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Affaire Metrobus-Stopub : Ouvaton s'alarme des conséquences du jugement
L'hébergeur n'a été reconnu coupable d'aucune faute, mais doit révéler l'identité des éditeurs du site anti-pub... et s'acquitter de ses frais de justice. Son président s'inquiète des modifications apportées au statut des hébergeurs par la future LEN.  (Mardi 2 décembre 2003)
         
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Pétition contre la LEN
Dans l'affaire qui opposait Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, à Ouvaton, l'hébergeur d'un site de militants antipub à l'origine de la dégradation d'affiches publicitaires dans le métro, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a ordonné lundi à Ouvaton de communiquer à Metrobus l'identité des animateurs du site. En réaction à ce jugement, qui écarte toute notion de culpabilité pour Ouvaton, mais oblige néanmoins la coopérative à régler ses frais d'avocat, son président Alexis Braud en appelle à la prise de conscience des élus.

Suite à deux raids de militants antipub perpétrés les 17 octobre et 7 novembre dans le métro parisien, ayant abouti à un barbouillage systématique d'affiches publicitaires, Métrobus et la RATP avaient porté plainte contre X et demandé par voie d'huissier à Ouvaton, qui héberge le site Stopub, point de ralliement virtuel de ces militants, de livrer l'identité de ses responsables et de fermer le site. Ouvaton avait alors refusé au nom de la loi, qui dispose que seule une décision de justice peut obliger un hébergeur à révéler ce type d'information. A la suite de quoi Métrobus avait assigné Ouvaton en référé.

L'ordonnance de référé rendue lundi oblige finalement Ouvaton à communiquer les données permettant d'identifier les éditeurs du site Stopub, mais sans assortir cette obligation de l'astreinte de 10.000 euros par jour requise par Métrobus. En revanche, le juge a refusé la demande de prise en charge par Métrobus des frais de justice engagés par l'hébergeur, ce qui reste en travers de la gorge de son président. "Pour prouver son innocence, déplore Alexis Braud, Ouvaton doit dépenser 10% de son chiffre d'affaires ! Quelle entreprise normale pourrait supporter une telle charge ? Sachant qu'en plus, c'est la porte ouverte à des procédures identiques."

Dans la ligne de mire d'Alexis Braud, la loi sur l'économie numérique (LEN), qui doit être soumise en deuxième lecture à l'Assemblée en janvier prochain (Lire l'article du JDN). Le texte, dans sa version actuelle, prévoit que les hébergeurs sont responsables en cas d'hébergement de contenus illicites s'ils n'agissent pas avec "promptitude" pour mettre fin à l'accès "dès le moment où [ils] ont eu la connaissance effective de leur caractère illicite ou de faits et circonstances mettant en évidence ce caractère illicite". Ouvaton fait partie des premiers collectifs signataires d'une pétition dénonçant ces dispositions.

L'alternative proposée par cette pétition est le statu quo. "Le régime de responsabilité des hébergeurs tel qu'il existe actuellement est satisfaisant, clame Alexis Braud, car il protège la liberté d'expression et il ne prévoit pas du tout un régime de non responsabilité. Les gens sont responsables devant la loi, et pas devant n'importe quel plaignant. C'est une vision plus équilibrée, et le fait qu'il y ait actuellement très peu d'affaires devant les tribunaux le prouve. La LEN, qui dit qu'elle veut soulager les tribunaux, va en fait créer de nouveaux contentieux."

"Sous le régime de la LEN, il aurait fallu que nous fermions immédiatement le site, poursuit-il, sans disposer de l'expertise nécessaire pour juger si Stopub était légal ou non. Or, on a bien vu, à travers les jugements rendus dans l'affaire jeboycottedanone, combien il était compliqué de se prononcer sur ce genre d'affaires. Je demande donc au gouvernement, dont certains représentants avaient rejeté l'amendement Bloche en 2000, qui comportait des dispositions identiques à la LEN, d'être cohérent et de revenir sur ce projet de loi."

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Le jugement en référé ne prévoit pas de date limite pour la fourniture des éléments d'information demandés par Métrobus. Concrètement, Ouvaton va devoir divulguer le nom et l'adresse donnés lors de l'ouverture du site, qui a depuis déménagé chez un hébergeur étranger. "Ces données seraient utiles à la Justice, mais que va en faire Métrobus ?" demande Alexis Braud. Selon lui, cette action en justice n'avait d'autre but que de s'attaquer aux hébergeurs.

[Raphaële Karayan, JDNet]
 
 
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