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FINANCE |
Christophe Cornuéjols : "Mon rôle de coach est au moins
aussi important que celui des purs financiers" |
Outre sa fonction de PDG de Nomatica, Christophe Cornuéjols est aussi un business angel atypique. Plus que de l'argent, il s'applique à offrir ses conseils aux créateurs d'entreprises orientées NTIC.
(17/03/2004) |
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Christophe Cornuéjols est ce qu'on appelle un serial entrepreneur. PDG de Nomatica, site de vente de produits high-tech (photo et vidéo en particulier) qui a dégagé 30 millions d'euros de chiffre
d'affaires en 2003, il en est déjà à sa troisième société créée. Cette passion de la création d'entreprise l'a amené à se lancer dans le capital-risque. Certes, en presque quatre ans,
il n'a investi que 10.000 euros dans six projets
d'entreprises orientées Internet et high tech, mais son plaisir est avant tout de conseiller et d'aider à démarrer
les porteurs de projets. Les trois dernières sociétés
dans lesquelles il a investi ont une activité très
proche de celle de Nomatica. PCKado est une société de
vente en ligne de matériel informatique d'occasion,
DDO est un hébergeur Internet et la
Immergence a créé un dispositif de prise de
vue photographique en 3D. Mais Christophe Cornuéjols
se défend de choisir ces sociétés en
fonction d'un intérêt commercial pour Nomatica.
JDN.
Quelle est votre démarche vis à vis des créateurs d'entreprises
que vous financez ?
Christophe Cornuéjols. J'investis depuis la
création de Nomatica, en 2000. J'ai commencé à ce moment-là
parce que j'avais déjà une bonne expérience en tant qu'entrepreneur
après avoir créé deux sociétés, l'une dans l'informatique,
la suivante dans l'aéronautique. Mais surtout parce
que je rencontrais pas mal de personnes qui avaient un projet
intéressant mais qui n'osaient pas se lancer par manque de confiance
en elles. Il leur manque peu pour se lancer. Moi, je leur apporte
ce surplus de confiance, un peu d'aide, du temps, des conseils,
de l'écoute et aussi un carnet d'adresses pour démarrer. Je
leur fais profiter de mon expérience. La France a le
plus faible taux de création d'entreprise de l'Europe et si
cela continue, nous en subirons les conséquences dans quinze
ou vingt ans. Pourtant si les français n'ont pas a priori
une âme d'entrepreneur, dès qu'on leur donne un coup de pouce,
souvent d'ordre psychologique, ils n'hésitent pas à se lancer.
Je pense que mon rôle de coach externe est au moins aussi important que
celui des investisseurs qui financent dans l'unique but de
faire de l'argent.
Si
votre priorité n'est pas le gain financier, vous avez sans
doute des critères de choix et un raisonnement d'entrepreneur
avant de décider d'investir ou non ?
L'investissement pour moi, c'est l'association d'un désir, d'une opportunité et d'une rencontre. Il se trouve que, par
le biais Nomatica, je rencontre beaucoup de gens du même secteur et
que j'ai une tendance naturelle à choisir des projets high
tech ou Internet. Mes critères ce sont un projet, une équipe
dynamique et surtout un bon tableur Excel qui démontre que le modèle économique fonctionne bien,
qui dit combien de produits seront vendus dans combien de
temps et avec quels moyens. Mon raisonnement est celui d'un
entrepreneur et non d'un financier. Pour moi, les 5 % de capital
que je prends, c'est le jeton minimum en-dessous duquel on
ne représente pas grand-chose. Ce n'est pas vraiment un placement
financier
même si à l'entrée je regarde les possibilités
de sortie, comme tout investisseur.
Vos dernières prises de participations
sont dans des sociétés à l'activité très proche de celle de
Nomatica. Choisissez-vous les projets en fonction de l'intérêt
qu'ils peuvent avoir pour le développement de votre propre site ?
Il n'y a aucun lien. Le budget de la société est totalement
indépendant de mon activité d'investisseur même si l'argent que j'investis
est bien évidemment celui que je gagne chez Nomatica. Mais,
depuis 2000, j'ai investi un peu moins de 10.000 euros dans
cinq ou six sociétés différentes. Ce qui n'est pas beaucoup.
Je créerai peut-être un jour une société d'investissement
à part entière quand Nomatica volera de ses propres ailes.
Par ailleurs, si j'ai tendance à choisir des sociétés dont
l'activité est très proche de celle de Nomatica, cela est
dû au hasard des rencontres, au cours de conférences
et de forums organisés dans la région Midi-Pyrénées sur la création d'entreprise, sur l'Internet,
etc. En terme
commercial, je n'envisage pas directement de traiter avec
les sociétés investies. Il n'y a pour l'instant aucun échange
commercial, et je l'évite même car je suis un client très
dur. Une exception cependant : Nomatica travaille avec Immergence qui a créé un dispositif
de prise de vue en 3D. |
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