Allons-nous vers une petite mort des casinos en ligne ? Selon
le New York Times, daté du 2 avril, Google et Yahoo
vont séparément arrêter
de diffuser des publicités de casinos en ligne. Le
nettoyage complet de leurs sites devrait être terminé
d'ici la fin avril. Une opération qui ne concernera pas la France. Dans l'Hexagone, l'exercice d'une
activité de casino en ligne étant illégale, Yahoo et Google ne sont pas censés faire la promotion
de ce type de site. Les équipes françaises du portail et du moteur de recherche, contactées
par le JDN, confirment qu'elles ont bien reçu
des directives des Etats-Unis, mais que cette
décision "ne les concerne pas".
Cette opération, quelque peu subite, fait suite à
un avertissement, courant mars, de la justice américaine
qui menace de sanctions les sociétés
nationales s'avisant de promouvoir des sites de jeux et de
paris gérés par des sociétés étrangères.
Pour argumenter leur décision, les procureurs à l'origine
de cette mise au point, ont lancé en 2003 une enquête
auprès de plusieurs sites et régies
publicitaires, afin de déterminer les pratiques en cours. A l'époque Yahoo et Google ne se considéraient pas concernés par cette enquête.
Leur décision de "nettoyage" confirme aujourd'hui qu'ils se sentent bel et
bien visés par cet avertissement.
Dans
la foulée, Overture (propriété de Yahoo), qui prend notamment en charge les liens promotionnels de MSN, a également annoncé qu'il allait suivre le mouvement. Par ricochet, le portail grand public de Microsoft devrait donc, lui aussi, procéder à une expulsion des publicités se rapportant aux casinos en ligne. Chez Yahoo, le grand nettoyage s'arrêtera aux frontières des
Etats-Unis. Le réseau de portails continuera à diffuser de la publicité
pour les casinos virtuels dans la douzaine de pays où
la législation l'autorise. Un grand nettoyage auquel a déjà procédé Lycos, de façon préventive, et depuis plusieurs mois.
Du côté de l'industrie du jeu, l'ambiance, on l'imagine, n'est
pas à la fête. Le directeur de BetonSports.com,
un site de paris sportifs basé au Costa Rica (33 millions
de paris pris en 2003 uniquement issus d'Amérique du
Nord) appelle les moteurs de recherche
et les autres sociétés concernées à "se mobiliser et à faire face à la pression tactique
dont font preuve les procureurs fédéraux". Mais le mouvement de recul suivi par les grands portails, mais aussi par la plupart des médias américains, semble confirmer que la crainte est plus élevée que l'enjeu financier.
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