Le 22 novembre dernier, la
Chambre des représentants a adopté aux Etats-Unis un texte
contre le spam qui durcit la réglementation en matière
d'envoi d'e-mails commerciaux (lire l'article
du JDNet). Le 26, c'était au tour du Sénat
de valider le texte en deuxième lecture. Ce projet
de loi prévoit notamment la création de la très controversée
liste rouge anti-spam et de la mise en place de mesures
protégeant les consommateurs des messages "trompeurs".
Mais, selon une étude de Jupiter Research et de l'éditeur
de logiciels d'e-mail marketing EmailLabs, ce qui inquiète
le plus les professionnels de l'e-mail marketing, ce ne
sont pas tant les nouvelles dispositions législatives
que les stratégies employées par les consommateurs pour
lutter contre le spam.
En
fait, la loi anti-spam est même le cadet des soucis
des e-mail marketers. Elle n'est citée que par 8 %
des professionnels interrogés par Jupiter et EmailLabs
dans les obstacles
à leur activité.
La principale entrave de leur métier, ce serait
plutôt les blacklists et les filtres anti-spam (cités
par 31 % des répondants) mis en place par les FAI
ou sur les serveurs des entreprises. Dans ce dernier
cas, cette pratique bloque notamment certains e-mails
BtoB alors même que les transactions BtoB représentent
l'essentiel du commerce en ligne. Il semble donc que
les listes noires fassent plus peur au secteur de l'e-mailing
que la liste rouge.
22 % des professionnels
interrogés placent les changements d'adresses e-mail
et l'engorgement des boîtes en deuxième position des
problèmes les plus difficiles à résoudre. Ces deux éléments
sont liés car les internautes créent de plus en plus
des adresses mail réservées à une utilisation précise.
Par exemple, ils disposent d'une adresse pour leurs
achats, d'une autre pour leur participation à des forums
ou à des chats (ces types d'adresses qui "traînent en
ligne" sont les plus susceptibles d'être récupérées
par les spammeurs), et d'une autre pour leur correspondance
personnelle. Le nombre moyen d'adresses, selon DoubleClick,
est évalué à 2,3 par personne (lire l'article
du JDNet). Il est fort probable qu'en dehors de
l'adresse personnelle, qui est souvent l'adresse principale,
les boîtes ne soient pas consultées régulièrement et
dépassent de ce fait leur limite de stockage.
Les filtres anti-spam sur
les clients de messageries arrivent en troisième position
des obstacles rencontrés par les e-mail marketers. Cités
dans 9 % des cas, plus du tiers des internautes
y ont recours aux Etats-Unis, selon Doubleclick. Enfin,
8 % des professionnels interrogés reconnaissent
également avoir des difficultés à obtenir des statistiques
précises concernant la réception des e-mails dans le
cadre de leurs campagnes.
Dans le but de contourner
ces difficultés, l'étude indique que les spécialistes
du marketing direct en ligne ont surtout alloué plus
de ressources en interne à l'e-mailing afin d'afiner
les stratégies. C'est le cas de 27 % des
personnes interrogées. 24,5 % ont déployé des stratégies
différenciées selon les FAI, et 22 % prévoient
de sous-traiter l'envoi des e-mails. Ils sont moins
nombreux à déclarer vouloir changer de prestataire de
service (13,5 %) ou passer à un système de double
opt-in.
|