TELECOMS–FAI
Internet par la prise électrique, c'est pour 2005
Le cabinet Scholè Marketing publie une étude encourageante sur les enjeux et les perspectives des "courants porteurs en ligne" (CPL). A EDF de jouer.   (10/09/2004)
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Va-t-on bientôt assister au décollage de la technologie des courants porteurs en ligne (CPL) ? C'est un scénario plus que probable, selon le cabinet Scholè Marketing qui vient de publier une étude sur les perspectives des nouveaux services sur le réseau électrique. A partir d'une analyse d'éléments observables (expérimentations locales menées à l'étranger, progrès techniques …) et de tendances (libéralisation du marché de l'électricité, évolution de la législation applicable aux télécoms…), le cabinet prédit au CPL un destin complémentaire à celui de l'ADSL, sans toutefois se hasarder à des prévisions chiffrées.

La question des opportunités de croissance du CPL a également été abordée par l'Idate, qui a publié une étude sur ce thème au deuxième trimestre. Le sujet a de quoi attirer l'attention. La technologie, auréolée de mystère par EDF, qui distille ses expérimentations sans communiquer, se développe lentement mais sûrement sur le marché du réseau local (indoor), mais brille par son absence parmi les offres commerciales d'accès Internet (outdoor). "Le CPL a nourri bien des espoirs, qui ont été déçus par les premières expérimentations", explique Nicolas Amestoy, directeur et fondateur de Scholè.

La situation a toutefois toutes les raisons de changer, d'après lui. "Le CPL outdoor a échoué car la capacité des puces que l'on place au niveau des transformateurs basse tension, était insuffisante. Aujourd'hui, les équipementiers lancent de nouvelles puces, comme celle de DS2 qui permet un débit théorique de 200 Mb/s."

Pour comprendre l'importance de la capacité des puces, il faut savoir que le CPL présente l'avantage d'offrir un débit symétrique, mais l'inconvénient d'un débit partagé entre les usagers reliés au même transformateur. Sachant qu'en Europe, le nombre moyen d'usagers desservis par un transformateur se situe entre 150 et 300 (contre 7 aux Etats-Unis), et qu'il faut diviser le débit théorique par deux environ pour obtenir le débit réel, la compétitivité du CPL pour une utilisation de services haut débit dépend largement de sa marge de progression technique.

226 euros par ligne pour le CPL, 150 euros pour l'ADSL

Si le CPL relève le challenge technique, il possède de nombreux arguments pour se hisser au rang de technologie alternative sérieuse. "La technologie arrive à maturité, le prix des équipements va baisser, et le dynamisme de l'Asie et des Etats-Unis en matière d'expérimentations CPL va accélérer son déploiement", annonce Nicolas Amestoy. D'après l'expérience de la ville de Manassas, près de Washington, le coût de raccordement à un réseau CPL s'élèverait à 226 euros par ligne, contre 150 euros par ligne pour l'ADSL. Pour le client, le coût de l'abonnement est comparable à celui de l'ADSL. En revanche, en termes de services, il n'existe pas encore d'offre CPL "triple play" (Internet / télévision / téléphonie), mais uniquement des forfaits combinant Internet et téléphonie.

Le potentiel du CPL, en termes d'opportunités de marché, a également de quoi séduire. Outre les zones rurales non couvertes par l'ADSL qui représenteraient un marché de 14,4 millions de personnes en France, plusieurs marchés de niche sont identifiés. Notamment, entre 10 et 15 % de la population résidant en zone urbaine, en l'occurrence les usagers situés loin des répartiteurs, serait une cible potentielle du CPL .

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Derniers éléments favorables au déploiement du CPL, dans l'Hexagone, la politique actuelle d'aménagement du territoire et le fait que les collectivités sont propriétaires du réseau basse et moyenne tension (dont la maintenance est cependant assurée par EDF). Pour résumer, le marché n'attend que le signal d'EDF pour se développer. "EDF ne bouge pas parce que son principe de spécialité lui interdit de proposer des services de télécommunications, commente Nicolas Amestoy. Mais ce principe devrait sauter au plus tard en 2007, avec la généralisation de la concurrence." La grande inconnue reste la résolution du dilemme qui consisterait à opposer frontalement EDF et France Télécom.

Pour Nicolas Amestoy, l'étude montre que le CPL est bien positionné pour compléter l'ADSL ou la fibre optique dans les prochaines années. "A mon sens, le démarrage de la visibilité du CPL est pour 2005", conclue-t-il.
 
 
Raphaële KARAYAN, JDN
 
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