Avec
ses 65 millions d'utilisateurs sur une population de 127 millions
d'habitants, le marché japonais joue toujours les précurseurs sur le marché des applications mobiles. Un marché dominé par l'opérateur
numéro un, NTT DoCoMo, et les
deux autres poids lourds du secteur : Vodafone, qui a racheté
J-Phone il y a deux ans, et AU.
"50 % de la population
japonaise dispose d'une connexion Internet et plus de 8 millions
de Japonais utilisent déjà l'Internet mobile", indique Cédric
Courcelle, responsable de Nihon BI, la filiale de l'agence Business
Interactif au Japon, citant des chiffres de la
Telecommunication Carriers Associations. Et les Japonais sont fidèles à
leurs opérateurs mobiles : 60 % d'entre
eux n'en ont jamais changé.
Pourquoi
ce succès de l'Internet mobile ? D'abord en raison
du temps passé dans les transports en commun. "En
moyenne, les Japonais passent une heure à une heure
et demie en train à Tokyo", explique Cédric
Courcelle. Un facteur qui favorise fortement l'utilisation
des "médias itinérants".
Deux types
de sites sont accessibles en mobile : les sites "officiels"
dédiés aux téléphones mobiles
spécifiquement. Et les sites non officiels, édités
par des entreprises privées et non référencés
par les opérateurs. "Il existe environ 30.000
sites mobiles non officiels au total", indique Cédric
Courcelle. Mais, devant le surf, l'e-mail est de loin l'utilisation
la plus répandue.
Côté services, ce sont les téléchargements
de sonneries, les jeux ou les wallpapers qui arrivent en tête : ils
représentent 30 % des services qu'utilisent les
internautes mobiles.
La géolocalisation est également bien placée (15 %).
Les sites d'information, et en particulier ceux sur le traffic ou les transports
en commun, suivent.
Les
empreintes digitales pour enregistrer
un paiement
par mobile |
Ce marché
tout neuf pense déjà à renouveler son offre. "Depuis juillet, le service
de pointe est le paiement par mobile, lancé par DoCoMo",
indique Cédric Courcelle. Lors de l'achat du téléphone
portable, l'opérateur enregistre les empreintes digitales
de l'utilisateur et les intègre directement dans la
mémoire de l'appareil. Il ne s'agit pas d'acheter à distance grâce à son portable,
mais d'un moyen de paiement en magasin. Le paiement est
validé après reconnaissance des empreintes digitales
du consommateur.
Pour l'heure, cette application reste limitée, même géographiquement puisqu'elle
n'est disponible que dans des réseaux physiques de
distribution à Tokyo et Osaka.
Le véritable m-Commerce existe : Business Interactif
compte déjà des clients tels que Lancôme
ou Helena Rubinstein pour lesquels ont été développés
des services d'achat sur portable. Sans donner de chiffres sur ce segment, Cédric Courcelle explique
que les produits les plus concernés par ce type d'achat
sont les livres, les accessoires de mode, ainsi que les CD et DVD.
Autre application de pointe : les vidéo-conférences sur mobiles. "Elles restent un gadget, mais sont tout
de même utilisée par des chefs d'entreprise,
des cadres... ainsi que les jeunes Japonaises", ajoute Cédric
Courcelle. Pour cette dernière cible, c'est le succès
des avatars qui fait mouche. Lors de la discussion, l'avatar
bouge à l'image de son interlocuteur.
L'Internet mobile made in Japan murit. Mais il a
encore tout son avenir créatif devant lui.
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