Selon une étude du cabinet
britannique Bunnyfoot Universality, spécialisé
en ergonomie, le pop-up serait un "suicide commercial"
pour les marques qui utilisent ce format publicitaire
et les sites qui les hébergent. Suivant de près
une récente étude de Forrester Research
qui indiquait que 64 % des internautes jugeaient le pop-up
"irritant", l'enquête menée par
Bunnyfoot Universality enfonce le clou en précisant
que 60 % des personnes interrogées au cours de
son étude ont déclaré que les pop-up
avaient pour effet de les rendre plus méfiants
quant à la marque qui utilisait ce format et vis-à-vis
du site qui les hébergeaient.
Bunnyfoot
Universality insiste également sur le fait que,
dans seulement 2 % des cas, l'internaute voyait le nom
de l'annonceur ou son logo. Il faut dire que le temps
moyen entre l'affichage de la fenêtre publicitaire
et sa fermeture était de 2,5 seconds quand il
faut généralement 8,2 secondes pour qu'un
logo ou le nom d'une société ne soit téléchargé.
De plus, au cours de l'expérience,
50 % des publicités ont été
fermées avant même l'affichage complet
du pop-up et 35 % d'entre elles sont restées
totalement ignorées. Parmi les commentaires effectuées
par les internautes interrogées, aucun d'entre
eux n'a émis un avis positif sur les pop-up.
La plupart se sont au contraire sentis blessés
dans leur intelligence parce que les pop-ups suggéraient
qu'ils n'étaient pas capables de trouver eux-mêmes
une marque s'ils la cherchaient.
Ils se sont également
sentis contraints par ce format car il arrive bien souvent
qu'il faille cliquer pour fermer le pop-up, sans quoi
celui-ci reste affiché éternellement.
De même, le fait que la publicité affichée
en pop-up n'ait aucun lien direct avec le site qui la
diffusait a été jugé irritant par
les internautes. Enfin, et surtout, ils se sont déclarés
tout particulièrement frustrés par les
pop-up qui s'affichent en plein milieu de l'écran
et empêchent de consulter librement un site. Le
summum de l'intrusivité étant bien-sûr
le pop-up qui s'affiche en cours de lecture, en raison
d'un rafraîchissement régulier de la page
web.
Les résultats de
cette étude doivent cependant être relativisés
puisque l'enquête n'a porté que sur trente-six
internautes. Ceci ont néanmoins subi une batterie
de tests approfondis : longs entretiens, questionnaires
fouillés et étude du suivi du regard (eye-tracking)
sur l'écran de l'ordinateur.
Selon les dernières
données de l'Interactive Advertising Bureau américain,
2 % des dépenses publicitaires en ligne
en décembre 2003 étaient consacrés
aux pop-up. Ce chiffre, en croissance, pourrait toutefois
régresser dans les prochains mois à mesure
que les sites bannissent ce format (comme MSN par exemple,
lire l'interview
de Grégory Salinger dans le JDN du 19/02/04)
et que des outils bloqueurs de pop-up se répandent.
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