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ENTREPRISES |
Yahoo-Kelkoo : opération marathon pour la vente |
Le cabinet d'avocat d'affaires Lovells a participé à l'opération de vente de Kelkoo à Yahoo qui a été réalisée suivant un calendrier très serré. Le rachat devrait être bouclé mi-mai, juste dans les temps.
(07/04/2004) |
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Bien avant la signature finale du 25 mars dernier, alors
que marchés et actionnaires s'attendaient encore à
une introduction en Bourse de Kelkoo, des cabinets de conseil
travaillaient déjà à l'opération
d'acquisition. Epaulées par des cabinets d'avocats
d'affaire (Skadden Arps pour Yahoo, Orsay pour Kelkoo et
Lovells pour les principaux actionnaires du comparateur, Banexi Ventures II, Artscapital et un actionnaire personne physique Eric Osmundsen), les parties ont
mené les opérations discrètement et dans
un laps de temps très court pour une telle opération.
Dans un premier temps, en fin d'année 2003, l'accord
d'exclusivité a été concédé
à la banque d'affaires Broadview Associates qui était
chargée d'étudier les trois possibilités
de sortie du comparateur : l'introduction en Bourse, la fusion avec l'un
des principaux acteurs du marché et l'acquisition de Kelkoo
par un des grands acteurs du marché. A la fin du mois de janvier
2004, la décision de rachat prise, Yahoo a signé
un accord d'exclusivité, s'engageant ainsi pendant
six semaines, à ne pas négocier avec d'autres
acteurs du marché. Pendant cette courte période,
renouvelée pour trois semaines supplémentaires,
les différents cabinets d'affaires se sont chargés
des due diligence, travaillant à réunir
les éléments financiers et commerciaux sur Kelkoo,
afin d'apporter à Yahoo les preuves de la solvabilité
de l'entreprise.
"Toute
la difficulté a été de mener l'opération
en petit comité le plus longtemps possible, entre les
principaux actionnaires et le management de Kelkoo",
explique Lucas d'Orgeval de Lovells :
"Le fait que Yahoo soit cotée nous a obligé
à faire entrer les autres actionnaires dans la boucle,
petit à petit. Mais plus le comité s'agrandissait,
plus il était difficile de négocier".
Trois semaines avant la signature du 25 mars, l'équipe
de Lovells a travaillé d'arrache-pied pour finir le
dossier à temps. Mais outre un calendrier très
serré, une autre difficulté de taille caractérise
ce rachat : les 250 actionnaires de Kelkoo éparpillés
en Europe. "La question était de savoir comment
les contacter, comment monter l'opération pour arriver
à fournir les 100 % du capital à Yahoo
à temps", dit Patrick Douin du cabinet Orsay.
La solution : établir des conditions suspensives et
permettre, dans un premier temps, la vente d'une participation
majoritaire détenue par les principaux actionnaires.
Puis s'adresser aux petits actionnaires minoritaires pour
leur proposer l'offre de rachat de Yahoo.
Lundi 5 avril, Yahoo pouvait compter sur
89,3 % des participations. |
"A priori, dans une vente de gré à gré,
un acheteur veut être sûr d'acquérir 100 %
du capital. Dans le cas de Kelkoo, la signature du 25 mars
était celle d'un premier bouclage qui ne concernait
que 70 % du capital" précise John Harry,
autre avocat d'affaires de Lovells. L'une des conditions suspensives
était donc de laisser un délai supplémentaire
- jusqu'au 15 avril - pour arriver à réunir
15 % de plus. Lundi 5 avril, cette condition a été
remplie et 89,3 % du capital réunis.
Yahoo a maintenant
jusqu'à mi-mai pour présenter son offre aux
petits actionnaires restants. "Nous espérons arriver
à 95 % du capital à la signature du second
closing", annonce John Harry.
Au-delà de son caractère unique, l'opération
de rachat de Kelkoo par Yahoo se révèle donc être
aussi un marathon réussi pour les sociétés
chargées de l'organisation. |
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