Les
pirates se révèlent être de très
bons inventeurs d'outils marketing. En janvier 2004, le fournisseur
d'accès Internet américain Earthlink a mis en
place un outil de mesure des spywares,
le "Spy audit service". A la fin du premier trimestre, après
plus d'1,062 million de scans réalisés, le logiciel
a comptabilité près de 5,344 millions de programmes espions,
soit, en moyenne, vingt-huit spywares dans chaque PC.
Ces petits logiciels portent aussi le nom d'adware. Lors du téléchargement de fichiers ou de
programmes sur le Web, ils s'ajoutent à l'opération
et s'installent sur le poste de l'internaute.
La plupart, plus gênants que nocifs, se contentent de
diffuser des publicités, souvent sous forme de pop-ups.
D'autres en revanche - Earthlink les évalue à
plus de 300 000 - comprennent des programmes qui ont pour
mission de suivre et d'enregistrer les moindres actions de
l'internaute.
Pour remédier à ces nouveaux chevaux
de Troie, le fournisseur d'accès a mis à
disposition de tous les internautes américains un logiciel édité
par la société WebRoot Software, qui permet de procéder à
l'analyse du contenu de l'ordinateur. Mais l'accès
à ce service devrait bientôt être limité
aux seuls abonnés d'Earthlink.
Dans
la même famille des "petits parasites" de l'Internet, il existe aussi les Phisher sites.
Il s'agit de faux sites qui, pour abuser de la confiance des
internautes et collecter leurs informations personnelles se
déguisent en sites institutionnels. 282 nouvelles escroqueries
de ce genre ont été détectées
sur le mois de février par l'association
Anti-phishing Working Group.
Earthink a également décidé de s'attaquer à ce problème en permettant aux internautes de télécharger gratuitement
une barre d'outils, ScamBlocker, qui permet
de procéder à l'inspection de son poste. Dès
qu'un faux site est détecté, le logiciel en réfère
aux serveurs d'Earthlink qui actualisent la liste des sites
suspects. De son côté, l'internaute est redirigé
vers une page qui l'informe de la nature du site sur lequel
il était en train de naviguer. La liste noire, mise
à jour toutes les deux heures, est tenue conjointement
par l'éditeur Brightmail, eBay et EarthLink.
En offrant gracieusement des services aux internautes, Earthlink
n'a évidemment pas qu'un objectif "humanitaire". Ses
dirigeants ne cachent pas leur espoir de conquérir
de nouveaux clients en mettant à disposition gratuitement
de tels outils sur une période limitée. Une stratégie semblable à celle dékà déployée par d'autres FAI concernant les outils anti-virus ou anti-spam.
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