La région Bretagne s'était
distinguée en montant l'un des touts premiers
réseaux régionaux Internet à haut
débit dont les fondations remontent à
1996 : Mégalis. Elle vient à nouveau de
montrer son volontarisme en matière de technologies
de l'information en inaugurant des offres bidirectionnelles
d'accès Internet à haut débit par
satellite. Celles-ci sont destinées aux établissements
publics et collectivités situés dans les
zones dépourvues d'ADSL. Cette prestation a fait
l'objet d'un appel d'offres initié l'année
dernière par le syndicat mixte Mégalis
Bretagne, en charge de l'exploitation du réseau
éponyme. Au final, sur huit dossiers présentés
au départ, c'est le groupement Genedis (opérateur
réseau breton) - Divona (filiale satellite de
Monaco Télécom) qui a remporté
ce marché d'un montant d'1,84 million d'euros.
"La
région Bretagne est la première collectivité
à couvrir tout un territoire en accès
Internet haut débit par satellite", constate
Jacques Berthelot, Président du syndicat mixte Mégalis
Bretagne. L'objectif est de couvrir 200 établissements
publics et plusieurs centaines de sites publics (mairies,
écoles, bibliothèques...) et entreprises
d'ici fin 2004."
L'appel d'offre comprend une tranche ferme et une tranche
optionnelle, ce qui permet de calculer au plus près
la quantité de bande passante nécessaire
pour répondre aux besoins. C'est l'un des deux
principaux postes de dépense avec la commande
de 100 stations satelllite. Le marché est valable un
an, reconductible deux fois.
Les forfaits de connexion haut débit par satellite
débuteront à 60 euros hors taxe par mois.
"Certes, c'est deux fois plus cher qu'une connexion
ADSL traditionnelle mais c'est plus économique
qu'une offre d'accès Internet par satellite chez
un opérateur classique qui coûte 150 euros",
commente Jacques Berthelot. Une aide européenne
spécifique peut être allouée en
sus par le Conseil régional de Bretagne aux établissements
d'enseignements. D'autres aides sont prévues
pour les raccordement individuels ou collectifs. Côté
"surf rapide", Mégalis et Genedis-Divona
s'engagent sur un débit de 3,75 Mbit/s en voie
descendante et 1,25 Mbit/s en voie montante (à
partager en cas de multi-postes).
Entre mars et juin 2003, le
syndicat mixte breton a mené une série d'expérimentations
d'accès Internet haut débit par des voies
alternatives sur treize sites : deux îles bretonnes
(Molène et Groix), des hôpitaux, des établissements
scolaires (lycées et collèges) et des entreprises. Les
technologies d'accès Internet ont été combinées :
satellite bien sûr, mais aussi Wi-Fi et courant porteur
en ligne.
Avec ce déploiement
d'accès Internet par satellite, Mégalis
Bretagne fait le pari de la mutualisation des coûts
de l'interconnexion avec ... Mégalis Pays de
Loire. Un deuxième appel d'offres a eu lieu pour
le même type de prestations dans cette région
voisine. Sur ce territoire, là aussi, c'est le
ticket Genedis-Divona qui a remporté la mise.
Mégalis Bretagne se
présente comme un réseau virtuel qui résulte
d'une location de services France Télécom,
dessert 25 villes bretonnes, dont Brest, Lannion, Lorient,
Quimper et Rennes. Le financement initial du réseau,
échelonné sur une période de six
ans, s'élève à 45 millions d'euros.
Il est réparti entre la région Bretagne
(qui soutient également l'usage des services
Internet haut débit à travers des appels
à projet), les quatre départements de
la région et les villes. Fin 2005, le marché
public Mégalis-France Télécom arrive
à son terme. "Nous réfléchissons à la suite
de Mégalis et tout est possible au-delà
", commente Jacques Berthelot. En attendant, France
Télécom a obtenu une consolation :
l'opérateur historique a remporté le marché
ADSL destiné à équiper en haut
débit les établissements scolaires, les
collectivités territoriales et les services publics
locaux de la région.
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