tâche d'huile.
L'annonce
de Microsoft enfonce un peu plus le clou. Le bloqueur
de pop-up doit être inclus dans la mise à
jour "Service Pack 2", qui doit sortir au
premier semestre 2004. L'efficacité de cet outil
dépendra essentiellement du choix de Microsoft
de proposer ce service actif ou inactif par défaut.
Si le bloqueur est activé par défaut,
alors il aura effectivement un fort impact sur le marché
des pop-up. S'il doit être activé manuellement
par l'internaute, alors l'influence de l'outil sera
plus restreint. En effet, nombre d'internautes sont
incapables de modifier les préférences
de leur navigateur ou ne pense pas à faire ces
paramétrages. La preuve est déjà
fournie aux Etats-Unis où la plupart des fournisseurs
d'accès proposent des solutions de blocage de
pop-ups que leurs abonnés ne pensent pas à
activer.
Il faut souligner qu'aujourd'hui,
le format pop-up représente 7,4 % des formats
publicitaires utilisés sur le Web selon Nielsen
Netratings. Ce chiffre est en progression de plus de
100 % par rapport à 2002 où il ne pesait
que pour 3 % des impressions.
Du côté des
agences de publicité et des agences médias
américaines, ces différentes annonces
ne semblent pas les inquiéter outre mesure. Le
sentiment général est que ces différentes
évolutions vont améliorer la créativité
et que d'autres formats publicitaires (demi-page, etc)
vont apparaître pour remplacer le pop-up.
Cependant, la fin du pop-up
est encore loin d'être certaine : certaines sociétés
développent déjà des produits ayant
le même impact que ce format dénigré
mais capables, de part leur technologie, de contourner
les outils de blocage. C'est par exemple le cas en France
de la régie Real Media, qui vient de lancer le
E-Sticker, un carré de 250x250 pixels qui s'affiche
en sur-impression d'une page et empêche toute
navigation pendant 10 secondes.
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