Alors que l'Assemblée nationale
entame aujourd'hui la deuxième lecture du projet
de loi pour la confiance dans l'économie numérique, France
Télécom a annoncé un programme de
sensibilisation au haut débit tourné vers
les collectivités locales et baptisé "Initiatives
Départements Innovants". Une manière
pour l'opérateur national de reprendre la main
sur un dossier d'actualité sensible. En effet,
la version définitive du projet de loi LEN devrait
accorder aux collectivités locales des prérogatives
étendues pour gérer des infrastructures
télécom.
A
travers une charte "Départements Innovants",
France Télécom compte multiplier des "partenariats
sur mesure" afin de répondre le plus finement
possible aux problématiques d'aménagement
numérique du territoire et de couverture haut
débit. La Caisse des dépôts et consignations
(CDC), qui accompagne les collectivités dans
les projets d'infrastructures locaux (conseils, ingénierie
et aides au financement), s'est associée à
cette initiative de France Télécom. Des
investissements conjoints pour mettre en oeuvre les
projets des collectivités locales sont envisagés
"dans le respect de la concurrence", assurent
les deux parties prenantes.
Dans un souci de répondre au plus vite à
ce segment de clients publics, France Télécom
a également annoncé qu'elle allait s'efforcer
d'étendre la couverture haut débit sur
le territoire français. Ainsi, l'opérateur
national s'est engagé à avancer d'un an
les objectifs du "Plan haut débit pour tous"
annoncé en juin 2003. En conséquence,
90% de la population française devrait être
couverte par l'Internet haut débit d'ici la fin
de l'année... et non fin 2005, comme cela avait
été initialement annoncé.
Cet engagement d'accroître la cadence ADSL représente
un surplus de coût de 100 millions d'euros pour
France Télécom sur 2004-2005. Plus largement,
entre 2003 et 2006, l'ensemble des investissements pour
le renouvellement et la modernisation de ses réseaux
fixes en France s'élèveraient à 3 milliards
d'euros.
Lors de la présentation de ce dispositif mardi
matin, Thierry Breton, PDG de France Télécom,
n'a pas oublié les technologies alternatives
haut débit comme l'accès satellite. Ainsi,
à fin décembre 2003, 52 sites ont opté
pour l'offre Oléane Open Sat et 30 sites pour
le Pack Surf Satellite. A l'occasion de la conférence
de presse, les expériences locales dans le domaine
des technologies de l'information et des communications
émanant des conseils généraux de
la Loire et de la Mayenne ont été donnés
en exemple.
Parallèlement aux infrastructures, France Télécom
promeut les services haut débit dans le domaine
de l'enseignement (comme l'expérimentation de
cartables numériques initiée en Côtes
d'Armor), la santé (mixte technologique GPRS/ADSL
au service du Samu dans le Vaucluse) et les e-services
publics (18 centres multimédias en zones rurales
déployées en Côte d'Or).
Interrogé par Reuters
sur la position de France Télécom à
l'ouverture des débats parlementaires sur le
projet de LEN, Thierry Breton s'est contenté
de répondre par une formule quelque peu alambiquée
("Que les collectivités locales ne soient pas des
mini-France Télécom, ça ne m'aurait pas déplu").
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