Le billet d'avion électronique
avait déjà permis de faire gagner un temps précieux aux
voyageurs d'affaires et aux touristes pressés. Depuis
le 3 novembre, la compagnie néerlandaise KLM va plus loin
en automatisant l'ensemble de la procédure, ce qui constitue
une première européenne. Les voyageurs empruntant les
vols KLM ou Northwest Airlines au départ de Paris Charles
de Gaulle, Amsterdam Schiphol, Athènes, Londres Heathrow,
Eindhoven et Rotterdam peuvent désormais procéder à leur
enregistrement sur Internet, même s'ils transportent des
bagages à mettre en soute.
L'enregistrement
en ligne est proposé à tous les utilisateurs de billet
électronique, qu'ils aient réservé par Internet, par
téléphone ou dans une agence de voyage. La clientèle
visée par le nouveau service, dans un premier temps,
est plutôt une clientèle professionnelle, comme l'explique
Xavier Rivière, directeur de la communication chez KLM-Northwest
France : "Les hommes d'affaires sont déjà plus habitués
aux billets électroniques, il leur sera plus facile
de passer à l'enregistrement en ligne. Petit à petit,
nous devrions conquérir les particuliers qui partent
en week end. Les voyageurs qui n'ont pas l'habitude
de prendre l'avion sont encore rassurés par le billet
et l'enregistrement traditionnels." Ceci explique
le choix des aéroports sélectionnés pour le lancement,
qui correspondent en grande partie à des lignes "affaires".
Concrètement, afin de s'enregistrer
en ligne, le passager doit simplement se connecter sur
Klm.fr entre 30 heures et 1 heure avant le départ, entrer
son nom, les références de son vol et des informations
figurant sur son passeport. Il a ensuite la possibilité
de choisir son siège, et d'imprimer sa carte d'accès
à bord (sauf pour les vols au départ de Londres, qui
nécessitent l'impression de la carte d'embarquement
via des bornes en libre-service à l'aéroport). Il est
même possible d'enregistrer en même temps son vol retour,
à condition que celui-ci s'effectue dans les 24 heures
suivant le vol aller.
Au niveau
de l'infrastructure dans les aéroports, le développement
du service n'a nécessité que l'installation de comptoirs
de dépôt de bagages, et de "douchettes" permettant de
lire les codes barres des cartes d'embarquement imprimées
par les passagers. Pour KLM, l'enregistrement électronique
n'a pas représenté en soi un gros investissement. "L'investissement
lourd concerne l'ensemble des technologies mises au
point pour le billet électronique et pour connecter
les différents systèmes d'information entre eux", indique
Xavier Rivière.
L'objectif de l'exercice
2004-2005 pour KLM est d'atteindre 25% de billets électroniques
sur l'ensemble des réservations. "Nous pensons que cela
va se développer rapidement maintenant, car tout le
monde y gagne, affirme Xavier Rivière. Pour les compagnies,
cela représente notamment moins d'impressions, de même
que pour les agences de voyage, et pour les clients
c'est un gain de temps et de sécurité". Cependant, ces
économies ne sont pas le principal moteur du développement
de l'enregistrement électronique, selon Xavier Rivière.
"Ce service est avant tout un moyen d'apporter plus
de service pour fidéliser nos clients, et de nous démarquer
de nos concurrents."
Afin de promouvoir l'enregistrement
par Internet, les clients du service se verront gratifiés
de 200 miles "Flying Dutchman" (le programme de fidélisation
de KLM) supplémentaires. Par ailleurs, il en sera fait
mention dans la newsletter du site, envoyée à 40.000
abonnés. Une campagne de communication plus large sera
peut-être envisagée dès lors que les autres aéroports
français desservis par KLM (Strasbourg, Lyon, Nice,
Toulouse) seront équipés pour l'enregistrement en ligne.
Enfin, la nouvelle version du site Klm.fr, en ligne
depuis quelques semaines, intègre les nouvelles fonctionnalités
correspondantes.
Pour ses développements
technologiques à venir, KLM regarde de près les réalisations
de son partenaire aux Etats-Unis, Northwest Airlines.
Cette compagnie a notamment mis en place dans certains
aéroports un nouveau système d'enregistrement, consistant
à placer des agents aux portes de l'aéroport, et à accompagner
les passagers jusqu'à la porte d'embarquement en récupérant
les données nécessaires à leur enregistrement, et en
les entrant sur un terminal portable.
L'initiative de KLM devrait
pour sa part susciter beaucoup d'intérêt
du coté d'Air France, puisque les deux compagnies
ont signé mi-octobre un accord de fusion via le rachat
pour 784 millions d'euros de la seconde par la première.
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