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Officiel : le vote en ligne réduit l'abstention
Le vote électronique pour un scrutin national a été testé pour la première fois en Suisse, dans quatre communes genevoises.   (29/09/2004)
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Le vote par Internet, de dimension nationale et reconnu officiellement, n'est plus un mythe. C'est en Suisse que le rêve de nombreux internautes s'est concrétisé. Dimanche 26 septembre, lors d'un référendum national, quatre communes du canton de Genève ont participé à ce projet pilote. Le dépouillement des bulletins électroniques aura duré exactement 13 minutes et 5 secondes. Aucun problème technique ni aucune attaque n'ont entaché ce scrutin. Une première mondiale. Et un véritable succès.

Le vote par Internet de dimanche concernait quelque 22.000 électeurs. 21,8 % d'entre eux, soit 2 723 exactement, ont choisi de voter tranquillement assis depuis chez eux, derrière un ordinateur. Les électeurs genevois concernés avaient déjà eu l'occasion de voter en ligne à quatre reprises lors de scrutins municipaux. Ce dimanche, le référendum était organisé à un échelon national.

La participation totale dans les quatres communes du canton a dépassé de 3,2 % à 5,8 % la moyenne de participation des cinq dernières années. "Le volet participation est essentiel dans la mise en place de ce projet", a indiqué au Journal du Net Robert Hensler, Chancelier d'Etat de la République et canton de Genève.

Les Suisses sont appelés à voter un minimum de quatre fois par an. De quoi lasser même les plus citoyens d'entre eux. "Partant de ce constat et également du fait que l'abstention est plus importante dans la catégorie d'âge des 18-30 ans, nous avons souhaité mettre en place un système simple qui simplifie et favorise la participation", explique Robert Hensler.

De fait, les jeunes ont plébiscité ce nouveau mode de scrutin. L'âge des votants est situé autour de 30 ans, alors que le vote par correspondance est plutôt celui des plus de 50 ans.

Autre tendance marquante : plus de la moitié des votes électroniques ont été enregistrés lors de la dernière semaine du scrutin. Les Suisses disposent en effet de trois semaines ouvrées pour voter par correspondance. Cette donnée souligne la différence de comportement des utilisateurs du Net. "Le vote est plus réfléchi, constate Robert Hensler. Mais surtout, on remarque que les citoyens ont entièrement confiance dans le système mis en place en termes de transmission de l'information et de délais."

Vers une adoption nationale du vote électronique

La sécurité est au coeur du projet développé par le canton de Genève. "Nous avons mis en place un système à plusieurs niveaux de sécurité", explique Michel Warynski, responsable de la conduite du projet pilote de vote électronique. Chaque électeur a reçu une carte comportant à la fois un numéro à 16 chiffres ainsi qu'un code secret caché dans une zone à gratter.

"Cette technique n'autorise qu'un usage unique de la carte de vote". L'internaute doit dans un second temps s'identifier par son état civil. Les données sont ensuite cryptées, puis envoyées via une connexion sécurisée par protocole SSL à un serveur isolé au sein de l'administration cantonale.

La solution a été développée avec l'aide de partenaires privés, notamment Hewlett Packard et Wisekey, une société spécialisée dans la sécurité des infrastructures à clé publique. Aujourd'hui, l'administration genevoise est devenue propriétaire de l'application.

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Conseil de l'Europe : recommandations sur le vote électronique

"Ce premier scrutin fédéral en ligne est une étape importante pour la démocratie et nous ouvre de belles perspectives sur le plan national", déclare Robert Hensler. La prochaine étape est l'extension du bulletin électronique à huit communes du canton de Genève, soit quelque 40.000 électeurs. A terme, "ces expériences ouvrent la voie à une éventuelle adoption du vote électronique en Suisse", conclut le Chancelier d'Etat.

Une base européenne légale au vote électronique
Le comité des ministres du Conseil de l'Europe devrait adopter jeudi 30 septembre prochain la première base légale internationale en matière de vote électronique.
Lancé fin 2002, le projet baptisé "La démocratie face aux Nouvelles technologies de l'information et de la communication" regroupe plusieurs groupes de travail, dont un spécialisé sur l'e-vote. Pendant près de deux ans, des représentants de chaque Etat membre ont participé à l'élaboration d'un texte législatif encadrant le processus de vote électronique. l'objectif était de définir un ensemble de règles qui garantissent l'appplication des principes démocratiques au vote en ligne. En juillet dernier, le groupe de travail a finalisé la rédaction de 112 principes.
En bref : laisser le libre choix de la procédure de vote à l'électeur, garantir l'équité dans la présentation des partis sur l'interface de vote, assurer l'identification de l'électeur, garantir l'absence de pression sur le vote, garantir le secret du vote, assurer la transparence de l'opération de vote à distance.
A la fois un rappel sain des principes démocratiques du vote et une base de réflexion pour les pays qui souhaiteraient mettre ne place le vote par Internet, ce texte aura valeur de recommandation pour l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne
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Emilie LEVEQUE, JDN
 
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