JDN.
Comment analyser l'édition 2004 du Deloitte Technology
Fast 50 ?
Eric Morgain. On peut lire les résultats de
deux manières. Si l'on prend les taux de croissance
sur cinq ans, on arrive à des valeurs exceptionnelles,
ce qui signifie que les entreprises high-tech ont su continuer
à se développer. Toutefois, les taux de croissance
annuels ont fortement décru au cours des deux dernières
années, ce qui prouve que ces sociétés
ne sont pas non plus déconnectées de la réalité
économique. De plus, on constate que l'écart
se creuse entre les meilleures et les autres. Les 50 premières
entreprises du classement réalisaient trois fois plus
de croissance que les 200 suivantes en 1999, aujourd'hui,
le rapport est de 5,5. On assiste à la montée
en puissance de sociétés particulièrement
bien structurées, qui ont su adopter des modèles
économiques viables. Il y a cinq ans, il n'y avait
qu'une seule entreprise de plus de 10 millions d'euros de
chiffre d'affaires. Cette année, elles sont dix. Ce
sont les leaders de l'économie de demain.
Quelles sont les nouvelles tendances
perceptibles en 2004 ?
Cette année, on peut voir très
clairement l'arrivée massive de nouveaux secteurs.
L'environnement, la biotechnologie et l'instrumentation médicale
sont les domaines qui émergent. A eux trois, ils représentent
15 % des entreprises classées. Un exemple : en
2000, il n'y avait qu'une seule société de biotech
dans le classement. Cette année, ce secteur représente
8 % du baromètre. Le classement s'est aussi adapté
à l'extension géographique du secteur. Notre
baromètre couvre maintenant tout le pays, ce qui correspond
à une vraie dynamique régionale, même s'il existe encore
de fortes différences entre les régions. La région Rhône-Alpes,
par exemple, concentre beaucoup plus d'entreprises que l'Est
ou le Nord. Néanmoins, il existe une belle créativité
dans ces régions. Les sociétés du Nord
sont encore récentes mais sont amenées à
se développer fortement dans les années qui
viennent, avec une forte activité sur l'environnement.
Peut-on dire pour autant que la
high-tech est définitivement sortie de la crise?
C'est difficile de s'avancer. Néanmoins,
on peut dire que certaines entreprises ont fait le plus difficile
et qu'elles tirent les autres vers le haut. Dès que
l'économie va redémarrer, ces entreprises seront
parmi les mieux placées pour en profiter. Il y a finalement de quoi être optimiste pour la high-tech française. Et, contrairement
à l'idée reçue, on observe assez peu
de casse chez les entreprises high-tech d'une année
sur l'autre.
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