ANALYSE 
Harmonisation des sites : 2. A chaque marque internationale sa méthode
Seb, Manutan et Nokia ont mené à bien les projets d'harmonisation de leurs sites Web internationaux. Du projet centralisé à l'exception qui confirme la règle, retour sur l'expérience de ces acteurs.   (15/09/2004)
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 Pierre-Olivier Brial
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Les chantiers d'harmonisation internationale des sites Web suivent des mécanismes de mise en œuvre qui varient selon la nature des projets. Très centralisés ou plus participatifs, ils impliquent à divers niveaux les agences et les équipes qui les conduisent. Les sites de Seb, Manutan et Nokia constituent des illustrations représentatives des différentes stratégies adoptées par les marques pour homogénéiser leur communication en ligne.

Le projet de Seb est un exemple de projet centralisé mené au niveau mondial. Le groupe, qui travaille avec Business Interactif, a déjà harmonisé plusieurs sites de marques, et adopte chaque fois la même démarche, comme l'explique Audrey Joris, webmaster marketing à la cellule Internet du groupe Seb : "Nous développons avec l'agence les fonctionnalités, le graphisme et le contenu d'un site modèle que nous appelons "Utopia", puis nous le proposons aux pays. Seules les fonctionnalités spécifiques, tels que les processus de paiement en ligne, ne sont pas développées. Le rubriquage du site est également à la carte."

La première marque à laquelle s'est appliquée cette démarche a été la plus internationale du groupe, à savoir Téfal. 29 sites pays ont ainsi été lancés et "très bien accueillis" selon Audrey Joris. Sur chaque site est présente une partie magazine, mise à jour par les équipes marketing locales. Depuis 2000, les filiales ont pour interdiction formelle de développer un site sans en informer au préalable la cellule Internet groupe. "Ce qui compte, estime Patrick Amiel, directeur associé de Business Interactif, c'est de proposer un éventail de choix assez large pour satisfaire tout le monde."

Le mode collaboratif s'applique mieux à des entreprises de taille intermédiaire. Manutan, par exemple, entreprise spécialisée dans la vente à distance d'équipements industriels et de bureaux, a créé il y a quatre ans une équipe composée des responsables e-business locaux, qu'elle réunit toutes les six à huit semaines pour décider de la feuille de route. "Cela permet à la fois de préserver les responsabilités locales, de créer une dynamique de groupe grâce à un projet fédérateur, tout en optimisant les coûts et les délais de lancement", confie Pierre-Olivier Brial, e-business Manager chez Manutan.

Si la plupart des projets centralisés passent bien auprès des filiales, selon Patrick Amiel, il arrive que des convictions locales se heurtent au rouleau compresseur des maisons-mères. "Nous avons eu un cas où le porteur d'un projet local s'est isolé au sein de sa société en montrant qu'il n'adhérait pas à la stratégie e-commerce du groupe, pensant qu'elle n'était pas adaptée au marché français." Parfois aussi, trop de centralisation tue la centralisation. Si l'avancement des projets est bloqué par les lenteurs de la cellule centrale, le risque que des sites "dissidents" voient le jour pour remédier aux retards de lancement augmente.

L'exemple de NokiaSphere montre a contrario comment une initiative locale, prise en contre-pied d'une stratégie globale, conduit à une remise en cause positive du modèle international. "Le projet NokiaSphère a été porté complètement par l'agence, raconte Jérôme Husson, directeur général de Grey Interactive. Nokia avait besoin de reprendre le leadership sur les jeunes, et Nokia.fr était trop conventionnel. Nous avons alors développé un vrai concept en local, capable d'accueillir une dizaine de spécificités pays, et de proposer plus d'infos sur l'expérience utilisateur des téléphones, ce qui compense le côté catalogue de Nokia.fr. Mais nous étions le vilain petit canard."

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Nokia France a suivi, tiraillée entre les directives de la Finlande et le besoin de résultats en local. Le concept de NokiaSphère, adapté à la cible jeune convoitée par la marque, a finalement séduit le groupe. "La France va redevenir lead en adaptant ce concept au niveau européen", poursuit Jérôme Husson. L'initiative locale devient ainsi la source d'une nouvelle stratégie d'harmonisation, plus dynamique car alimentée en boucle par les différents pays. "Dubaï, qui a acheté le concept, a eu l'idée d'un concours par MMS pour animer le site. Nous allons à notre tour proposer ce concept à l'Italie et à l'Espagne."

Selon Jérôme Husson, ce type de processus - harmonisation des concepts mais pas des sites - va se développer. "La notion de parcours numérique de consommation, composé d'une multitude de points de contact, se substitue à la notion de site. Dans trois ans, on va revenir à du local, mais avec un parcours numérique type." Bref, le même schéma de montage pour tout le monde, mais avec une caisse à outils dans laquelle chacun pioche.

>>> A lire également : 1. Les marques internationales pensent "global"

Raphaële KARAYAN, JDN
 
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