E–COMMERCE
Lastminute poursuit sa croisade contre Voyages-sncf.com
A l'approche de la décision sur la plainte pour concurrence déloyale déposée contre Voyages-sncf, Lastminute fourbit son argumentaire. Tout en prévoyant une croissance du voyage en ligne de 60 % en 2005.   (30/09/2004)
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 Lastminute
 Pierre Paperon
Dossier Voyages en ligne
Tel David terrassant Goliath, Lastminute France entend bien remporter le bras de fer qui l'oppose depuis quelques mois à Voyages-sncf.com, joint venture entre la SNCF et l'américain Expedia. Le 21 juin dernier, la filiale française de Lastminute.com a déposé plainte auprès du Conseil de la concurrence contre le numéro un français des voyagistes en ligne. Son principal grief : Voyages-sncf abuse de la position dominante de l'opérateur public sur le secteur ferroviaire. Lors de la présentation hier matin, 29 septembre, des chiffres de l'été de son groupe, Pierre Paperon, le directeur général de Lastminute France, a réaffirmé son intention de mener à terme son combat contre une concurrence qu'il qualifie de "déloyale".

C'est un bilan en demi-teinte que Lastminute a dressé du secteur de l'e-tourisme en France. Certes, selon les estimations du voyagiste en ligne, le marché devrait s'établir à 1,4 milliards d'euros cette année et croître de l'ordre de 60 % pour atteindre les 2,4 milliards d'euros en 2005. De bons chiffres qui a priori devraient réjouir l'ensemble des professionnels du secteur. Las, Lastminute France craint de ne pas tirer suffisamment profit de cette croissance. Le voyagiste prévoit de capter 14 % de parts de marché en 2004, soit 196 millions d'euros. Cette part devrait baisser à 12 % l'année prochaine. Selon Lastminute, le "monopole" exercé par Voyages-sncf en association avec Expedia.fr en est la principale explication.

Selon les estimations de Lastminute, les ventes en ligne de Voyages-Sncf devraient s'établir à 784 millions d'euros cette année, le site captant 56 % de parts de marché. En 2005, toujours selon le voyagiste britannique, cette domination pourrait passer à 62 %. Expedia, de son côté, devrait capter 9 % de parts de marché l'année prochaine. Pour Lastminute, les deux acteurs sont partenaires avant d'être concurrents.

GL e-Commerce, la joint-venture créée par la SNCF et Expedia en 2001 gère toujours le site Voyages-sncf, même si le voyagiste américain a ouvert son propre site français le 19 juin dernier (lire l'article du 23/06/04). La part de marché cumulée des deux acteurs s'élèverait donc à 71 % en 2005, ce qui fait frémir Lastminute. Un constat que l'on peut également observer dans le détail des audiences des sites des voyagistes (lire l'article du 28/07/04).

Au-delà de cet éventail de chiffres, la filiale française du voyagiste en ligne britannique accuse la SNCF de "dériver sur Internet le trafic que lui génère sa position de monopole sur le transport ferroviaire pour créer une agence de voyage en ligne sans en supporter les coûts et en favorisant un concurrent privé." Pierre Paperon demande donc à ce qu'il y ait une nette différenciation entre les activités de vente de billets de train de la SNCF et les autres activités commerciales du site. Le directeur général de Lastminute France fustige également ce qu'il appelle "des commissions discriminatoires" accordées par la SNCF à sa filiale en ligne.

Lastminute demande l'accès aux tarifs réduits du train
Autre cheval de bataille de Lastminute : la mise à disposition des tarifs réduits sur le train pour l'ensemble des agences en ligne. "Actuellement, avec le système Ravel [application donnant accès au catalogue de la SNCF à destination des professionnels, ndlr], les offres Prem's et de dernière minute de la SNCF ne sont pas accessibles en offres dynamiques, regrette Pierre Paperon. D'autre part, La SNCF réserve l'impression de billets chez le consommateur à Voyages-sncf.com. Cette contrainte nous oblige à détailler le prix des packages, notamment le prix des hôtels." Le directeur général de Lastminute France confie que certains hôteliers hésitent à pratiquer des réduction pouvant aller jusqu'à 60 % du fait de cette transparence des tarifs.

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Lastminute exposera l'ensemble de ces arguments le 13 octobre prochain, date à laquelle le Conseil de la concurrence doit prendre une première décision sur la recevabilité de la plainte déposée par le voyagiste en ligne. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer de nombreux mois avant que le fond ne soit jugé. Dans le meilleur des cas pour Lastminute, le Conseil de la concurrence pourrait prendre des mesures conservatoires à effet immédiat. Dans l'ordre des priorités, Pierre Paperon demande surtout la mise à disposition des tarifs préférentiels du train aux concurrents et l'égalité des commissions sur les ventes. Dans sa croisade contre Voyages-sncf.com, Lastminute est soutenu par Promovacances. Un allié qui est le bienvenu : "Je mesure le danger qu'il y a à se confronter à Voyages-sncf.com", confie Pierre Paperon.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN
 
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