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Mobile |
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| Télévision sur mobile : DVB-H vs UMTS |
| Quelques mois après le lancement de la 3G, la norme DVB-H, qui permet une diffusion en broadcasting, éveille les intérêts des opérateurs. TF1, TPS, Canal Plus, SFR, Bouygues et Orange sont en ordre de bataille.
(08/03/2005) |
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La course à la technologie DVB-H est bien lancée. Cette norme, qui permet l'utilisation du mobile comme récepteur de télévision, devrait voir le jour commercialement fin 2006 ou début 2007. Les débuts hésitants de la 3G auraient-ils pressé les principaux acteurs du marché à accélérer leurs recherches ? Toujours est-il qu'Orange et Bouygues Telecom, associés au bouquet satellite TPS et au constructeur Sagem, viennent d'annoncer les débuts de l'expérimentation de la norme, au deuxième semestre 2005, sous réserve de l'obtention d'une fréquence auprès du CSA.
Le projet vient donc concurrencer celui lancé il y a quelques semaines par les groupes Canal Plus, SFR, Nokia et Towercast. Celui-ci a, semble-t-il, pris une légère avance puisque la demande de fréquence a été faite dès janvier auprès du CSA. Reste à savoir si l'autorité de contrôle acceptera de délivrer deux fréquences pour une expérimentation qui ne concernera que quelques centaines d'usagers. Au moins 200 clients, répartis chez les deux opérateurs mobiles seront équipés, alors que SFR avait annoncé son intention de proposer le test à 500 de ses abonnés. "Nous sommes confiants, a réaffirmé lundi 7 mars Emmanuel Florent, PDG de TPS, au cours de la conférence de présentation de l'expérimentation. Nous espérons débuter l'opération à partir du mois de juin, pour une période de six mois."
Si le CSA venait à refuser, les deux groupes ennemis pourraient être obligés de coopérer, sur fond de bataille entre les deux bouquets satellites TPS et Canal Satellite. Car si les chaînes de télévision investissent massivement dans ce projet (plusieurs centaines de millions d'euros pour le test), c'est qu'elles sont intéressées par les nouveaux débouchés de la télévision sur mobile. "Notre intérêt, c'est de pousser les chaînes en clair et de vendre les chaînes payantes sur ce nouveau canal", précisait pour sa part Patrick Le Lay, PDG de TF1, qui contrôle TPS avec M6.
La norme DVB-H est en effet plus prometteuse que l'UMTS. Didier Quillot, PDG d'Orange, qui a annoncé un peu moins de 50.000 abonnés sur les trois premiers mois de son offre 3G, a reconnu que "le potentiel du DVB-H était bien supérieur à celui de la 3G". Cette norme permet en effet le "one-to-many", la diffusion en masse d'un émetteur vers les récepteurs mobiles, tandis que la vidéo via UMTS doit multiplier les transmissions, consommant de la bande passante et provoquant le risque d'une saturation rapide des réseaux. Un chiffre, donné par Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, en conférence de presse, illustre l'avancée : pour permettre la réception simultanée d'un programme de télévision par un million de clients sur un réseau UMTS, il faudrait 120.000 émetteurs, soit l'équivalent de huit à dix réseaux cellulaires.
L'économie réalisée avec le DVB-H est donc substantielle. Dans le meilleur des cas, il y aura complémentarité avec la 3G, utilisée avant tout pour les systèmes de vidéo à la demande et pour les appels en visiophonie. Sauf que, pour le moment, il n'est pas prévu de raccorder entre eux les réseaux UMTS et le futur DVB-H. C'est l'une des nombreuses interrogations qui restent en suspens. Autre inconnue : le modèle économique qui régira la télévision sur mobile. "Encore flou", de l'aveu même de tous les protagonistes engagés dans le projet. C'est pour cela que l'expérimentation ne sera pas seulement technique, mais aussi marketing. Il s'agira de déterminer les usages des consommateurs et de tester des services interactifs.
La technologie possède également ses zones d'ombre. Si les participants au projet se réjouissent de l'avance de la norme européenne en matière de télévision sur mobile, le DVB-H étant quasiment généralisé dans l'Union, il faut toutefois préciser que les recherches sont nettement plus avancées en Asie. Les expérimentations ont déjà débuté en Corée du Sud et au Japon et une exploitation commerciale est même prévue pour le mois de mai 2005 en Corée, basée sur la norme asiatique S-DMB. La "bataille industrielle et technologique" annoncée par le nouveau PDG de France Télécom Didier Lombard n'est donc pas gagnée.
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