Streamezzo, une spin-off de France Télécom R&D et du Groupe
des Ecoles des Télécommunications (GET) créée en janvier 2004,
a levé un premier tour de table 5 millions d'euros début septembre, auprès d'Axa Private
Equity, T-Source, FTTI et GET Valorisation. La société, qui
propose une solution de navigation pour contenus enrichis sur
téléphones mobiles, compte utiliser cette somme pour attaquer
se développer sur d'autres marchés européens, transformer ses
expérimentations, et démarrer une activité en Asie. Stéphane
Roder, CEO de Streamezzo, revient sur le déroulement de cette
première levée de fonds.
JDN. Quel a été le
processus de votre levée de fonds ? Quels obstacles avez-vous
rencontrés ?
Stéphane Roder. Cela s'est très bien passé. Nous
avons bouclé le business-plan en deux mois. L'intérêt de l'essaimage,
c'est que vous arrivez déjà avec beaucoup de technologie. J'ai
donc eu la possibilité de faire une très belle démo. Nous avons
démarré le roadshow début décembre 2003. C'est un intermédiaire
financier, Hexacapital, qui nous a tout organisé de A à Z :
la levée des fonds, l'ordre dans lequel nous avons rencontré
les partenaires potentiels. Nous avons rencontré au total
une petite quinzaine de fonds. Comme nous sommes dans le bon
timing sur la nouvelle génération de mobiles, nous avons eu un
très bon écho du marché. Nous avons levé le montant que nous
souhaitions, dans la mesure où nous nous cantonnions à la France, qui est un marché réceptif sur le mobile.
Les fonds américains ne comprennent pas, eux, tout de suite
les projets mobiles. Ce n'est pas leur truc.
Quels
étaient selon vous les points forts de votre projet ?
Nous
proposions une technologie unique, qui sortait du laboratoire
de France Télécom R&D : c'est un gage de qualité reconnu. Nous
sommes également arrivés dans le bon cycle d'investissement
et avec la lame de fonds du mobile, qui provoque un nouvel engouement
pour plusieurs raisons. On est aujourd'hui arrivé au bout du Wap, qui ne
répondait pas aux attentes des utilisateurs et présentait trop
de contraintes : faiblesse des débits, faiblesse de la capacité
des processeurs. Il faut passer à une nouvelle génération. Et dans ce domaine, la
3G met la pression à tout le monde, alors que l'on se retrouve
avec des réseaux déployés, mais pas de terminaux. En plus, tous les opérateurs
sortent une offre de vidéo : cela prouve qu'il existe un fort besoin d'interactivité.
Quels conseils donneriez-vous aux
sociétés qui cherchent à lever des fonds actuellement ?
Bien s'entourer, d'un bon
conseil et d'un bon avocat. Ca fait avancer les choses. Un bon
intermédiaire fait également la différence. En général, s'il y a des difficultés,
c'est qu'il y a un problème de positionnement au départ. |