ANALYSE 
Alapage : la chasse au grand méchant look
Avec son nouveau site, le marchand adoucit son identité pour tenter de se différencier de ses concurrents. Un discours de marque revu de A à Z.   (09/11/2004)
 Avant  Après
L'avis de l'expert "Le site met mieux en avant ses nouveautés"

Une équation. Voilà ce à quoi se rapporte la stratégie de refonte du site Alapage, propriété de France Télécom. Lancé en 1996, le marchand en ligne de livres, musique, produits multimédia et art de vivre en est à sa cinquième version. Pour celle-ci, il s'est attelé à résoudre le problème suivant : comment affirmer le positionnement d'Alapage comme site vendeur de biens culturels et de loisirs, tout en construisant une identité de marque forte ?

Prenez l'ancien logo de la marque, Alapage.com. Ajoutez deux yeux sympathiques, et un cartouche indiquant "Culture et loisirs". Soustrayez le ".com", ainsi que le pictogramme faisant référence à la maison-mère, Wanadoo. C'est mathématique, même si le résultat en appelle plus à l'inconscient de l'internaute qu'à sa raison. Le positionnement sur les biens culturels et de loisirs est on ne peut plus clairement exprimé. La marque acquiert une personnalité propre, moins marquée techniquement et plus chaleureuse.

"Les raisons stratégiques de nos choix sont au nombre de deux, explique Christophe Lasserre, directeur général d'Alapage. Premièrement, nous souhaitons confirmer et renforcer le positionnement d'Alapage dans l'univers des biens culturels et de loisirs, alors que le site a longtemps été associé à une librairie en ligne. Or, aujourd'hui, nous proposons 3,5 millions de références sur des gammes très larges. Deuxièmement, nous souhaitons affirmer notre positionnement dans notre univers, qui est celui du parti pris de la découverte de nouveaux produits culturels et de loisirs. Notre objectif est d'attiser et satisfaire la curiosité du client, en fonction de ses attentes et de ses centres d'intérêt."

Dans le logo, l'idée du regard, orienté vers l'ensemble des rayons, est destinée à véhiculer les notions de curiosité, de découverte et de malice. C'est l'agence Saguez, qui s'est également occupée de Wanadoo, qui a imaginé ce concept. Débarrassée de son suffixe technique (le ".com") et des attributs de Wanadoo, qui ont complètement disparu de la page d'accueil, la marque renforce son identité propre et sort du carcan Internet pour élargir son discours à des valeurs moins technologiques.

"En 2002-2003, les enjeux étaient encore la qualité de service, l'efficacité logistique et la richesse du catalogue, analyse Christophe Lasserre. Il fallait convaincre les internautes qu'ils pouvaient acheter en ligne en leur montrant la simplicité et le confort de ce mode d'achat. Avec la structuration du marché, il faut désormais affirmer un positionnement et une identité de marque pour se différencier. Nous avons pour notre part estimé qu'il était important de fournir au consommateur le bon produit, mais aussi de lui en faire découvrir. C'est pourquoi le projet de changement d'identité est né : pour occuper le territoire de la découverte et de la curiosité culturelle."

  Le site
Alapage.com

D'autres changements graphiques, couplés à des montées en grade techniques, vont dans ce sens. La page d'accueil, plus aérée, est passée sur trois colonnes au lieu de quatre. Elle permet de présenter plus de produits, tout en leur donnant davantage de place. Un outil permettant de construire facilement des boutiques et des thématiques a été mise en place en back-office, afin de pouvoir changer à tout instant les sélections de produits. L'ensemble doit amener l'internaute vers un choix plus large et davantage de suggestions. Cette mise en avant de l'offre et cette recherche de cross-selling passent, comme l'explique Christophe Lasserre, par les choix éditoriaux des chefs de rayons, la constitution d'arborescences autour des "blockbusters", et l'outil de personnalisation de l'offre, dont les paramètres ont été optimisés.

Certaines modifications, moins impliquantes, sont également notables. Les rayons sont à nouveau identifiés par une couleur, comme c'était le cas dans une version antérieure à la V4. Les formats publicitaires ont également évolué. "Nous avons supprimé les formats IAB, dans la mesure où nous ne faisons quasiment que de l'autopromotion", souligne Christophe Lassere.

Pour mettre au point sa nouvelle version, la société a mené deux études qualitatives auprès de ses clients et des internautes, concernant leur perception de l'ancien site, leurs attentes vis-à-vis du nouveau, et l'image d'Alapage par rapport à ses concurrents. D'après Christophe Lasserre, les premiers résultats depuis la mise en ligne de la V5, en septembre, sont satisfaisants. Le panier moyen serait en légère augmentation, de même que les commandes multiples et la transversalité des achats.

L'avis de l'expert

"Le site met mieux en avant ses nouveautés mais les outils de repérage sont insuffisants"

Laure Sauvage Consultante ergonomie
Benchmark Group

"Nouveau logo et nouvelle charte graphique, Alapage s'est doté d'une identité plus marquée. Dans le logo, la mention ".com" un peu froide a été remplacée par deux yeux complices.

Le site met mieux en avant ses nouveautés et autres promotions. Les produits présentés en page d'accueil sont moins nombreux, mais ils sont tous illustrés d'une photo et ils occupent maintenant le cœur de la home d'où ont disparu certains encadrés trop génériques tels que les "bonnes affaires".

Les "services" placés plus haut sur la home sont visibles, quelle que soit la résolution d'affichage utilisée par les internautes. Sur ce point, le site a d'ailleurs brillamment réussi à faire en sorte que ses pages restent parfaitement lisibles sous un affichage en 800x600 pixels comme en 1024x768. La navigation est correcte dans l'ensemble.

Les outils de repérage dans le site sont en revanche nettement insuffisants. Le site indique, en la contrastant, la rubrique consultée dans les menus, mais il ne le fait pas systématiquement. Et surtout, l'absence de titre sur chaque page apparaît réellement préjudiciable dans un catalogue aussi conséquent. De plus, les pages d'entrée dans les rubriques apparaissent "brouillon" par manque de rigueur dans les alignements des cadres. On pourrait d'ailleurs se passer des cadres qui surchargent les pages et rendent difficile la lecture et le repérage des menus de navigation.

Attention enfin à certains intitulés de liens peu explicites tels que "Voir la sélection" utilisés en home page. Les catégories des produits auxquelles ils se rapportent n'étant pas précises, on ne sait pas clairement sur quoi ils pointent."

Laure Sauvage

Benchmark Group, éditeur du Journal du Net, propose une palette de services permettant d'optimiser les sites et services en ligne : tests utilisateurs, focus groups, enquête clients, analyse d'ergonomie, audit & recommandations.


Raphaële KARAYAN, JDN
 
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