TELECOMS–FAI
Diego Massidda (Tiscali France) : "France Télécom nous oblige à augmenter nos tarifs"
Tiscali annonce un réajustement à la hausse du prix de ses offres haut débit en zone non dégroupées. Le président de la filiale française du FAI italien dénonce la non régulation du marché de gros de l'ADSL.   (03/12/2004)

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Après avoir suspendu la commercialisation de son offre ADSL à 512 Kbits/s à 20 euros sur les zones non dégroupées, Tiscali annonce aujourd'hui une hausse de 5 euros de ce forfait pour les abonnés qui en profitent encore. Une décision imposée, selon Diego Massidda, président de Tiscali France, par les tarifs non commerciaux de France Télcom. Tiscali dénonce la décision de l'ART de ne pas réguler le marché de détail de l'ADSL, c'est-à-dire le mode de fixation des tarifs grand public (Lire l'article JDN du 07/10/2004).

JDN. La hausse de vos forfaits est-elle une conséquence directe de la décision de l'ART de ne pas réguler le marché de détail de l'ADSL ?
Diego Massidda.
Tout à fait. Nous avons essayé d'attendre jusqu'au dernier moment pour prendre la décision d'augmenter les tarifs de l'offre de 512 Kbits/s dans les zones non dégroupées, car nous espérions toujours une baisse des prix de gros par France Télécom. Mais ce geste n'est pas venu, et aujourd'hui, Tiscali n'est absolument plus rentable pour ses offres en option 3 et 5. C'est trop cher ! La politique de Tiscali, c'est d'être présent au niveau national. Contrairement à d'autres opérateurs, nous ne nous sommes pas retirés des zones non dégroupées. Mais pour être concurrentiel sur nos offres, il faudrait une baisse significative des prix de gros de France Télécom dans les zones non dégroupées, de l'ordre de 30 %. Je regrette le peu de réactions du gouvernement, de l'ART ou encore des consommateurs face au cadre réglementaire du marché de l'ADSL qui a pour conséquence d'approfondir la fracture numérique française. Mais j'ai bon espoir que les choses bougent l'année prochaine.

La solution n'est-elle pas de déployer votre propre réseau ?
Effectivement, c'est une première solution. Nous avons commencé à déployer notre propre réseau dans une dizaine de grandes agglomérations depuis environ un mois. Au total, nous avons posé environ 400 DSLAM pour un nombre de 150 NRA [noeuds de raccordements d'abonnés, ndlr]. L'ouverture de ces NRA est prévue pour d'ici la fin de l'année. En termes de taux de migration, cela représente environ 30 % de nos abonnés ADSL. C'est encore trop peu. Bien sûr, Tiscali pourrait envisager de lancer une deuxième vague de déploiement de réseau l'année prochaine, mais il faut bien réfléchir aux coûts. Le coût du dégroupage en France est le plus élevé de tous les pays d'Europe où Tiscali est présent. France Télécom facture le dégroupage d'une ligne 78 euros. A ce prix, le dégroupage n'est rentable que dans les zones denses. Là encore, nous faisons pression auprès de l'ART pour que ces prix baissent sensiblement.

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Ces difficultés annoncent-elles le retrait de Tiscali du marché français ?
Absolument pas. Nous avons toujours des prix concurrentiels, notamment dans les zones non dégroupées où la plupart des FAI se sont retirés. En 2005, Tiscali va offrir plus de débit, notamment pour les abonnés qui auront migré sur notre propre réseau, compatible avec l'ADSL2+. Cette année, Tiscali s'est concentrée sur les offres de téléphonie sur IP. 2005 sera l'année de la vidéo à la demande.
 
 
Emilie LEVEQUE, JDN
 
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