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(mise à jour : 01/06/04 à 9h49) Le coup est dur pour Iliad-Free, après la mise en examen vendredi dernier de Xavier Niel pour "proxénétisme" et "recel d'abus de biens sociaux". Après une période de garde à vue qui a débuté mercredi dernier, Xavier Niel a été placé en détention préventive.
Dans un communiqué de presse diffusé samedi, le conseil d'administration du groupe Iliad a "constaté l'empêchement temporaire de son président, Monsieur Xavier Niel".
"Monsieur Niel ne pouvant exercer momentanément ses fonctions au sein de la société, le conseil a décidé de le remplacer temporairement dans ses fonctions de président de conseil d'administration", a déclaré le groupe. Dès le vendredi, en guise de contre-feu, la direction Iliad a diffusé un communiqué de presse. Elle y indique qu'il s'agit "d'une affaire privée (...) qui n'implique aucun autre dirigeant du groupe".
Xavier Niel, qui occupait jusqu'ici le poste de président du conseil d'administration du groupe Iliad, qui a débuté son parcours professionnel dans la télématique et le Minitel rose, est accusé d'avoir personnellement investi dans des peep-shows qui auraient servi de couverture à des activités de prostitution entre 2000 et 2004. Une enquête prélimaire sur ces activités a débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire, et ce dès avril 2003. Son avocate, Me Caroline Toby, a indiqué à Reuters que "M. Niel niait les faits de prostitution. Il était actionnaire du peep-show de Strasbourg mais n'y est pas allé depuis cinq ans et ne s'en occupait pas. Il n'a pas touché un euro provenant de la prostitution." Trois autres personnes, dont deux gérant de peep-shows, ont également été mises en examen dans ce dossier.
Contacté vendredi par le JDN, Michaël Boukobza, directeur général du service d'accès Free, assure que le groupe Iliad "n'est pas affecté dans son organisation. Le Xavier Niel, poursuit-il, joue un rôle de tête pensante sur l'ensemble des projets mais n'a pas de fonctions opérationnelles à la direction du groupe. Iliad ou ses filiales ne sont pas, de près ou de loin, mêlés à l'affaire privée qui occupe Xavier Niel et n'ont aucun rapport avec les éléments patrimoniaux évoqués dans cette histoire", souligne Michaël Boukobza.
Malgré cette mise au point, le titre Iliad à la Bourse de Paris a été sérieusement malmené dans la journée de vendredi. En clôture, il affichait une baisse de 10,77 %. "Mais Il est difficile de parler de crise importante pour Iliad. Il s'agit plutôt d'une bourrasque, tempère Franck Hennin,
gérant de portefeuilles
chez Richelieu Finance. L'activité du groupe ne repose pas sur un seul manager et l'affaire personnelle de Xavier Niel a l'air indépendante des activités d'Iliad. Si Xavier Niel démissionne de ses fonctions, poursuit l'analyste financier, le marché réagira peut-être de manière négative. Mais rien n'est écrit."
Le 30 janvier dernier, le groupe Iliad a été introduit en sur le Premier Marché. Après cette introduction en Bourse, Xavier Niel est demeuré le principal actionnaire du groupe Minitel-télécoms, qu'il a co-fondé en 1991, et qui a pris un virage Internet en 1999 avec le démarrage de l'accès gratuit Free. Xavier Niel détient toujours près de
70 % du capital d'Iliad. Free a effectué une belle percée dans le domaine de l'ADSL en s'appuyant sur son terminal triple play Freebox. Fin mars, le FAI affichait une base de 635 000 abonnés ADSL, ce qui le place en deuxième position sur le marché du haut débit en France, derrière Wanadoo.
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