Patrick Devedjian sera comblé. Le ministre délégué
à l'Industrie réclame depuis quelques temps
la venue de nouveaux opérateurs mobiles. Le marché
est en train de se débloquer. Futur Telecom, fournisseur
de services de télécommunications depuis 1997,
a annoncé la signature d'un accord avec SFR, qui lui
permet de devenir opérateur virtuel, spécialisé
sur le marché professionnel.
Les termes du contrat,
conclu pour neuf ans, n'ont pas été dévoilés,
mais il inclut la vente de minutes en gros du deuxième
opérateur français à Futur Telecom, qui
fournira désormais ses propres terminaux et cartes
SIM, fixera ses tarifs et commercialisera sa marque.
Les deux sociétés travaillent ensemble depuis
cinq ans, ce qui fait dire à Frank Cadoret, directeur
général commercial de SFR, qu'il s'agit là
d'un "mariage, alors que les entreprises étaient
déjà fiancées depuis cinq ans. Les risques
sont donc plus mesurés." Futur Telecom possédait
déjà des clients, mais n'exploitait ni ne louait
le réseau à son partenaire.
Futur
Telecom réalise 32 millions d'euros de chiffre d'affaires
annuel et emploie 90 personnes, en plus de 150 agents commerciaux
présents dans toute la France. L'opérateur dispose
déjà de 15.000 clients, soit un parc de 20.000
lignes cellulaires professionnelles. L'objectif est de doubler
ce chiffre cette année et d'arriver à terme
à une part de marché située entre 15
et 20 % sur le secteur de l'entreprise.
"Nous souhaitons
profiter du dynamisme du marché mobile et devenir leader
sur la convergence voix-data", a signalé Patrick
Gentemann, président de Futur Telecom, au cours d'une
conférence de presse.
Pour cela, le nouveau MVNO
vise les TPE et les PME, présentées comme les
acteurs les plus dynamiques dans ce domaine et disposant de
la plus grosse marge de croissance. Ce sont ces entreprises
qui affichent le meilleur taux d'équipement en mobiles,
avec 31 % pour les entreprises de 10 à 49 salariés
et 21 % pour les entreprises de 50 à 499 salariés,
contre une moyenne nationale de 20 %. Pourtant, ce sont
les TPE et les PME qui affirment avoir le moins de contacts
commerciaux avec les opérateurs mobiles.
Futur Telecom a donc voulu fournir une offre tout compris.
Celle-ci, d'ores et déjà disponible, est de
15 euros hors taxes par mois et par ligne. Elle comprend les
appels de fixe à mobile, de mobile à fixe, de
fixe à fixe et de mobile à mobile au sein de
l'entreprise. Elle nécessite un engagement minimal
de deux ans et fournit une flotte de terminaux.
Pour SFR, l'intérêt est multiple. Le deuxième
opérateur consolide sa position sur le secteur des
entreprises, et en particulier sur les TPE, définies
par Frank Cadoret comme une "cible prioritaire".
Il rentabilise également son réseau 3G, inclus
dans l'accord. "Le marché de la 3G est nouveau,
on y a donc beaucoup de capacité, on peut encore accueillir
des MVNO", reconnaissait Frank Cadoret en conférence
de presse. D'ailleurs, si SFR refuse toujours de fournir des
chiffres de ventes sur ses premières offres 3G, les
représentants de l'opérateur ont confié
que les entreprises moyennes en étaient les principaux
clients. D'où la nécessité de leur fournir
un service complet et d'inclure la 3G dans une offre plus
globale.
Enfin, Futur Telecom chercherait également à
s'étendre en Europe, d'où l'intérêt
de s'appuyer sur un groupe comme SFR. Pour l'instant, la société
n'est présente qu'en France et aux Etats-Unis.
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