MOBILES
L'Internet mobile n'est plus un doux rêve
Après une longue période d'attente, la 3G a vu le jour. Une offre qui devient le nouvel enjeu de croissance pour des opérateurs de plus en plus montrés du doigt sur le plan tarifaire.   (23/12/2004)

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Dossier Mobiles : la nouvelle génération

Place aux services mobiles. Sonneries, portails multimedia, 3G, personnalisation : le marché est estimé à 26 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année pour l'Europe de l'Ouest, en hausse de 30 %. Après les couacs du Wap, de plus en plus d'utilisateurs adoptent désormais ces nouvelles fonctions. Plus de 20 % des abonnés mobiles français sont ainsi des adeptes des portails Orange World, Vodafone Live ou iMode. La France se classerait même au troisième rang mondial des utilisateurs de services multimedia sur mobile. De bon augure au moment où sont lancées les premières offres commerciales 3G, l'événement de l'année dans le secteur du mobile.

"Le lancement officiel de la 3G, d'abord pour les professionnels puis pour le grand public, a constitué le principal temps fort de 2004, affirme Frédéric Pujol, responsable du pôle services mobiles à l'Idate (Institut de l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe). Ces services ont un fort potentiel, et on peut s'attendre à un petit pic des abonnements 3G fin 2005." Etienne Costes, directeur associé chez Greenwich Consulting, confirme : "2004 est l'année où la 3G est devenue réalité, pour les consommateurs et pour les opérateurs, avec de vrais lancements. Les offres sont intéressantes, ce ne sont pas des offres par défaut comme on l'avait envisagé un temps."

Aprsè une longue période de maturation, les opérateurs se sont donc lancés dans la bataille pour la 3G. A coups de spots publicitaires grand spectacle, SFR et Orange s'arrachent les premiers clients. Bouygues Telecom n'est pas en reste : alors que l'on disait le troisième opérateur passif sur ce marché, il a franchi le pas et annoncé qu'il se joindrait à la lutte, fin 2005 ou plus probablement début 2006, avec la mise au point de la technologie HSDPA, qui permettra des débits plus importants. En attendant, Bouygues mise sur Edge, sur lequel s'est aussi positionné Orange.

Ces nouveaux services, plus ou moins longs à mettre en place, participent à la nouvelle vitalité des mobiles. On croyait le marché saturé, il n'en est rien, la France disposant même de l'un des taux de pénétration les plus faibles en Europe, avec 70 % d'utilisateurs, la moyenne étant autour de 80 %. Des perspectives intéressantes pour les constructeurs de téléphones mobiles, qui ont revu leurs prévisions à la hausse et continuent de sortir de nouveaux modèles de terminaux.

"Les opérateurs ont pris le pouvoir"

Reste un bémol sur ce point : les constructeurs deviennent de plus en plus dépendants des opérateurs. "Les opérateurs ont pris le pouvoir, analyse Etienne Costes. L'année a montré que les parts de marché des constructeurs étaient très volatiles. Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui se sont montrés les plus innovants, comme Samsung, ou ceux qui sont proches des opérateurs et peuvent répondre à leurs attentes, comme Sagem. D'autant que les clients sont de plus en plus mûrs et prêts à changer de marque en fonction du prix, du design et des diverses fonctionnalités."

Autre conséquence de l'apparition des nouveaux services : l'émergence d'acteurs incontournables, les fournisseurs de contenus. Musiwave (lire l'article du 26/11/04), Freever, 123 Multimedia, coté en Bourse cette année (lire l'article du 07/12/04), sont autant de sociétés en plein développement. Mais il faudra confirmer. "Les fournisseurs de contenus ont profité du non-positionnement des gros acteurs sur ce secteur, affirme Etienne Costes. Compte tenu du potentiel du marché, les géants de la musique et des médias devraient venir les concurrencer."

Les MVNO, un thème récurrent dans l'actualité

Et pendant que le marché de la 3G se compose, le front réglementaire est revenu sur le devant de la scène, avec, en entrée, la renégociation en douceur des licences GSM. Mais le plat principal était nettement moins digeste pour les opérateurs avec, cette fois, une remise en cause de leur position. Accusés de pratiquer des tarifs trop élevés sur les SMS et les appels, ils ont été invités à faire de la place à de nouveaux venus. Le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian et l'ART y sont allés de leur appel à l'arrivée des MVNO, les opérateurs mobiles virtuels.

Les MVNO, un thème récurrent dans l'actualité de l'année 2004. Le débat a été relancé en décembre, alors que l'on commençait à oublier que de nouveaux opérateurs ont vu le jour cette année : Debitel et Breizh Mobile. "Les MVNO se traduisent pour l'instant en France par des offres sur des niches, analyse Frédéric Pujol, alors qu'au Royaume-Uni, au Danemark, l'entrée de ces acteurs a eu une conséquence durable sur la baisse des tarifs. Il y a toutefois de fortes chances pour que Tele 2 se lance en MVNO en 2005."

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Une arrivée qui pourrait bien modifier la donne, d'autant plus que sur le plan tarifaire, les opérateurs français restent encore sous surveillance. "Le débat sur les tarifs est très révélateur de la situation, note Etienne Costes. Le fait que le Premier ministre s'exprime sur le coût des SMS montre que le mobile est entré dans l'usage courant, comme s'il s'agissait d'un bien de première nécessité." Prochaine étape : faire entrer dans les moeurs la visio ou la vidéo à la demande, les principaux services fournis par la 3G.

 
 
Nicolas RAULINE, JDN
 
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