ENQUETE 
Gérer la montée en puissance des images sur votre site
Avec la progression du haut débit, les éditeurs Internet font de plus en plus la part belle aux images sur leurs sites. Mais attention à la méthode.   (04/11/2004)
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 @position

Présenté comme le support multimédia par excellence, Internet est resté pendant longtemps une histoire de mots. Ramassées au format vignette pour ne pas trop alourdir les pages, les images apparaissaient comme les parents pauvres du Web. Aujourd'hui, ce carcan s'ouvre enfin avec le développement de l'accès haut débit, l'augmentation de la taille des écrans, la baisse des coûts de stockage, ou plus simplement, la maturité croissante du média Internet. Du coup, la présence, le rôle et l'utilisation des images sur les sites Internet évoluent.

Plus nombreuses, plus grandes et de meilleure qualité, les photos deviennent même l'un des éléments majeurs pour capter l'attention des internautes. Des internautes qui, à l'heure de la photo numérique, sont d'ailleurs de plus en plus friands d'images. Selon Médiamétrie-eStat / @position, la part des requêtes images sur le total des requêtes effectuées sur les moteurs de recherche en France est passée de septembre 2003 à septmebre dernier de 2,63 % au 1er octobre 2003 à 9,60 %.

Pour les éditeurs Internet, cette montée en puissance de l'image peut s'avérer difficile à gérer si l'on ne respecte pas certaines règles de base. Afin d'identifier les mesures les plus efficaces, et d'anticiper les tendances qui se dessinent dans ce domaine, le Journal du Net a rencontré plusieurs spécialistes du sujet. Mode d'emploi pour accueillir dans de bonnes conditions l'image sur un site Web.

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 Duke

Fixer un poids limite aux pages. S'il est vrai que les accès haut débit se développent, levant peu à peu les contraintes en matière de poids des pages, il ne faut pas oublier qu'un nombre conséquent d'internautes utilisent toujours des connexions bas débit. En France, selon Médiamétrie, 49,9 % des foyers d'internautes sont aujourd'hui en connexion RTC. Ce chiffre est même supérieur aux Etats-Unis où, selon eMarketer, 54,9 % des foyers internaute américains disposent d'une connexion bas débit. D'où la nécessité, lorsqu'un éditeur ajoute des visuels ou augmente leur taille, de ne pas "trop" oublier les contraintes de poids. Surtout si la cible du site se veut large et internationale. "Mais cette contrainte vaut également pour les sites qui visent une cible haut débit comme les jeunes ou les experts, martèle Matthieu de Lesseux, co-fondateur de l'agence Duke. Beaucoup de sites alourdissent aujourd'hui considérablement le poids de leurs pages, ce qui ralentit le temps de chargement et annihile tous les bénéfices du haut débit."

Adapter la compression des images à la cible. Le dégré de compression des images est, dans un premier temps, une question de rendu visuel : plus une image est compressée, plus les couleurs se diffusent. Ici aussi, l'éditeur doit donc fixer certaines limites, une image peu compressée devenant vite trop lourde. Dans ce domaine, le choix du degré de compression dépend de plusieurs facteurs et notamment de la cible du site. "D'une manière générale, pour des sites grand public, il vaut mieux éviter de dépasser 15 ko par vignette et faire en sorte qu'il n'y en ait pas plus de trois images par page, indique Marc Bergère, fondateur du site Chronoweb.fr. Mais pour une cible bien équipée, on peut aller au-delà." Le degré de compression d'une image dépend également de la nature même du cliché. "Une photo un peu floue ou en noir et blanc se compresse plus facilement qu'une photo très détaillée en couleur ou avec beaucoup de contraste, poursuit Marc Bergère. Dans ce cas de figure, il faudra jouer sur la taille du visuel pour l'alléger sans perdre de qualité." Enfin, le degré de compression de l'image et, in fine, sa qualité, dépendent du positionnement du site ou de la marque. Un site consacré à la décoration intérieure se devra de proposer des images soignées. A l'inverse, un site marchand avec un large catalogue de produits pourra se contenter de photos compressées afin d'assurer une interface de recherche rapide.

  Le site
 Chronoweb.fr
Penser à la fonction agrandissement. La fonction "agrandissement", utilisée depuis longtemps par les vépécistes pour présenter en détail leurs produits, permet de limiter l'impact des photos sur le temps de chargement d'une page, les visuels restant au premier niveau au format "vignette". En revanche, elle permet aux internautes qui le souhaitent de découvrir le détail d'une photo. Cette fonction a aujourd'hui été adoptée par Libération.fr. Pour des raisons de vitesse de chargement, les trois photos placées à la une de Libe.fr n'excèdent jamais 8 ko pour une taille d'environ 167x115 pixels. Un clic sur la rubrique permet d'accéder à une deuxième page qui reprend les visuels et permet de les agrandir deux fois. La première fois, le poids de la photo oscille entre 17 et 33 ko pour une taille de 351x250 pixels. La seconde fois, la photo pèse entre 80 et 143 ko pour une taille de 700x480 pixels. Chaque internaute y trouve satisfaction.

Réaliser deux versions du site. Pour ne pas pénaliser les internautes ayant une connexion bas débit et des définitions d'écran plus petites (800x600), il est possible de créer deux versions du site : un conçu pour le haut débit et l'autre optimisé pour le bas débit, l'une ou l'autre version étant servie automatiquement à l'internaute en fonction de son type d'accès ou de son équipement. "Ce système nécessite un budget supplémentaire, admet Matthieu de Lesseux, puisque la taille des photos entre les deux versions, ainsi que les gabarits des pages, seront différents. Mais ce budget supplémentaire reste raisonnable pour un site qui vise une audience la plus large possible."

Tenter le streaming en Flash. Pour les sites les plus en pointe, le streaming en Flash peut permettre de présenter de larges visuels sans pour autant alourdir directement la page d'un site, le chargement des images devenant distinct et étant réaliser d'un bloc. Toutefois, afin d'éviter que l'internaute ne décroche le temps que le streaming se réalise, il est conseillé de proposer une animation très explicite qui lui indique où en est le chargement.

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 Abondance
 Olivier Andrieu
 Sébastien Langlois
Bien référencer les images. Les photos étant amenées un rôle descriptif de plus en plus important sur chaque site, leur niveau d'influence sur le référencement se fait également de plus en plus forte. L'éditeur se doit donc d'assurer un bon référencement de ses visuels auprès des principaux moteurs de recherche. Sur ce point précis, cinq critères peuvent être optimisés. Le premier d'entre eux, et le plus logique, est le nom du fichier image. "Il doit décrire, le mieux possible, le contenu du visuel, indique Olivier Andrieu, fondateur d'Abondance.com. Il faut également faire attention au format du fichier. Google référence très bien les fichiers en Gif et en Jpg et commence tout juste à référencer les fichiers au format Png (Ndlr : Portable Network Graphics, ou format Ping) et ceux au format Bmp (fichier bitmap)." Parallèlement, il faut renseigner, avec une dizaine de mots clés, la balise "Alt" de chaque fichier image. "Ce travail est sensiblement le même que celui que l'on effectue traditionnellement pour une page Web, indique Sébastien Langlois, associé de @position. Si vous voulez que les internautes trouvent vos images, ils faut choisir des mots-clés qui la décrivent correctement, mais qui sont également susceptibles d'être tapés par les internautes que vous ciblez." Mais le travail ne s'arrête pas là. Pour référencer un image, Google prend également en compte l'environnement textuel du visuel. D'où la nécessité d'accompagner chaque photo d'un petit texte qui, comme la balise "Alt", décrit la photo et reprend les expressions pour lesquelles l'éditeur souhaitent apparaître. "S'ajoute vraisemblablement un cinquième élément qui est la thématique générale de la page sur laquelle se situe l'image", ajoute Olivier Andrieu. Un travail de longue haleine qui doit être effectué régulièrement pour être efficace.

 Ce qu'il vous faut retenir
Même si les contraintes de poids des pages sont moins importantes avec le haut débit, ne négligez pas ce critère et veillez à limiter la taille des images.
Si la compression des images dépend du rendu souhaité, pensez également à la nature de votre cible et surtout, à son type de connexion et à son équipement.
Pour un site grand public, les vignettes en home page ne doivent pas dépasser 15ko. Trois vignettes par page suffisent.
Ne négligez pas l'option "agrandir les images" pour soulager vos pages.
Si vous disposez du budget nécessaire, prévoyez deux versions de votre site : une pour le bas débit, avec des photos dégradées, l'autre pour le haut débit.
Prenez garde au format des images. Si les fichiers JPG et GIF sont reconnus par les moteurs de recherche, ce n'est pas toujours le cas des fichiers PNG et BMP.
Afin de faciliter le référencement de vos photos, soyez vigilants à leur dénomination et à leur description. Accompagnez toujours vos images de texte.
Pour une meilleure intégration des images sur le site, veillez aux accords chromatiques, c'est-à-dire à ce que l'ambiance de couleur des photos rappelle celle de la charte graphique du site.
Pour accroître la visibilité de vos visuels, privilégiez les formats horizontaux plutôt que verticaux. Au besoin, recadrer les images.

 

Anne-Laure BERANGER, JDN
 
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