MOBILES
Le "tout mobile", c'est pas pour demain
Les opérateurs planchent sur le phénomène de FMS, "Fixed-to-Mobile Substitution". Mais les réticences des abonnés au tout mobile restent nombreuses.   (26/10/2004)
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Les consommateurs vont-ils continuer à souscrire un abonnement téléphonique fixe et, dans le même temps, un autre abonnement mobile ? Une question qui préoccupe le secteur des télécommunications depuis l'arrivée des offres d'accès sans-fil à Internet proposées par les opérateurs Wi-Fi, d'une part, et le développement de la téléphonie sur IP fournie à bas prix par les fournisseurs d'accès traditionnels, d'autre part. Bref, la téléphonie fixe traditionnelle a-t-elle encore de l'avenir face à la téléphonie mobile ?

Parmi les acteurs concernés par cette problématique baptisée "Fixed-to-Mobile Substitution" (FMS), le constructeur finlandais Nokia. A la demande de ce dernier, l'institut d'études britannique Mori a tenté d'identifier les vecteurs et les freins au passage au tout mobile, en se focalisant sur quatre marchés distincts : la Corée du Sud, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Etats-Unis.

Technologie privilégiée pour passer des appels téléphoniques
Corée du Sud
Royaume-Uni
Allemagne
Etats-Unis
Nombre de personnes interrogées
1.000
2.011
1.016
2.241
Taux de pénétration du mobile
95 %
79 %
65 %
76 %
Mobile car pas d'abonnement fixe
10 %
7 %
10 %
7 %
Mobile privilégié
11 %
13 %
12 %
14 %
Mobile utilisé le plus souvent
54 %
13 %
3 %
13 %
Mobile utilisé aussi souvent que fixe
15 %
9 %
13 %
19 %
Fixe utilisé le plus souvent
15 %
43 %
37 %
29 %
Fixe car pas d'abonnement mobile
5 %
19 %
34 %
23 %
Source : Mori, 2004

Premier résultat fourni par Mori : peu d'utilisateurs abandonnent aujourd'hui complètement la téléphonie fixe. Le constat est même valable sur un marché comme la Corée du Sud, qui affiche pourtant l'un des plus forts taux de pénétration de téléphonie mobile au monde (95 %), et dont 54 % des abonnés utilisent davantage leur portable que leur téléphone fixe.

Les causes de cette méfiance envers le "tout mobile" ? Les consommateurs sont particulièrement sensibles, quand ils passent un appel téléphonique, à la qualité de la communication (entre 57 % et 78 % selon les pays), à la qualité de la réception (entre 51 % et 69 %), et au coût de l'appel émis (entre 40 % et 69 %). Autant de facteurs et de critères sur lesquels les opérateurs mobiles affichent encore du retard ou des limites techniques.

Critères privilégiés pour passer un appel téléphonique à domicile
Corée du Sud
Royaume-Uni
Allemagne
Etats-Unis
Nombre de personnes interrogées
1.000
1.972
998
2.219
La qualité de la communication
78 %
57 %
63 %
65 %
La qualité de la réception
51 %
65 %
64 %
69 %
Le prix de la communication
40 %
69 %
63 %
49 %
La mobilité
26 %
30 %
14 %
41 %
La sécurité sanitaire
15 %
15 %
20 %
7 %
La programmation des numéros
27 %
11 %
15 %
9 %
L'intimité
23 %
28 %
27 %
24 %
Le confort d'appel
36 %
10 %
28 %
14 %
Le mains-libre
5 %
5 %
6 %
5 %
Source : Mori, 2004

Problèmes rencontrés par les convertis au tout mobile
Corée du Sud
Royaume-Uni
Allemagne
Etats-Unis
Nombre de personnes interrogées
100
135
115
161
Aucun
37 %
43 %
43 %
41 %
Impossibilité de passer des appels à bas prix
27 %
11 %
21 %
3 %
Moins d'appels reçus
6 %
9 %
20 %
0 %
Pas d'accès Internet
7 %
10 %
8 %
8 %
Pas d'accès Internet haut-débit
12 %
7 %
20 %
0 %
Source : Mori, 2004

Les convertis au tout mobile confirment de leur côté les réticences identifiées par l'ensemble des utilisateurs. Plus d'un Coréen sur quatre n'étant pas abonné à la téléphonie fixe, mais abonné à la téléphonie mobile, regrette ainsi de ne plus pouvoir émettre des appels à bas prix. Les Coréens sont rejoints, sur ce terrain, par un Allemand sur cinq (21 %) et un Britannique sur dix (11 %) dans la même situation.

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Autre problème évoqué par les convertis au tout mobile : le manque d'offres d'accès sans-fil à Internet (entre 7 % et 10 % des utilisateurs selon les pays), notamment d'offres haut-débit (entre 7 % et 20 %). Mais l'accès Internet préoccupe en fait l'ensemble des consommateurs. Près de la moitié des Coréens se déclarent prêts à souscrire un abonnement auprès d'un opérateur Wi-Fi qui proposerait une qualité de connexion et un débit au moins équivalents à son abonnement actuel. Près d'un quart des Américains, des Anglais et des Allemands seraient disposés à suivre cet exemple dans les mêmes conditions. Autrement dit, opérateurs mobiles et opérateurs Wi-Fi ont du pain sur la planche.

 
 
Frédéric QUIN, JDN
 
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