ENQUETE 
Accès alternatifs : Castres-Mazamet, précurseur de la fibre optique
La Communauté d'agglomération de Castres-Mazamet est la première à avoir créé un réseau ouvert de fibre optique en France, en 1999. Son mode de gestion et les expérimentations qu'elle poursuit en zone rurale font de ce territoire un laboratoire permanent.   (01/09/2004)
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20.000 : c'est le nombre approximatif d'immeubles raccordés directement à la fibre optique en France (un peu plus de la moitié par France Télécom). Cela ne concerne que les entreprises, à quelques très rares exceptions près.
200.000 km environ de câbles optiques ont été déployés en France.
Sur 12.000 répartiteurs, environ 50 % sont fibrés; ceux-ci couvrent 75 % de la population.
 
 
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Nous sommes en 1996. La communauté d'agglomération de Castres-Mazamet n'a pas encore été créée, la bulle Internet n'est pas encore entrée dans le vocabulaire, et le paysage économique castrais est plus marqué par le déclin de l'industrie textile que par les nouvelles technologies. C'est à cette époque que Castres lance sa première étude visant à mettre en oeuvre un accès Internet haut débit pour relayer son développement et désenclaver son territoire. De là est né le réseau de fibre optique de Castres-Mazamet.

"A l'époque, notre initiative surprenait et on ne trouvait aucun candidat pour réaliser un tel projet. C'est ainsi que nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes, au travers d'une structure ad hoc créée en 1997 : la société anonyme d'économie mixte Intermédiasud qui devait réunir les forces vives institutionnelles et industrielles du terrain", raconte Thierry Bardy, directeur de la SAEM Intermédiasud.

Un benchmarking de ce qui se faisait en Amérique du Nord et en Europe du Nord conduit la société à choisir la fibre optique pour sa pérennité et sa complémentarité avec les réseaux cuivre et hertzien. Le résultat : un "backbone" de 80 km réalisé par Spie et Alcatel, contenant 9.000 km de fibre optique, qui offre un accès haut débit compris entre 100 Mbs et 2,5 Gbs aux entreprises et aux sites publics des environs.

Le réseau ne s'est pas monté sans problème : outre la difficulté de convaincre les instances administratives, il a fallu prouver la fiabilité de la technologie aux opérateurs, trouver un modèle économique, et surmonter le casse-tête réglementaire. Ainsi, Thierry Bardy a opté pour la constitution d'une SAEM plutôt que pour la délégation de service public, par crainte du risque de concentration du secteur.

La première mise en service est intervenue en janvier 1999. L'investissement (génie civil, fourreaux, fibres, locaux techniques, etc.) s'est élevé à 5,5 millions d'euros. "L'équivalent de deux ronds-points", comme se plait à le rappeler Thierry Bardy, financés à 30 % par des subventions régionales et européennes. Au total, six mois de travaux cumulés auront été nécessaires à la réalisation du réseau.

Intermédiasud compte une centaine de clients directs : de grandes entreprises comme le groupe Pierre Fabre, présent au capital de la SA, des organismes publics (hôpitaux, écoles…) et des PME, qui ont découvert avant beaucoup de monde la connexion permanente et le haut débit. Intermédiasud loue également sa fibre à des opérateurs comme Cegetel et Neuf Telecom qui vendent ensuite l'accès à leurs abonnés. Le coût de location se monte en moyenne à 70 centimes d'euros le mètre annuel.

Intermédiasud a par ailleurs lancé, en partenariat avec Neuf Telecom, un FAI local triple play baptisé IMS Networks. En combinant l'infrastructure fibre avec l'infrastructure dégroupée de l'opérateur, IMS vise le raccordement de 30.000 lignes. L'accès à 2 Mbs est commercialisé 24,90 euros.

Pour l'instant, la boucle optique castraise ne connecte pas les résidentiels, pour des raisons de rentabilité. Les réseaux de fibre optique, très couteux, sont en effet traditionnellement réservés aux grandes entreprises ou aux administrations. Pau Broadband Country est un contre-exemple, mais Thierry Bardy n'est pas convaincu de la rentabilité à moyen terme d'une telle initiative. Cependant, il estime à 3.000 le nombre de foyers éligibles au câblage FTTH, à l'horizon fin 2005 - début 2006.

En attendant, la priorité revient à la couverture des zones non desservies par le haut débit. En effet, sur les 16 communes de la Communauté d'agglomération, 12 sont rurales. Grâce aux technologies alternatives que sont la BLR (Wimax) et le CPL, Intermédiasud espère couvrir 97 % de la population du territoire. Elle a été sélectionnée par la DATAR dans le cadre de son appel à projets "Technologies alternatives", pour une expérimentation Wi-Fi + CPL dotée de 120.000 euros.

La SAEM espère ainsi prolonger les effets positifs que son statut de précurseur lui a apportés. "L'effet d'image est incontestable, assure Thierry Bardy. Ça a aussi attiré des entreprises, comme Cap Gemini, et de nombreuses start-ups se sont montées ici plutôt qu'à Toulouse au moment du boom de l'Internet, car elles ont trouvé ici les conditions technologiques de leur développement. Cela a créé un état d'esprit."

Les autres volets de l'enquête
Les expérimentations Wi-Fi et satellite se multiplient (31/08/2004)
Castres-Mazamet, précurseur de la fibre optique (01/09/2004)
La Vallée d'Aspe expérimente le CPL (02/09/2004)
Le Pays des Vals de Saintonge mise sur le WiMAX (03/09/2004)
Essai non transformé pour la BLR à Felletin (06/09/2004)
Les initiatives territoriales, second souffle des infrastructures télécoms (07/09/2004)

 

 

Raphaële KARAYAN, JDN
 
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